Commentaire de l’Exode par Saint Ephrem

Commentaire de l’Exode par Saint Ephrem

Introduction, traduction et notes  

Introduction
Dans le manuscrit Vat. Syr 110 qui vint à Rome du Monastère de la Mère de Dieu du désert de Nitrie, nous lisons un commentaire (fūšoqō) de la Genèse et un «targum» (tūrgomō) de l’Exode. Ce texte a été publié une première fois à Rome par les soins de Petrus Benedictus(1), puis une seconde fois à Louvain, par le père R.-M. Tonneau(2). J’ai eu l’occasion, dans un article de «Parole de l’Orient», de parler du commentaire de la Genèse, œuvre authentiquement ephrémienne, et de présenter le texte relatif au déluge(3). Je voudrais ici proposer le commentaire de l’Exode qui est moins abondant que celui de la Genèse et qui se présente comme un targum avec des affinités d’idées avec la littérature judaïque qu’a dû connaître Ephrem dans le sillage des écoles juives de Syrie et de Mésopotamie.
La méthode suivie par Ephrem dans ce commentaire consiste dans la recherche du sens littéral dans la ligne de l’Ecole d’Antioche. En outre, Ephrem puise dans la littérature rabbinique et prolonge son exégèse en montrant comment les institutions, les personnages et les situations débouchent dans le Nouveau Testament et ont un rapport à la personne du Christ et à son action salutaire(5).
Avant de terminer ces quelques mots d’introduction, je voudrais dire un mot à propos de l’extension de ce texte. Tandis que l’édition romaine offre le commentaire de tout le livre de l’Exode, celle de Louvain s’arrête au chapitre 32 de l’Exode, et le Père Tonneau se demande dans son introduction: nous ne savons pas et n’avons pas pu trouver où Petrus Benedictus a pris ce qui vient après le folio 95(6). Et il conclut: nous somme en face d’un mystère(7).
T. Jansma essaya de percer ce mystère(8); après avoir comparé le texte publié dans l’édition romaine avec celui de Sévère d’Antioche ou même avec le codex 147 de la collection de Mingana(9), il conclut: plutôt qu’une édition dans le sens moderne du terme, ces pages de l’édition romaine (qui ne figurent pas dans l’édition de Louvain) sont une sorte de mosaïque construite à partir de différentes pièces. Nous somme en face d’une compilation ou d’une chaîne dans laquelle nous ne pouvons pas dire, en l’absence de moyens de contrôle, ce qui est d’Ephrem et ce qui ne l’est pas.
Pour notre part, nous nous en tiendrons au texte édité par Tonneau et nous adoptons sa division du texte en sections(10) et paragraphes. Après une introduction qui se présente comme un index de la matière du commentaire, les sections se suivent plus ou moins longues, avec quelquefois de grandes lacunes. Le chapitre 22 n’est pas commenté, ni les chapitres 26-31. Quant au chapitre 32, son commentaire présente de larges lacunes, pour ne rien dire de plus que je n’ai dit des chapitres 33 jusqu’à la fin du livre de l’Exode.
Notre traduction se réfèrera au texte de Tonneau avec les corrections proposées par Jansma(11), et elle s’efforcera d’être plutôt littérale que littéraire, afin de rester fidèle autant que possible aux articulations du texte.
Et voilà le texte d’Ephrem dont le titre est: Targum de l’Exode, second livre de la Torah composé par le bienheureux Mar Ephrem.
Texte du Commentaire de L’Exode
Prologue
p.122(12)  Le second livre (du Pentateuque), l’Exode, relate l’histoire des soixante-dix âmes qui entrèrent(13) en Egypte avec Jacob, de la mort de Joseph et de ceux de sa génération. Un nouveau roi se leva et tua les enfants, mais Moïse échappa, grâce à un papier d’osier et il devint le fils de la fille de Pharaon. (Moïse), devenu homme, sortit vers ses frères pour voir si sa main pouvait leur apporter le salut; il tua l’égyptien et réprimanda l’hébreu: mais celui-ci l’accusa et (Moïse) s’enfuit en Madian. Il s’assit sur un puits et délivra des (filles) opprimées; puis il entra dans la maison de Jethro qui le maria à sa fille, Séphora. Pharaon mourut et les fils d’Israël gémirent(14) de leur servitude; ils prièrent (le Seigneur) et ils furent exaucés.
(Ce livre parle ensuite) de l’apparition de Dieu à Moïse dans un buisson; du bâton qui devint un serpent et de sa main qui fut lépreuse puis purifiée; de son départ pour l’Egypte et de l’apparition de l’ange qui chercha à le tuer dans l’hôtellerie; de son entrée en Egypte alors que son frère sortait à sa rencontre, de l’accomplissement des signes devant les Anciens du Peuple qui crurent en lui, de leur entrée auprès de Pharaon qui, ne voulant pas laisser partir (les Hébreux), augmenta leur oppression et leur refusa la paille; du bâton qui devint un serpent, du fleuve qui se changea en sang, des grenouilles et de la peste; des moustiques et de la vermine; des ulcères et du feu qui s’enflammait dans la grêle; des sauterelles et de l’obscurité; de la mort de leurs premiers-nés; de l’agneau immolé et mangé le quatorzième jour; de la sortie précipitée avec des armes et des provisions, avec l’or, l’argent et les habits des Egyptiens qu’ils spolièrent(15); de la mer fendue, du passage des Hébreux et de l’engloutissement des Egyptiens; de l’hymne chanté par Miryam face à la mer et de la marche de trois jours alors que l’eau leur manquait; de l’adoucissement par le bois, des eaux amères de Mara, de la manne qu’il fit descenre et des cailles qu’il fit monter, de l’eau qu’il fit jaillir pour eux au (mont) Horeb; d’Amalec qui vint leur faire la guerre; de la venue, près de Moïse, de Jethro, son beau-père; de la loi qui leur fut donnée sur le Mont Sinaï, de la descente de Dieu sur le Mont Sinaï, des lois et des prescriptions que Dieu leur donna là, et de la montée de Moïse pour descendre les tables; de l’ordre (de construire) le tabernacle: comment et de quoi il sera fait; du peuple qui fabriqua le veau parce que Moïse tardait sur la montagne, de (Moïse) qui remonta une deuxième fois pour descendre les tables et intercéder pour leur péché; de la supplication (de Moïse) à Dieu pour monter avec eux, du fait qu’il lui dit: «Montre-moi ta goire et que je te connaisse», de ce que Dieu la lui manifesta et le mit en garde à propos des commandements qu’il lui redonna après l’adoration du veau; de la construction du tabernacle et de la confection de tous les objets (sacrés); de l’installation, le premier (jour) du premier mois, du tabernacle que la nuée couvrait le jour, puis s’élevait au-dessus de lui quand on l’emportait.
Tous ces faits, Moïse les consigna dans le livre de l’Exode. Il commença son discours par ces paroles.

Section I
1. Voici les noms des enfants d’Israël qui entrèrent avec  Jacob en Egypte... soixante-dix âmes (Ex 1, 1, 5). Cela (fut écrit) pour montrer que la parole qui avait été prédite à Abraham dans une promesse allait s’accomplir. En effet, ceux qui entrèrent étaient soixnte-dix âmes avec leurs vieillards et leurs enfants; après avoir séjourné là durant deux cent vingt cinq ans, ils sortirent au nombre de six cent mille (hommes) armés, sans compter ceux âgés de vingt ans et au-dessous.
2. Après la mort de Joseph et de ceux de sa génération, un nouveau roi survint qui promulgua une nouvelle ordonnance: tuer les enfants des Hébreux. Ce qu’il faisait lâ, ce n’était pas sans raison qu’il le faisait. En effet, Satan voyait venir le terme des quatre cents années que Dieu avait fixées à Abraham, et il voulait, en massacrant les enfants, étrangler le sauveur des Hébreux. Cependant, outre cela Pharaon lui aussi voyait augmenter le peuple, au point que toute l’Egypte en était remplie; il était hors de lui-même à la vue du grand nombre d’Hébreux, d’autant plus que des personnes qui prétendaient connaître l’avenir d’après le comput des années écoulées, avaient annoncé à l’avance la délivrance des Hébreux.
3. Pharaon ordonna donc la mort de tous les enfants et astreignit leurs pères au travail dans des greniers qui n’étaient pas nécessaires. En effet, si les greniers de Joseph ont suffi, durant les sept années de famine, à nourrir de grain l’Egypte, Canaan et les pays des Amorrhéens, ne suffisaient-ils pas à nourrir, par leurs provisions, le seul pays (d’Egypte)?
Or, autant pharaon s’appliquait à tuer les enfants des Hébreux, autant ces enfants se multipliaient; plus il machinait ainsi pour affliger le peuple, plus il était affligé à la vue du peuple qui devenait nombreux. L’angoisse saisissait les Egyptiens devant les enfants d’Israël.
