Les livres sapientiaux

Nous trouvons dans le Livre Saint un nombre de livres qualifiés de sapientiaux dont le premier est le livre des « Proverbes » : « Mon fils, observe la discipline que t’impose ton père et ne néglige pas le conseil de ta mère. Ils sont pour ta tête une couronne gracieuse et un collier de bénédiction autour de ton cou ». Ce livre porte des conseils à celui qui recherche le bonheur dans sa vie, si grandes que soient les circonstances et les difficultés. La sagesse clame le long des avenues et fait entendre sa voix sur toutes les places. Elle appelle à l’entrée de chaque marché, à l’entrée de chaque ville, elle proclame : « Jusqu’à quand les niais aimeront-ils la niaiserie? Les moqueurs se plairont-ils à la moquerie? Jusqu’à quand les sots haïront-ils la connaissance?!

Le livre des « Proverbes » est lié à Salomon. C’est lui qui avait demandé au Seigneur la sagesse, lorsqu’il lui offrit un sacrifice sur le mont Gabaon. Le Livre Saint raconte que Salomon avait créé trois mille (3000) proverbes et écrit 1500 psaumes et parlé des arbres… ». Également, nous disons du livre de « Qohélet » qui commence : « Paroles du sage, fils de David roi de Jérusalem » : « Vanité des vanités, dit le sage, vanité des vanités et toute chose est vaine ». C’est un petit livre philosophique qui sait comment critiquer les faits. Il choisit entre ce qui est passager comme « les bulles de savon », et ce qui est constant. Il ne vit pas dans le passé au risque d’y mourir; il ne rêve pas de l’avenir qui n’est pas à sa portée; parce que Dieu est le Dieu du présent, il nous accompagne dans tous nos déplacements comme une mère accompagne son enfant : « Le meilleur bien pour l’homme est de manger, de boire et de récolter le fruit de sa peine. Je vois que cela est aussi un don de Dieu ». Pourquoi se lamenter sur les décombres? Pourquoi bâtir des châteaux de sable? « Faisons chaque chose en son temps ». C’est ainsi qu’on vivra dans le réel et non dans l’illusion. « J’ai constaté que seules les œuvres de l’homme le rendent heureux. C’est sa chance. Qui va le ramener à la vie pour voir ce qui se passera après lui? Un fortuné se soucie parce qu’il ignore ce qui adviendra de sa fortune après sa mort! Cela lui rend la vie insupportable ».

Le livre de « Qohélet » a présenté une philosophie de la vie et également le livre de « Job » qui apprit à considérer la gloire de Dieu et sa sagesse et ne se limite pas à son problème personnel comme s’il était l’axe de toute chose et le centre autour duquel tourne l’humanité tout entière. Le livre a posé tous les grands problèmes que chacun de nous se pose : « A quoi sert la lumière aux misérables et la vie à ceux qui souffrent amèrement, à ceux qui attendent la mort qui n’arrive pas, à ceux qui cherchent dans les tombeaux… A quoi sert la lumière à celui qui ne voit pas devant lui, à celui auquel Dieu a fermé toute issue? » Les réponses à ces questions sont toutes philosophiques; elles ne satisfont pas l’homme qui souffre. Il cria alors : « Si j’étais à votre place, je vous aurais dit de pareils mots ». Job sait que sa vie est courte. Quand va-t-il connaître le bonheur »? L’être humain né de la femme (c’est-à-dire la faiblesse, il est de la lignée humaine et non de la lignée des anges) a une vie éphémère, pleine d’angoisses; il pousse comme une fleur et se fane comme l’ombre qui passe sans s’arrêter ». A la fin du livre, la réponse à tout cela est le silence avec le refus des solutions toutes faites, des « clichés », que nous répétons mais ne nous rassasient jamais.

Quant au livre « Le Siracide », il pressentit le danger menacer la ville sainte, Jérusalem, et faire succomber la jeunesse dans les pièges du paganisme : une philosophie provenant de l’extérieur séduit la société. Cet homme « sage » a ramené les gens à leurs racines et leur a fait comprendre que ce qu’ils ont équivaut à ce qui vient de la Grèce, voire il le dépasse. Quant aux conseils qu’il prodigue, ils ne sont pas importés, mais issus de la loi de Moïse et des prophètes. Les conseils rapportent par exemple ce que dit « le Siracide » des gouverneurs sachant que le « gouverneur » et la « sagesse » appartiennent à une même racine. Nous sommes dans le cadre des paroles qui attestent le vrai, devant la justesse du fait et sa droiture, et le gouverneur est celui qui traite avec sagesse et maîtrise les faits sans permettre qu’ils lui échappent; il les domine.

Le Siracide a dit : « Le juge sage instruit son peuple et son esprit sait bien gouverner. Tel le juge du peuple, tels ses ministres, tel celui qui dirige la cité, tels ses habitants. Le roi ignorant est la ruine de son peuple, et la cité se développe grâce à la sagesse de ses princes ».

 

Conclusion

Le livre Saint est un livre de sagesse. C’est pour cela que nous le lisons. Il a connu la sagesse de la Mésopotamie, il lui a donné son propre aspect et l’a rendu soumise à la crainte de Dieu. On a dit : « L’essentiel de la sagesse c’est la crainte de Dieu, les sots méprisent la connaissance et la compréhension ». C’est une sagesse émanant de la vie quotidienne du peuple et qui pousse l’homme à prendre une attitude face à des circonstances vagues. Une sagesse qu’apprennent ceux qui vivent à la cour du roi. Celui-ci a besoin d’eux pour ses différents actes et ses relations avec ses sujets, comme il les consulte pour les faits difficiles. Les livres de la sagesse sont couronnés par les derniers livres de l’Ancien Testament lorsque les lois de Moïse seront assimilées à la philosophie de Platon. A ce moment, des problèmes existentiels se sont posés quant à la création du monde, à la vue sur l’histoire… un tel livre, la Bible, ne doit-il pas occuper la première place dans notre bibliothèque? Un tel livre ne devrait-il pas être lu alors qu’il renferme un résumé de tout ce que l’Ancien Orient nous a apporté que ce soit une idée sur Dieu, une idée sur le bien et le mal, sur la mort et sur la vie? Certes, c’est là le but principal du livre.

 

 


 

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