4. Pour épargner à son fleuve d’être souillé par les cadavres des enfants, (pharaon) fit appel aux sages-femmes(16) afin au’elles deviennent des infanticides. par son autorité, il voulut les faire agir à l’encontre de leurs noms(17), puisqu’il projeta de transformer celles qui donnent la guérison en celles qui donnent la mort. Mais elles ne l’écoutèrent pas, même quand il reçut les promesses qu’elles lui obéiraient, et elles lui obéirent à l’envers(18). Ces (femmes) qu’il chercha à persuader de tuer les enfants, projetaient de mourir à la place des enfants. Le jour où elles pensaient qu’elles allaient recevoir, à cause de cela, la couronne du martyre, (ce jour là) elles échappèrent à la mort grâce à une parole sage que Dieu plaça dans leurs bouches. Elles eurent les bienfaits (Cf Ex 1, 20). Cela veut dire: elles eurent une grande famille à cause de la multitude d’enfants qu’elles avaient fait vivre, elles qui s’attendaient à ce que Pharaon leur tuât leur famille toute entière.
5. Alors que, sans le savoir, pharaon se faisait moquer de lui par les femmes, il décida de souiller les eaux par le sang des enfants et de nourrir les poissons de la chair des nourrissons. Mais cela ne fut pas non plus en son pouvoir, car la fécondité des Hébreux était si grande. D’une part, le fleuve fut rempli d’enfants comme le voulait Pharaon, d’autre part, le’Egypte en était remplie, comme ne le voulait pas. Quand il voyait l’Egypte en fourmiller, il s’attristait; son ordre ne fut pas aboli, mais sa volonté ne fut pas accomplie selon son ordre; les enfants étaient entassés au bord du fleuve comme des sauterelles et les rues de l’Egypte résonnaient de leur agitation.
Section II
1. C’est en cette période de tribulations(19) pour les Hébreux que naquit Moïse. Sa mère, le voyant se beau, le cacha jusqu’à ce qu’il lui fut impossible de se tenir caché (Ex 2, 2-3). Elle eut peur en effet, qu’on ne découvre qu’elle a méprisé l’ordre de Pharaon: toute la famille périrait sans que Moïse pût rester en vie. Considère combien (les soldats) cherchèrent Moïse pour qu’on ne puisse plus le cacher, et considère combien la grâce a été prévenante pour que six cent mille personnes aient pu sortir de là. Sa mère plaça alors Moïse dans un panier d’osier, puis elle rentra chez elle et se prosterna pour prier avec des larmes et des soupirs. Elle se plaignait de pharaon au Dieu d’Abraham (et disait): «Toi, disait-elle, tu as béni notre peuple pour qu’il se multiplie; et le voilà nombreux selon ta bénédiction. Mais voici les terres de leurs laboureurs; et ne faisant cesser les enfantements(20), il fait disparaître et évanouir le germe que tu as béni».
2. Or Miryam, la sœur de Moïse, s’assit au bord du fleuve pour savoir ce qui arriverait à l’enfant (déposé) dans le pamier; en effet, elles avaient confiance en Dieu et en la beauté de l’enfant: que la première (persone) qui voit le panier prenne l’enfant et lui laisse la vie sauve.
Ce jour-là fut chaud pour la fille de Pharaon et elle était sortie avant la saison pour se laver dans le fleuve. Sans doute, à cause de la chaleur de ce jour, elle était sortie de plein gré; et cependant c’est en dehors de sa propre volonté qu’elle sortit avant l’heure. Elle était menée nécessairement par son libre-arbitre pour enlever et retirer du fleuve celui qui vengerait dans la mer les enfants qui avaient été jetés dans le fleuve(21).
3. Or ayant vu que l’enfant était beau, elle pensait avec ses servantes que les dieux de l’Egypte lui avaient préparé, dans sa stérilité, un enfant sut le fleuve. elle obéit alors et elle prit celui qui lui enlèverait son opprobre, lui apporterait une grande consolation et hériterait le trône de son père.
Miryam s’approcha ni triste ni joyeuse, mais elle faisait l’indifférente revêtant le masque qui convenait à son office. Miryam lui dit: «appellerai-je pour toi parmi les Hébreux une nourrice, au cœur loyal et au lait pur (Ex 2, 7)? Avec ces deux qualités elle rendra de grands services à ton royaume».
Elle courut alors et fit venir sa mère vétue convenablement et avec d’excellents présents; celle-ci se laissa difficilement persuader d’être la nourrice de son fils, elle qui(22) aurait donné toute sa maison pour que Moïse ne soit pas jeté dans le fleuve; et quand on le lui donna, on ne put la persuader de le prendre gratuitement; elle prit son enfant, mais n’abandonna pas le panier. Elle l’avait fait sortir dans la tristesse, elle le faisait rentrer dans la joie. Elle était allée en pleine nuit au fleuve; elle en était revenue en plein jour(23) et le ramenait dans ses bras, sur la place, à la maison. Celui qui n’avait pas vu la lumière trois mois durant, voyait la lumière auprès du fleuve, lui qui avait été jeté dans le fleuve pour être privé de la lumière.
4. Quand Moïse eut achevé les années de son éduction, il fut conduit à la maison de Pharaon, à ses parents qui se réjouirent de sa beauté, mais en même temps s’affligèrent de son bégaiement. Mais Moïse, par sa circoncision comme par son nom, et surtout par le récit qu’il avait entendu secrètement de la bouche de sa mère ou de sa sœur, savait qu’il était le fils de lokébed.
Quand s’approcha la fin des quatre cents ans, il sortit et tenta de tendre la main (à ses frères) pour leur apporter le salut. Alors il tua un préfet qui était le plus cruel parmi les préfets de Pharaon. (Moïse) l’avait toujours rèprimandé, mais il refusait de l’écouter(24). Il le tua et enfouit dans le sable celui qui empêchait(25) la semence bénie de se multiplier comme le sable. Il l’enfouit dans le sable au bord du fleuve, face à ses compagnons dont les cadavres allaient être jetés sur le sable, au bord de la mer.
Il sortit encore le lendemain et il vit deux hommes se disputer entre eux. Comme fils de roi, il avait le pouvoir de les flageller et les mettre à mort. Cependant, il n’usa pas de ce pouvoir, mais fit une juste réprimande au coupable; mais celui-ci au lieu d’accepter la monition lança devant de nombreux gens une accusation de meurtre contre le fils de roi.
5. Qui l’a constitué notre chef (Ex 2, 14), querelleur impudent? Tu te dis fils du roi, qui t’a constitué notre chef? Quoi donc, celui qui a pouvoir sur ceux qui sont établis au-dessus de toi, n’a-t-il pas de pouvoir sur toi? Moïse fut troublé en entendant les paroles d’un homme dont il ne pensait pas qu’il connaissait l’affaire. Certes, celui qui l’accusa n’était pas celui qui avait délivré de l’égyptien cruel; car, n’eut-il pas été juste lui-même, c’est lui et non pas son compagnon qui aurait reçu la réprimande; et (Moïse) n’aurait pas tué l’égyptien pour lui. Celui qui avait été délivré de l’égyptien était injustement opprimé comme les filles (de Jethro) sur le puits. En tuant l’égyptien, Moïse voulut donner aux Hébreux opprimés un peu de répit. Celui qui avait été délivré de l’égyptien parla à cet homme, poussé par son amour (pour Moïse); mais celui-ci poussé par sa malice accusa Moïse.
6. L’affaire fut rapportée à Pharaon et l’occasion de calomnie se présenta aux chefs militaires et aux préfets que (Moïse) réprimandait parce qu’ils maltraitaient sans miséricorde les Hébreux.
Pharaon s’enflamma de colère: il trempera ses mains dans le sang de son fils et il enverra devant lui, au shéol, l’héritier de sa couronne. Alors Moïse eut peur et pour que ses vrais parents ne soient pas affligés par des tourments que leur infligeaient ses parents d’adoption il s’enfuit en Madian et s’assit auprès d’un puits (Ex 2, 15).
Il vit alors de lâches pasteurs qui cherchaient à prendre de force l’eau qu’avaient puisée des jeunes filles. Juste, (Moïse) les délivra de leur violence; miséricordieux, il puisa de l’eau pour abreuver le troupeau des jeunes filles. Quand leur père leur eut demandé pourquoi elles étaient revenues si tôt (Cf Ex 2, 18), et qu’elles lui eurent parlé de la justice et de la miséricorde de Moïse, alors il envoya le chercher et lui offrit le pain de sa maison pour lui rendre le bien qu’il avait fait à ses filles au puits d’eau.
7. Moïse songeait où il irait et chez qui il logerait: Mais quand le prêtre envoya le chercher, il reconnut (Dieu) qui l’avait délivré de la mort dans le fleuve par la main de la fille de Pharaon, et qui l’avait encore fait échapper aux forces de Pharaon quand il s’enfuyait de devant ses yeux; (Dieu) lui-même avait suggéré à l’esprit du prêtre d’introduire (Moïse) chez lui et de lui offrir sa fille en mariage. Il échappait aux magiciens (d’Egypte), mais il fut reçu par un prêtre. Ce n’est pas qu’il eut peur du prêtre, non plus que des magiciens; s’il les a aidés, il ne fut pas lésé par eux. Cependant Aaron s’affligeait et Miryam souffrait, eux(26) qui auparavant étaient fiers de faire son éloge.
8. A cause de sa beauté et de sa fidélité, mais surtout à cause de Dieu qui était avec lui. Moïse fut prié d’épouser Séphora. Comme Jacon avait épargné aux filles de Laban la honte de la vie pastorale, lui aussi épargna à Séphora et à ses sœurs la vie dure avec les troupeaux. (Moïse0 épousa donc Séphora et elle lui enfanta deux fils(27). Il circoncit l’un (d’eux), mais l’autre, elle ne lui permet pas de le circontre(28). Son esprit était fier à cause de son père et de ses frères, et si elle consentit à être la femme de Moïse, elle ne consentit pas à partager sa foi. Elle était fille de prêtres, elle avait été nourrie des viandes sacrifiées et était habituée à adorer des dieux nombreux. Ainsi, ne lui donna-t-elle pas les deux sans lui refuser les deux: elle en donna un pour que par lui fût continuée la circoncision d’Abraham, et lui refusa l’autre pour que par lui fût transmise l’incirconcision de la maison de son père.
9. Moïse ne suivit pas les traces de son père ou de son beau-père(29) dans les noms de ses fils. En effet, il donna au premier un nom en rapport avec sa fuite et son séjour à l’étranger pour Dieu, et au second une appellation en relation avec sa délivrance de Pharaon. Moïse séjourna quarante ans en Madian. Après cela, mourut Pharaon oppresseur du peuple, et les Hébreux gémirent(30) du fond de leur servitude. ils se rappelèrent l’alliance que Dieu (avait conclue) avec Abraham, dont le temps était accompli (Cf Mc 1, 15) et que même trente ans avaient passé. Ils prièrent à cette intention et ils furent exaucés. Dieu vit la servitude des enfants d’Israël; Dieu connut leur affliction et quel remède il allait leur apporter.
Section III
1. Moïse qui paissait les moutons(31) sur le flanc de l’Horeb, vit un ange dans le feu d’un buisson ardent (EX 3, 1-2). Alors que Moïse s’avançait pour fixer ses yeux sur le buisson que le feu ne consumait pas, alors qu’il s’avançait, une vision simple de l’ange lui apparut avant qu’il ne parvînt; alors qu’il s’avançait, l’ange qui lui apparut l’appela, ou plutôt Dieu lui apparut par un ange puis par une vision terrible et lui dit: «Ne t’approche pas d’ici, comme si le lieu était profane, car le lieu est saint» (Ex 3, 5); (le lieu) où se coucha Jacob (cf Gn 20, 10-12) (était saint) à cause de l’échelle et des anges qui descendaient et montaient pour le garder; ce lieu est saint, à cause de Dieu lui-même qui habite dans le feu d’un buisson ardent. Ote tes sandales et va fouler aux pieds les Egyptiens, car il y a trente ans qu’a passé le temps où j’aurais dû les cueillir.
Au paravant, Moïse s’était avancé sans crainte; mais quand lui apparut cette vision plus forte que ses yeux, il se voila la face, dans la crainte que son regard ne se fixât sur Dieu comme il s’était fixé sur l’ange(32).
2. le buisson qui ne méritait même pas de devenir l’image des dieux, se trouva donc représenter le symbole du Dieu vivant. Cela te servira de signe, ô Moïse: comme tu as vu Dieu qui habite dans le feu, ainsi t'est-il donné de servir par le feu le Dieu qui demeure dans le feu.
3. Le seigneur lui dit: «j’ai bien vu la servitude de mon peuple en Egypte, depuis quatre-vingt ans; je suis descendu pour lui envoyer par tes mains la délivrance et pour le faire monter vers le pays des Cananéens, pays que j’ai promis à leurs pères» (Ex 3, 7-8). Moïse dit; «qui suis-je pour aller chez Pharaon? Car quand je portais un nom royal, je n’étais pas reçu chez lui. Et maintenant que je suis un vil pasteur, qui me permet d’entrer chez Pharaon? Et même une fois entré, quelle grandeur verrait-il en moi pour croire à mes paroles»?
4. Le Seigneur lui dit: Réunis les Anciens (Ex 3, 16) dont la clameur est montée devant moi et dis-leur que je me suis souvenu d’eux, que je les ferai monter vers le pays des Cananéens. Tu as peur qu’ils ne t’écoutent pas; eh bien, moi je te dis qu’ils écouteront ta parole. Entre en compagnie des Anciens chez Pharaon et dites-lui: «Nous partirons à trois jours de marche pour sacrifier au Seigneur» (Ex 3, 18). Mais comme pharaon ne permettra pas que cela arrive, il devra partir avec ses armées à trois jours de marche pour être la proie des animaux et des oiseaux qui se reposeront sur leurs corps étouffés et entassés sur(33) le rivage de la mer.
Comme je t’ai dit que les enfants de ton peuple t’écouteront, voici que je te dis aussi que Pharaon ne t’écoutera pas. Et ce ne sera pas à cause de sa main puissante ou de ses idoles qui se tiennent devant lui, mais à cause de leur orgueil que je frapperai les Egyptiens par tous les prodiges que je ferai qu milieu d’eux, et alors il vous laisseront partir.
Mais pour que tu sois plus certain que vous sortirez, je ferai gagner au peuple la pitié des Egyptiens, il les spoliera et ainsi s’accomplira ma promesse à Abraham. Quant (aux Hébreux), à cause de tous les trésors qu’ils auront pillés en partant, ils ne seront plus en état de voir le visage des Egyptiens»(34).
Section IV
1. Mais comme Moïse connaissait la dureté du cœur des enfants de son peuple, il demanda des signes qui puissent l’accréditer: «ils n’écouteront pas ma parole, car ils diront: Le Seigneur ne t’est pas apparu» (Ex 4,1). Sachant qu’il allait lui demander des signes, Dieu lui dit: «Pour qu’ils croient que c’est moi qui t’ai envoyé, jette ton bâton à terre». il le jeta et il devint un serpent. Moïse prit la fuite. En lui donnant ce signe pour convaincre le peuple, (le Seigneur) le convainquit lui aussi: comme tu as peur de Pharaon, ainsi tu as peur du serpent. Tu auras pouvoir sur la puissance de Pharaon grâce aux fléaux, comme tu as eu pouvoir, pour saisit sur mon ordre, (le serpent) lié à ce bâton mais que tu avais craint quand il était changé en un (serpent) libre (dans ses mouvements). il lui dit encore: «Introduis ta main dans ton sein». Il l’introduisit et elle devint couverte de lèpre; il l’introduisit une deuxième fois et elle fut purifiée» (Ex 1, 6-7). Dieu lui ordonna de convaincre d’abord le peuple par le serpent et par la main couverte de lèpre puis purifiée. Ensuite, il lui dit: «Pharaon ne sera pas plus dur que le serpent, ni lui, ni son armée que je transformerai en ce que je veux comme j’ai fait de ta main. Si les Egyptiens ne croient pas ces deux prodiges que tu feras devant eux et devant les enfants de ton peuple, répands à terre de l’eau du fleuve et elle deviendra du sang» (Ex 4, 9).
2. Après que (le Seigneur) eut donné à Moïse de fire les signes qu’il avait réclamés, celui-ci demanda encore à son Seigneur de lui délier sa langue captive. il dit: «Je ne suis pas un homme éloquent, ni d’hier ni d’avant-hier; même depuis le temps où tu m’as adressé la parole. Il n’y a pas eu de changement dans mon bégaiement». le Seigneur lui dit: «Tu seras grand par cela même qui te rend petit. Car tu auras pour toi un prophète éloquent comme pour le Dieu silencieux. Moi je serai avec ta bouche, non pour délier ta langue et enrichir tes réponses, mais pour qu’une action meilleure suive une voix qui bégaie».
3. Alors Moïse revint en Madian et il dit à son beau-père: «Permets que j’aille en Egypte pour voir mes frères; si je les ai fait souffrir en me séparant d’eux, ils ne m’ont pas empêché (de suivre) la volonté de Dieu qui du haut du ciel s’occupait d’eux». Mais moïse craignait les préfets d’Egypte qu’il avait blâmés parce qu’ils opprimaient le peuple; il craignait qu’ils n’allumassent contre lui une nouvelle colère de Pharaon comme auparavant. Le Seigneur lui dit: «Ils sont morts tous les hommes qui en voulaient à ta vie» (Ex 4, 8-9).
Moïse emmena alors sa femme et ses enfants; il prit le bâton pour s’en retourner en Egypte. De nouveau, en quittant madian, (le Seigneur) lui ordonna de dire à Pharaon: «Laisse partir mon fils premier-né pour qu’il me serve» (Ex 4,22), sinon à cause de mon premier-né que tu empêches de partir, et tu ne pourras pas l’empêcher, moi je tuerai ton fils premier-né, et cela je le peux. Avant tous les fléaux, je frapperi ton fils premier-né, et ce sera le fléau le plus grand». Dieu dit cela à Pharaion en parole, mais en action il montra le fléau du serpent qui est le plus petit de tous.
4. Or, comme ils étaient dans l’hôtellerie(35), le seigneur vint à la rencontre de Moïse et chercha à le tuer (Ex 4, 24), parce qu’il avait négligé la circoncision à Madian, pour l’un de ses fils qui n’avait pas été circoncis; parce que depuis le jour où la parole lui avait été adressée sur l’Horeb, il ne s’était pas uni à sa femme, celle-ci était d’humeur chagrine, et parce qu’elle n’avait pas cru pleinement à sa parole, elle était jugée à cause d cela; lui de son côté il lui faisait des reproches parce qu’elle s’était opposée à la circoncision de son fils. Comme ils avaient passé la nuit dans ces sentiments, voici que l’ange se manifesta pour ces deux raisons, en donnant à penser qu’il s’était manifesté seulement à cause de la circoncision.
C’est en effet pour que ne soit pas tourné en dérision le départ de Moïse, parce qu’il avait ababdonné la circoncision sans aucune nécessité, alors que les Hébreux ne l’avaient pas négligée malgré la mort de leurs enfants, (l’ange) se manifesta en colère contre Moïse.
Qui devait-il craindre? Dieu qui avait ordonné la circoncision, ou l’épouse(36) qui faisait obstacle à la circoncision? Mais la femme, quand elle vit que Moïse allait mourir parce qu’elle avait négligé la circoncision, au sujet et à cause de quoi il s’était querellé avec elle circoncit son fils, elle le laissa aspergé de son sang, elle empoigna les pieds de l’ange et dit: «J’ai un époux de sang. Ne cause pas d’afflication le jour où l’on fête la circoncision». Parce que ce fut une grande joie le jour où Abraham circoncit Issac, elle dit: «J’ai moi aussi un époux de sang». Si tu ne le fais pas à cause de moi qui ai circoncis mon fils de mes propres mains, ni à cause de Moïse, fais-le à cause du commandement même de la circoncision qui a été institué».
5. Quand l’ange lâcha Moïse, celui-ci profita de l’occasion pour dire à Séphora: «Si toi, tu as eu si peur de l’ange qui s’est manifesté à toi durant une heure seulement, moi, combien devrai-je avoir peur, combien devrai-je me sanctifier devant Dieu qui se manifeste à moi à toute heure, qui fait des prodiges par mes mains, m’arme et m’envoie avec ce bâton pour la délivrance des six cent mille (hommes).
Il ramena Séphora avec lui, d’abord à cause de son fils qui a été circoncis, de peur que la douleur ne soit trop forte pour lui en chemin, ensuite, pour que la rentrée de Séphora et de ses fils en Eghpte n’ait pas lieu au moment où tout Israël en sortait.
6. Le Seigneur se manifesta à Aaron et l’envoya à la rencontre de Moïse, pour qu’en voyant accompli ce qui lui dit (Dieu) dans sa parole, (Moïse) croie que toutes celles qui viendront après celle-ci seront accomplies comme celle-ci. Tous deux (Moïse et Aaron) réunirent les Anciens et ils firent devant eux les signes comme il leur avait été ordonné. Les Anciens crurent en Moïse comme le lui avait dit le Segneur.
Section V
1. Ils entrèrent ensemble chez Pharaon et lui dirent: «Ainsi parle le Seigneur: Laisse partir mon peuple pour qu’il célèbre une fête en mon honneur dans le désert» (Ex 5, 1). Mais pharaon, à cause de la foule des Anciens du peuple et à cause des signes qu’avait faits (Moïse) devant les Anciens, et dont il avait entendu parler, ne leur résista pas durement mais il leur dit: «Moïse et Aaron, pourquoi poussez-vous le peuple à abandonner ses travaux?» Comme ils se remettaient à parler, il s’enflamma de colère et au lieu de demander un signe en vue de laisser partir le peuple, il dit: «Qui est le Seigneur pour que j’écoute sa parole»? En disant «qui est le Seigneur»? il demandait à voir dans ses signes celui qui ne lui était pas apparu en figure, et il appelait lui-même les fléaux à venir en prononçant cette parole «qui est le Seigneur»? Dans sa méchanceté, il ne se contenta pas de dire cette parole, mais de plus, il refusa la paille au peuple: «Ainsi, réduits à la nécessité(37) (d’aller en chercher) ils ne s’assoiront plus pour rêver à leur sortie». Le peuple se dispera donc pour ramasser la paille qu’on trouva avec une grande difficulté, car c’était Nisan, le mois des fleurs, et non point Tammuz ou Ab(38) les mois du vannage. Les scribes du peuple portèrent plainte auprès de Pharaon parce que ses préfets les maltraitaient et n’avaient pas pitié d’eux. Il leur répondit: « Mais vous êtes des paresseux et vous demandez d’aller sacrifier à votre Dieu».
2. Quand les scribes virent les fils d’Israël en mauvaise posture, ils en appelèrent au Seigneur contre la maison de Moïse devant Moïse. Moïse dit au Seigneur: «Depuis que j’ai parlé à Pharaon en ton nom (Ex 5,22), le peuple n’a pas eu la délivrance qu’il attendait, mais il a vu s’ajouter des difficultés à sa situation antérieure».
Section VI
1. Le Seigneur dit à Moïse: «Si Pharaon demande un signe, jette le bâton devant lui et il deviendra un serpent» (Ex 7, 8). alors Pharaon appela les magiciens qui firent de même avec leurs sortilèges, c’est-à-dire ils l’imittèrent et firent autant. mais quand on dit: ils firent avec leurs sortilèges, ce n’est pas qu’ils agirent en dehors de leurs habitudes, mais ils usent d’un procédé auquel ils étaient habitués, cependant ils pensèrent avoir vaincu Moïse en ce qu’ils l’imitèrent dans ce qu’il fit, mais ils subirent une défaite inoubliable: le bâton de Moïse engloutit leurs bâtons; ils avaient cru changer les natures, mais ne purent même pas mettre en sûreté leurs bâtons face au bâton de Moïse.
Le bâton engloutit les bâtons pour que la mort n’engloutisse pas les premiers-nés. (En voyant) les bâtons engloutits, (Pharaon) aurait dû apprendre que s’il ne se repentait pas, les premiers-nés seraient eux aussi engloutis. Tout d’abord, (le Seigneur) demanda la pénitence mais cela n’eut pas lieu, de nouveau il frappa (ce coup) après tous les autres en raison de sa dureté, car s’ils avaient accepté la correction du Seigneur par les premiers (fléaux), ils auraient échappé à celui des premiers-nés qui serait plus dur que tous les précédents.
Section VII
1. Le Seigneur a dit non qu’il a endurci le cœur de Pharaon, mais «le cœur de Pharaon fut endurci et il refusa de laisser s’en aller le peuple» (Ex 7, 14). De nouveau le Seigneur dit à Moïse: «Sors vers (Pharaon) et tiens-toi sur la rive du fleuve, car il sort le matin vers le fleuve, soit pour y faire ses ablutions, soit pour se reposer tous les jours de bon mtin; ayant foi dans les magiciens, il est vraisemblable que le roi de l’Egypte offrait des libations au fleuve d’Egypte.
Moïse sortit donc et lui demanda au nom du Seigneur de laisser partir le peuple; s’il refusait, il frapperait le fleuve que Pharaon avait le premier souillé par le sang des enfants engloutis, les eaux se changeraient en sang, causant la mort des poissons engraissés par les cadavres des enfants. Ce second fléau devait provoquer la crainte, car les poissons étaient morts à la place des premiers-nés, pour que, s’il n’était pas convaincu par la mort des poissons, il le serait par la mort des premiers-nés. Les magiciens firent de même avec leurs sortilèges, sans que Moïse les en empêchât.
2. Certes, s’ils avaient été contre Moïse, il les aurait empêchés d’agir dès le premier fléau, lui qui a fait cesser le fléau des ulcères et mis les magiciens en fuite. mais comme (ces fléaux) venaient de lui et étaient (dirigés) contre leur peuple, il n’empêcha pas (les magiciens) de frapper le peuple d’Egypte, car un cœur trompeur qui est divisé à l’égard de Dieu n’est pas d’accord avec soi-même. En effet, les magiciens au lieu de frapper les oppresseurs de leur peuple ou de se lever pour que leur peuple ne fût pas meurtri, se levaient avec Moïse pour frapper leur peuple; alors (Moïse) ne les empêcha pas d’agir car, en augmentant leur ruine, la ruine de l’Egypte augmentait.
Ils changeait les natures, ce qui est difficile, mais ils étaient mis en garde pour ne pas changer ces mêmes natures, ce qui est facile. Ils changeaient l’eau en sang et faisaient souffrir l’Egypte, mais ils étaient mis en garde pour ne pas changer le sang en eau et attrister Moïse. Cela ils ne l’ont pas fait car ils ne pouvaient pas le faire, en effet ils ont fait seulement ce qu’ils avaient l’habitude de faire grâce à leur habileté.
3. Après cela, de nouveu il est écrit non pas que le Seigneur  endurci le cœur de Pharaon mais que son cœur resta endurci. (Pharaon) ne les écouta pas comme le Seigneur l’avait dit à Moïse. Une deuxième fois, ils est dit: «Pharaon s’en retourna et rentra chez lui sans attacher d’importance à ce qui était advenu» (Ex 7,23).
4. Comme par là Pharaon n’avait pas été vonvaincu, Aaron étendit encore sa main avec le bâton, signe de la croix: ce bâton fut à l’origine de tous les fléaux quand il a englouti les serpents, comme (la croix) détruira tous les idoles, et accomplira l’ouverture(39) de la mer et l’englouitissement des Egyptiens en préfiguration de l’anéantissement des Cananéens.
Section VIII
1. Les grenouilles montèrent et couvrirent la terre d’Egypte. Les magiciens par leurs sortilèges, en firent autant (Ex 8, 2). Mais s’ils avaient aimé l’Egypte, ils auraient fait disparaître les grenouilles au lieu d’ajouter des grenouilles symboliques aux grenouilles réelles de Moïse. En effet, ils n’ont pas apporté de remède qui puisse faire disparaître les grenouilles de Moèse comme ils n’ont pas pu frapper, (se contentant) de montrer un semblant de grenouilles de Moïse. Ils n’ont donc pas frappé, ils n’ont [as guéri, eux dont l’action ne fut que mirage.
Une génération de poissons mourrut, une génération  de grenouilles fut produite. Ceux qui ne furent pas affligés par les poissons morts furent affligés par les grenouilles vivantes. Alors Pharaon demanda quand disparaitraient les grenouilles... Elles moururent et l’on en amassa des tas et des tas tel que l’esprit ne peut l’imaginer.
2. Mais après ce répit, Pharaon endurcit son cœur et il ne les écouta pas (Ex 8,15). De nouveau, Aaron frappa avec(40) son bâton la poussière du sol et il y eut des moustiques sur les hommes, sur les bêtes et sur toute la terre. Les magiciens firent de même par leurs sortilèges, non pour ajouter des moustiaues, comme pour le premier (fléau) mais pour les faire disparaître, mais il n’y parviennet pas. A cause de cela, leur art fallacieux fut rabaissé, il fut mis à nu et ils avouèrent: «Le doigt de Dieu est là»; mais Pharaon ne fut convaincu ni par Moïse ni par les magiciens qui lui dirent: «Le doigt de Dieu est là». Et il écrit non pas que Dieu endurcit son cœur, mais que le cœur de Pharaon resta endurci, et il ne les écouta pas comme le leur avait dit le Seigneur.
3. Lors des fléaux du fleuve, des grenouilles et des moustiques, la terre de Goshen, où habitaient les enfants d’Israël, et la terre d’Egypte en partirent. Mais avec le fléau de la vermine, il y eut une distinction entre les deux terres: (Moïse) le fit venir sur l’Egypte, mais sur la terre de Goshen, il ne le fit pas venir. Alors Pharaon dit à la maison de Moïse: «Allez où vous voudrez dans notre pys et sacrifiez sans crainte à votre Dieu». Moïse répondit: «Nous immolons des taureaux et des brebis qui sont l’objet de votre adoration. Si nous immolons leurs dieux sous leurs yeux, les Egyptiens nous lapideraient. En conséquence, c’est à trois jours de marche que nous partirons pour sacrifier à (Dieu) comme il nous fut ordonné. Pharaon dit: «Je vous laisserai partir, mais à la condition de ne pas vous éloigner et intercédez pour moi» (Ex 8, 28). Mais dès que la vermine eut disparu, Pharaon manqua à sa parole et ne laissa pas partir le peuple. Après cela, (Moïse) fit venir le fléau de la peste sur leur bétail en faisent une distinction entre le bétail des hébreux et le bétail des Egyptiens. Et même après ce fléau, (Pharaon) «s’obstina à ne pas laisser partir le peuple» (Ex 9, 7).
Section IX
1. De nouveau Moïse lança en l’air de la cendre aous es yeux de Pharaon. Des ulcères se répandirent alors sur les hommes et les bêtes. Mais les magiciens ne purent tenir devant Moïse (Ex 9, 11), car ils ne purent provoquer des ulcères semblables sur les corps des Hébreux, comme ils ne trouvèrent pas de place libre sur leurs propres corps pour y placer (des ulcères).
2. De nouveau, le Seigneur fit venir la peste sur la maison de Pharaon et sur son peuple. il lui dit: «Voilà pourquoi je t’ai maintenu jusqu’à la fin, c’est-à-dire voilà pourquoi je ne t’ai pas tué dès le premier fléau; c’est pour te montrer ma force par les châtiments que je ferai venir moi-même sur ton pays. Demain, je ferai venir une grêle très forte; pour toi, envoie mettre à l’abri ton bétail épargné par la peste pour que la grêle ne le tue pas».
Considère comment la volonté de Dieu n’était pas de frapper l’Egypte; dès; le début, il leur avait demandé de se repentir, mais ils ne l’ont pas fait; une deuxième fois, il leur a ordonné d’envoyer mettre à l’abri leur bétail.
En effet, s’ils avaient mis leur bétail à l’abri, selon son ordre, sur aui serait venue la grêle? Certes, la grêle tomba pour manifester le prodige en tuant le bétail de ceux qui n’ont pas cru; mais que le bétail soit  mis à l’abri et on veillera au sort de ceux qui feront pénitence.
3. La grêle est tombée em même temps que le feu: la grêle n’éteignait pas le feu et le feu ne consumait pas la grêle, mais il brûlait dans la grêle comme dans un buison et la rendait rouge comme le fer dans le feu. Ardent dans la grêle et veillant aux arbres, bien que la violence (de la grêle) pour les arbres fût innée depuis toujours, le feu qui était dans (la grêle) protégeait les haies, les jardins et les vignes.
4. Pharaon dit à Moïse: «Cette fois-ci, j’ai péché» (Ex 9, 27). Et pour les fois précédentes où il endurcissait son cœur, n’avait-il pas péché? Et même s’il avait péché les fois précédentes, il n’avait pas péché autant que cette fois. En effet, (le Seigneur) l’avait averti de mettre à l’abri son bétail, mais il n’a pas cru (à sa parole). pour cela, sa faute fut plus grave dans ce fléau que dans tous les (autres) fléaux.
Moïse sortit, et dès qu’il éleva les mains, le tonnerre cessa et la pluie ne se répandit plus sur la terre (Ex 9,33): ou bien, elle s’évanouit dans l’air, ou bien elle se condensa en un nuage et remonta. Mais elle ne fut pas légère en descendant de là-bas comme elle fut légère en remontant vers là-haut. Après cela, pharaon et ses serviteurs s’obstinèrent et ne laissèrent pas partir le peuple.
Section X
1. Le seigneur dit à oïse: «Rends-toi chez Pharaon et ne crains pas son arrogance, car c’est moi qui ai endurci son cœur par la patience que je lui ai montrée à travers les fléaux de tes mains; si j’ai cru à sa pénitence(41), ce n’est pas que j’ignorais sa malice; et n’est-ce pas ce que je t’avais dit: «pharaon ne vous écoutera pas, et cela pour que j’opère chez lui des signes qu’on racontera à vos générations».
2. Moïse dit à raon: «Si tu refuses de renvoyer mon peuple, j’enverrai sur toi les sauterelles (Ex 10, 4) qui dévoreront tout ce que la grêle vous a épargné». Les serviteurs de pharaon lui dirent: «jusques à quand retiendrons-nous ce peuple pour notre malheur? Qu’ils aillent sacrifier au Seigneur» (Ex 10, 7). Autrement, nous allons être frappés dans nos personnes, nos terres et nos biens. Ne sais-tu pas que toute l’Egypte est dévastée(42).
Pharaon dit à Moïse: «Vous sortirez avec vos bagages et vos enfants; mais la terre vous portera malheur du fait d’un de ses rois»(43). Certes, si tu voulais épargner au peuple un malheur, tu ne lui aurais pas imposé le malheur sur ta propre terre. Si c’est par amour pour lui que tu voulais le retenir, tu n’aurais pas ajouté un joug à son joug déjà lourd en lui refusant la paille. Mais le peuple dont le Dieu fait tous les prodiges ne craint pas la dureté des hommes.
3. Moïse fit venir encore les sauterelles qui dévorèrent l’herbe et tout ce que la grêle avait épargné. Pharaon dit: «j’ai péché contre le Seigneur et contre vous. Et maintenant pardonnez ma faute». S’il avait été endurci, il n’aurait pas prononcé ces (paroles), car le cœur endurci est étranger à la conversion. Quand il était frappé, il suppliait, et quand il était soulagé, il se révoltait. Il fut bien libre et les deux (comportements0 témoignent de son libre-arbitre? A la parole de Moïse Dieu emporta les sauterelles, mais la pénitence de pharaon avait devancé les sauterelles.
4. Ensuite Moïse fit venir les ténèbres sur toute l’Egypte pendant trois jour et trois nuits. Mais les Hébreux avaient de la lumière pour se reposer de leurs travaux et pour les préparatifs de leur départ.
5. Pharaon dit à Moïse: «Allez avec vos femmes et vos enfants et rendez un culte au Seigneur, mais laissez seulement vos troupeaux» (Ex 10, 24) pour nous assurer que vous allez revenir Moïse répondit: «Nos troupeaux sont peu nombreux pour les grands sacrifices que nous allons offrir à notre Dieu. Pour cela, s’il t’en reste, il faut que tu nous en fournisses pour en immoler au Seigneur; de plus nous ne savons pas quelle (bête) sacrifier, jusqu’à ce que le Seigneur lui-même mette à part celle qu’il choisira dans nos troupeaux. Le Seigneur endurcit le cœur de pharaon qui refusa de laisser partir le peuple (Ex 10, 27).
Certes, si Dieu l’avait endurci, aucun changement ne pourrait se trouver dans un cœur que Dieu endurcit. Quand le châtiment venait, il disait: «Je laisserai partir le peuple». Mais quand (le châtiment) passait, il s’opposait à leur départ. Cette dureté de cœur ne vient pas de Dieu, mais des intentions de l’homme. Dans led difficultés, on se résout à observer les commendements (de Dieu), et quand vient le récit on piétine ses lois.
Section XI
1. Le Seigneur dit: «Que chacun demande à son voisin des objets d’or et d’argent, car au milieu de la nuit mourront les premiers-nés de l’Egypte et les premiers-nés des bêtes. Ce sera alors la lamentation dans toute l’Egypte» (Ex 11,2-6), comme il y eut la lamentation dans toutes les maisons des Hébreux quand leurs enfants furent jetés dans le fleuve. Tes serviteurs descendront vers moi et me diront: «Sors, toi et ce peuple et alors je sortirai». Ce fléau qu’il a envoyé sur le peuple et qui n’était [as prévu au début, établit Pharaon dans l’entêtement.
Section XII
1. Ce mois sera en tête des mois de l’année. le dix de ce mois, chacun se procurera un agneau par maison: on le gardera jusqu’au quatorzième (jour); on l’égorgera au coucher du soleil, on aspergera de son sang les montants et les linteaux des maisons et on le mangera (Ex 12, 2-7).
2. L’agneau est la figure de Notre-Seigneur qui est venu le dix Nisan dans le sein maternel. En effet, depuis le dixième jour du septième mois où Zacharie reçut l’annonce au sujet de la naissance de Jean, jusqu’au dixième jour du premier mois où marie reçut l’amnnonce de l’ange, six mois s’écoulèrent. pour cela, l’ange lui dit: «Ce mois est le sixième pour celle qu’on appelait la stérile» (Ex 1, 36).
3. Ainsi, au dixième (jour), l’agneau fut égorgé et son type fut crucifié. On mangera le pain azyme, est-il dit, avec les herbes amères; dans les azymes a été signifie le type de sa nouveauté. Les herbes amères (figurent) ceux qui souffrent en les recevant. On le rôtira, type de celui qui fut cuit dans le feu.
(Vous aurez) la ceinture aux reins et les sandales aux pieds; c’est le type des nouveaux disciples qui se préparent à partir pour prêcher les évangiles. (Vous aurez) le bâton à la main, comme ils auront leur croix sur leurs épaules. Ils seront sur pieds, debout, parce qu’on ne prend pas le Corps Vivant tout en étant assis. Aucun étranger n’en mangera, car quiconque n’est [as baptisé ne peut manger du Corps. On ne lui brisera aucun os; bien que Notre-Seigneur eût les mains et les pieds troués et le côté ouvert, cependant, il n’eut aucun os brisé.
4. A minuit, moururent les premiers-nés de l’Egypte et tout homme, dns la solitude de sa maison, pleura le premier-né, l’ainé de ses fils. Comme le fleuve fut rempli par les premiers-nés des Hébreux, ainsi les tombeaux égyptiens furent remplis par les premiers-nés des femmes égyptiennes.
5. Pharaon appela la maison de Moïe et leur dit: «Sortez avec toutes vos possessions et appelez sur moi aussi la bénédiction» (Ex 12, 31). Moïse avait dit aux serviteurs de pharaon qu’ils lui demanderaient de partir, mais ce fut encore mieux que ce qu’il avait dit, car Pharaon lui-même, au nom de ses serviteurs, leur demanda de partir. Ils pressèrent (Moïse) de les faire sortir, non parce qu’ils s’étaient convertis, mais parce qu’ils crurent qu’ils allaient tous mourir, comme leurs premiers-nés.
6. Ils partirent de Ramsès, six cent mille (hommes) et ils campèrent ê Soukkoth. la durée de leur séjour en Egypte avait été de quatre cent trente ans (Ex 12, 37-40); ce nombre est à calculer non à partir de l’entrée de Jacob en Egypte, mais du jour où Dieu fit alliance avec Abraham(44).
Section XIII
1. Le peuple prit le butin (volé) aux Egyptiens et Moïse les ossements de Joseph. Ils sortirent tout armés (Ex 13, 18, 19). Dès le premier jour, le Seigneur les couvrit par la nuée durant le jour, et durant la nuit, par une colonne de feu (Ex 13, 21).
Section XIV
1. Mais il y eut un changement dans le cœur de Pharaon et de ses serviteurs et ils dirent; «Qu’avons-nous fait là» (Ex 14, 5)? Après tous les fléaux qui nous sont advenus, nous laissons partir les Hébreux, alors qu’ils ont pillé nos trésors et nos vêtements, Il vaut mieux mourir que de laiser les Hébreux se moquer du royaume de égyptiens.
2. Ils reprirent leurs forces et sortirent dans l’espoir de détruire le peuple et de reprendre leurs propres trésors et ceux du peuple. Ainsi Pharaon sortit avec son armée contre les Hébeux qui sortaient la main haute, c’est-à-dire avec l’argent, l’or, les vêtements, les possessions et la santé comme le Seigneur l’avait promis à Abraham.
Quand les enfants d’Israël virent les Egyptiens, ils eurent peur. Combien étaient les Egyptiens pour que six cent mille Hébreux en aient eu peur? A cause de leurs femmes, de leurs enfants et de leurs troupeaux qui étqient avec eux, ils sentirent leurs mains défaillir; qui aurait l’œil sur leur famille? qui veillerait sur leurs troupeaux?
3. Moïse leur dit: «Comme (ce fut) en Egypte, ainsi (en sera-t-il) ici. Le Seigneur combattra pour vous et vous restez tranquilles» (Ex 14, 14). Le Seigneur dit à Moïse: «Qu’as-tu à prier(45) pour que je te fasse (quelque chose)? Mais j’ai préparé ce qu’il faut faire à ton peuple avant que tu n’aies prié. Lève ton bâton(46), qui est le signe de la croix, frappe la mer et fends-la. Voici que j’endurcis le cœur, c’est-à-dire je n’empêche pas l’effronterie des Egyptiens qui, en voyant le nouveau miracle de la mer fendue, refusent l’avertissement. pour cela, je vais être glorifié par la destruction de Pharaon et de toute son armée, et les Egyptiens sauront avant de mourir, que c’est moi le Seigneur, celui dont ils ont dit: «Fuyons devant les enfants d’Israël, car c’est le Seineur qui a mené le combat pour eux en Egypte».
4. L’ange prit la colonne de nuée qui (était) devant eux et la plaça entre le camp des Hébreux et celui des Egyptiens; cette nuée protégeait le peuple du soleil le jour; mais la nuit, comme elle était placée entre les camps, elle produisait de l’obscurité pour les Egyptiens, comme celle qui fut sur eux trois jours et trois nuits; mais pour les enfants d’Israël, ce fut la lumière grâce à la colonne de feu qui les éclairait(47).
Ceci arriva donc pour terrifier les Egyptiens et encourager les Hébreux. Car si ceux-là avaient été corrigés par cette obscurité, ils n’auraient pas osé descendre dans la mer. Certes, cette mer aurait pu être fendue en un clin d’œil, en vue de conversion des Egyptiens, cependant toute la nuit un vent d’est la travailla pour la mettre à sec.
5. Les Egyptiens pourauivirent donc les Hébreux; ils ne craignirent pas l’obscurité qui les séparait des Hébreux, ils n’eurent pas peur de la mer fendue, et durant la nuit, au milieu de la mer fendue, ils poursuivient le peuple pour engager le combat avec ceux que la colonne de feu précédait. Au petit matin, le Seigneur se manifesta aux Egyptiens et jeta la confusion chez eux; il bloqua les roues de leurs chars (Ex 14, 25), pour les empêcher soit de poursuivre le peuple, soit de fuir devant la mer. Cependant, ils ne craignirent pas le Seigneur qui se manifesta à eux, ni ne furent avertis par la vue de leurs roues bloqués, et ils osèrent conduire leurs chars avec violence.
6. Quand (la mer) fut fendue, il fut écrit que Moïse leva la main sur la mer, et quand elle fut evenue, il est écrit encore à ce passage: «Moïse baissa la main sur la mer; il semble que, depuis (le moment) où (la mer) fut fendue jusqu’à sa traversée par tout le peuple, la main de Moïse demeura étendue, comme elle le sera par la suite dans la guerre avec Amalec (Cf Ex 17, 8-16).
7. Le Seigneur frappa les Egyptiens et il n’y eut pas un seul survivant. les Hébreux virent les cadavres des Egyptiens sur le bord de la mer, comme les Egyptiens avaient vu les enfants des Hébreux entassés au bord du fleuve. Et à cause de ce qui arriva à l’Egypte et à la mer, le peuple eut foi dans le Seigneur et en Moïse, son serviteur (Ex 14, 31).
Section XV
Le Cantique de Moïse
1. Moïse chanta en compagnie des enfants d’Israël ce cantique au Seigneur. Moïse chantait et tout le peuple reprenait après lui.
Chantez le Seigneur couvert de gloire, c’est-à-dire le Seigneur qui se vengea des chevaux et des cavaliers qu’il jeta à la mer.
Il est fort et digne de louange; fort, car il submergea les Egyptiens; digne de louange, car il délivra les Hébreux. Yahvé est le Seigneur: cela signifie: c’est le eigneur lui-même qui fut pour nous un sauveur, lui et non le veau qu’on fabrique maintenant. C’est lui donc mon Dieu, je le chanterai, le Dieu de mon père Abraham, je l’exalterai.
2. Le Seigneur et vaillant et guerrier. Pour nous, il fit la guerre aux Egyptiens et nous avons été tranquilles. Il jeta à la mer les magnifiques chars de Pharaon avec sa puissante armée dont il était fier. L’élite de ses vaillants qu’il choisit et fit sortir contre nous, la mer des Roseaux l’a engloutie: ils sont descendus dans le gouffre et ont été submergés comme des pierres, avant que leurs cadavres n’aient enflé. Ta droite, Seigneur, s’illustre par la force, c’est-à-dire, elle possède la puissance pour fracasser les Egyptiens, tes adversaires. Tu déchaînes ton courrou qui les dévore comme le chume, en Egypte et dans la mer. Par ton souffle, les eaux d’amoncellent: ou tu as changé la direction du vent pour que les eaux s’amassent et soient fendues; ou tu as averti les eaux, par un ordre de tes lèvres, pour qu’elles se dressent comme une digue jusqu’à ce que passent les six cent mille enfants d’Israël. Les abîmes se figèrent au cœur de la mer pour engloutir les Egyptiens. Et pour qu’on sache pourquoi ils ont été engloutis, il est écrit: l’ennemi dit: «je les atteindrai, je partagerai le butin et ma gorge s’en gavera... Tu souflas de ton haleine, la mer les recouvrit, et détreisit avec eux leurs pensées amères».
Qui est comme toi, Seigneur, parmi les dieux célèbres, Qui est comme toi, manifique dans ton sanctuaire, c’est-à-dire dans ta sainte demeure, tu es redoutable pour les Egyptiens, digne de louange pour les Hébreux, opérant des miracles sur la mer et sur la terre de l’Egypte. par la nuée et la colonne (de feu), ta bonté a conduit ton peuple que tu as délivré de l’Egypte. Les peuples ont entendu, c’est-à-dire, les Amorrhéens ont entendu parler du fleuve changé en sang et ils frémirent. Le frisson saisit les habitants de la Philistie à cause de la mort des premiers-nés de l’Egypte. Les chefs d’Edom et les princes de Moab sont boulversés (au récit) de la mer fondue. Tous les habitants de Canaan se sont dispersés. Sur eux s’est abattue la crainte; cela signifie; les habitants de Canaan furent brisés dès qu’ils entendirent parler de l’engloutissement de pharaon et de son armée dans la mer.
Que la terreur s’abatte sur ces peuples, pour qu’ils ne viennent pas nous faire la guerre, jusqu’à ce que soit passé au milieu d’eux le peuple que tu as délivré. Tu les planteras sur la montagne de ton héritage, c’est-à-dire sur la terre des Cananéens; tu te prépareras un lieu d’habitation à jérusalem où tu as établi Seigneur un sanctuaire. Seigneur, affermis-le par tes mains, c’est-à-dire que sa solidité vienne de toi. Le Seigneur régnera sur nous à jamais et non les autres peuples. Les chars de pharaon et ses cavaliers s’étaient engagés dans l’eau pour nous atteindre, mais l’eau reflua sur eux et les couvrit.
2. La prophétesse Miryam prit... Comment devint-elle prophétesse? Ou on l’honore du nom de prophétesse comme on fait pour la femme d’Isaïe qui n’était pa prophétesse, ou parce qu’elle était juste.
3. En ce jour, le peuple fut divisé en deux camps pour chanter un chant magnifique à celui qui en ce jour divisa la mer pour engloutir les persécuteurs. Moïse entonnait pour les hommes et Miryam pour les femmes; chantez le Seigneur couvert de gloire; il s’est couvert de gloire, car, sns fatigue, il les anéantit; sans peine il fit venir sur eux tous ces fléaux.
Section XVI
1. Après la traversée de la mer, le Seigneur a voulu les tenter en les privant d’eau. Ils murmurèrent à Mara au sujet de l’eau. le Seigneur indiqua à Moïse (une sorte) de bois; on le feta dans l’eau et elle devint douce (Ex 15, 25), le bois est la figure de la croix par laquelle devait être adoucie l’amertune des peuples. Après avoir changé l’eau, il leur imposa des lois, pour que la force du bois change la nature et que la loi attire la liberté et la convainque(48).
2. Après la tentation de Mara, ils vinrent à Elim, et d’Elim au désert du Sinaï. Le peuple murmura au sujet de la viande. Il leur donna du pain du ciel dont il devait recueillir la ration du jour sans avoir souci du lendemain; mais certains, trops avides, en recueillirent beaucoup; d’autres trop paresseux, très peu. La même mesure augmentait pour celui qui en manquait et diminuait à qui en avait trop. Ils devaient travailler à la manne pour que le repos ne les corrompe pas. Ainsi fut donné le sabbat pour les esclaves les mercenaires, le bœuf et l’âne.
Cependant, ils ne l’observèrent pas: il y en eut qui sortirent pour recueillir la manne, mais ils n’en trouvèrent pas (Ex 16, 27).
3. Il est dit de (la manne) qu’elle était comme la coriandre, avec un goût de miel. Cela nous apprend que la manne était assaisonnée de tous les goûts. Ils en remplirent une jarre à garder pour les générations à venir; celle qui passa la nuit chez eux fut infestée de vers, mais celle qui fut pour des siècles dans la jarre, ne le fut pas. Ils en mangèrent quarante jours durant, jusqu’à leur arrivée aux confins de la terre promise (Ex 16, 35).
Section XVII
1. Dès qu’ils vinrent à Raphidim où il n’y avait pas d’eau, ils arrêtèrent leurs murmures, mais commencèrent à quereller (Moïse). Moïse dit dans sa prière: «Que dois-je faire? Encore un peu ils vont me lapider (Ex 17, 4). j’ai peur qu’ils ne me tuent de leurs propres mains; donne-leur de l’eau pour qu’ils me laissent tranquille». Et il leur fit jaillir de l’eau à l’Horeb sous les yeux des Anciens. ils avaient dit: «Comment le Seigneur est-il au milieu de nous, alors qu’il ne nous donne plus d’eau pour nous désaltérer»? Pour cela, l’eau qu’il fit jaillir sous les yeux des Anciens fut là pour qu’on sût que le Seigneur était vraiment au milieu d’eux.
Ayant oublié les premiers signes, ils tentèrent le Seigneur en lui en demandant d’autres, alors qu’ils en avaient de continuels, comme la nuée, la colonne, la manne et les cailles. Mais parce qu’ils étaient en permance avec eux, on ne les considérait pas comme des signes. pour cela, ils tentèrent le Seigneur réclamant de nouveaux signes et se demandant si le Seigneur était au milieu d’eux, oui ou non.
2. Après cela, Amalec vint leur faire la guerre. Josué sortit à sa rencontre et Moïse monta sur la montage, le bâton de Dieu à la main. Ce bâton, Moïse ne le prenait qu’au moment des prodiges et des œuvres de puissance. Sache donc qu’il est la figure de la croix dont la puissance opérait tous ces prodiges. Avec Moêse, montèrent Aaron et Hour qu’on disait être le beau-frère de Moïse. Tant que Moïse tenait ses bras levés, Israël était le plus fort et il mettait en pièces les nations audacieuses qui se pressaient pour venir faire la guerre au peuple. Mais quand il les laissait retomber, les nations étaient les plus fortes et elles mettaient en pièces ceux qui ne cessaient de murmurer contre Dieu et contre Moïse.
En élevant ses mains et en dressant son bâton sur sa poitrine, Moïse apparaissait clairement comme la figure de la croix. Josué travaillait dans la plaine et Moïse sur la montagne. Quand le peuple vayait Moïse reposer ses mains, la peur le saisissait, craignait une défaite face à ses daversaires; mais quand il les élevait, le peuple reprenait courage pour foncer ser ses ennemis.
3. Le Seigneur dit à Moïse: «Consigne ce souvenir par écrit dans un livre, car j’effacerai la mémoire d’Amalec (Ex 17, 14). Consigne cela pour que toutes les nations entendent et craignent de venir se battre contre vous, et pour que les Amalécites se repentent qussi et annulent cette sentence portée contre eux».  Moïse bâtit un autel qu’il nomma «le Seigneur a éprouvé». Cela veut dire que le Seigneur a éprouvé, par l’intermédiaire du belliqueux Amalec, toutes les nations qui sont plus faibles que lui; que si elles venaient faire la guerre, elles aussi seraient anéanties comme lui, car voyant clairement que leur secours et leur malheur étaient attachés aux bras de moïse, elles n’ont pas demandé la paix(49). il est dit en effet; «Donne ta droite aux villes avant de leur livrer batille».
4. Voici la main de Yahvé sur le trône, c’est-à-dire voici la main du Seigneur sur le trône du jugement par lequel Dieu établit Moïse sur le peuple. Voici la guerre entre le Seigneur et Amalec d’âge en âge, c’est-à-dire jusqu’à son extermination.
Section XVIII
1. Jethro, beau-père de Moïse, s’en vint donc... (Ex 18, 5). Moïse sortit à sa rencontre; ayant eu l’habitude de se prosterner devant lui lorsqu’il était en exil, il continua à le faire même après avoir accompli de sa main toutes ces merveilles.
après quil se fut prosterné devant son beau-père, il lui raconta les prodiges opérés par sa main, pour en faire en disciple; il resta quarante ans avec lui sans en faire en disciple, et dit: «j’ai appris maintenant que le Seigneur qui vous a faot cela est plus rand que tous les dieux qui ne peuvent le faire pour leurs adorateurs». Il dit cela (en pensant) au dessein des Egyptiens) contre eux, soit en tuant leurs enfants pour anéantir le peuple, soit en refusant la paille pour dresser (le peuple) contre Moïse, soit en projetant de les détruire dans le désert et de leur reprendre ce qui était à eux et ce qui ne l’était pas.
2. Jethro offrit à Dieu des sacrifices (Ex 18, 12), soit qu’il les offrit [ar l’intermédiaire de Moïse, soit qu’il les mit de côté pour être offertsdans un lieu désigné par le Seigneur. Sur son conseil, Moïse établit des chefs de milliers et de centaines, des chefs de cinquantaines et de dizaines, pour rendre la justice au peuple et alléger la charge (de Moïse). Après cela, Jethro evint dans son pays.
Section XIX
1. Le troizième mois, quatre cent cinquante ans après leur sortie d’Egypte, Moïse monta sur la montagne vers Dieu qui lui dit: «Vous avez vu vous-mèmes ce que j’ai fait aux Egyptiens, c’est-à-dire (vous avez vu) les fléaux que j’ai faits venir contre les Egyptiens sur terre et seu mer; je vous ai portés comme sur des ailes d’aigles par la nuée qui vous dirigeait et je vous ai amenés chez moi sur cette montagne. Maintenant, si vous écoutez ma parole, vous serez mes amis plus que tous les peuples (Ex 19, 5), car je vous ai choisis, tout seuls de préférence à toutes les races, pour que vous soyez pour moi un royaume, des prêtres et un peuple saint; ainsi, (certains) parmi vous (seront) des rois, d’autres des prêtres et tous des saints (qui se gardent) de toutes les impuretés des nations»(50).
Section XX
1. Le Seigneur leur imposa là des commandements et leur dit: «C’est moi le Seigneur qui punis les péchés des pères sur les enfants (Ex 20, 5) jusqu’à la troisième et la quatrième génération pour ceux qui me haïssent». Cela signifie que dans sa longanimité, il tolère le méchant, son fils et son petit-fils; mais s’ils ne font pas pénitence, (le châtiment) atteindra le premier de la quatrième (génération) qui imiterait la méchanceté de ses pères. mais je ferai justice pour les milliers de générations de ceux qui aiment mes commandements et les gardent, comme je l’ai fait à toi et à ton peuple à cause de vos pères de la maison d’Abraham et d’Issac.
2. Tous les commandements qu’il leur imposa se rattachent à cette parole; tu ne feras pas à ton prochain ce que tu n’aimes pas qu’il te fasse. Ne tue pas, pour qu’un autre ne te tue pas. Ne convoite pas la femme de ton compagnon pour que tu ne sois pas puni dans ta femme par les pièges que tu aurais tendus à la femme de ton camarade. Ne vole pas ce qui n’est pas à toi pour que les autres ne te volent pas ce qui est à toi. Ne porte pas de faux témoignage contre ton prochain, pour qu’un autre ne porte pas contre toi un témoignage mensonger. Ne convoite pas tout ce qui est à ton prochain, pour qu’un autre ne convoite pas tout ce qui est à toi dans ta maison.
3. Considère combien Notre-Seigneur a bien parlé en disant: «De ces deux commandements dépend la loi» (Mt 22, 40), c’est-à-dire les préceptes naturels qui se trouvent dans la loi et dans les prophètes, mais non les prescriptions qui furent inventées pour des cas qui se sont présentés: tu construiras un autel de terre. Tu n’appliqueras pas le fer sur la pierre, car tu la profanerais. Et cette parole: vous avez vu que je vous ai parlédu ciel. Vous ne fabriquerez pas devant ma face des dieux d’or et de toutes sortes. Tu ne monteras pas des marches à mon autel: et on ne trouvera nulle pierre polie de peur qu’en travillant les marches de l’autel, ils n’adorent cet autel comme un dieu.
Sections XXI - XXII
1. En ce jour, il leur imposa les prescriptions et les(51) lois sur les rapports de l’homme avec son prochain. Quand un homme vend sa fille comme servante, si elle déplaît aux yeux de son maître, qu’il ne se l’attribue pas comme il li lui a promis en la désirant, qu’il ne la vende pas à des étrangers (Ex 21, 7-8), car ce serait la trahir après avoir tiré satisfaction d’elle.
2. Qui frappe un homme à mort sera mis à mort. Cependant, celui qui n’a pas traqué sa victime, mais que Dieu l’a mise à portée de sa main, c’est-à-dire si le jour de sa mort est arrivé et que cet homme, sans l’avoir voulu, a profité de la volonté de Dieu, à celui-là je fixerai un lieu où il pourra se réfugier (Ex 21, 12-19). Mais celui qui est mort sans que le meurtrier ait eu l’intention de le faire n’est pas mort sans la volonté de Dieu, qui a dressé le meurtrier contre la victime pour qu’elle n’échappe pas au verdict qui l’a placée sous la volonté de Dieu et qui ne laisse pas en vie le mortel.
3. Quand deux hommes s’empoignent et heurtent une femme enceinte, sans qu’il y ait malheur (Ex 21, 22), c’est-à-dire, si le fœtus n’est pas arrivé à terme, on paiera une forte indemnité; mais si les traits (du fœtus) et ses membres sont formés, on paiera vie pour vie.
Section XXIII
1. Tu ne sacrifieras pas avec du pain levé le sang de la victime (Ex 23, 18). Cela peut arriver soit quand on ne trouve pas de pain levé en sacrifiant un agneau; soit pour qu’on ne confonde pas le sacrifice et qu’on n’offre pas le sang de la dernière victime avec celui de la première qui a été immolée et placée sur l’autel. la graisse de la fête ne sera pas mise en réserve pour le lendemain, mais le feu de l’autel la consumera le même jour. Le soin que tu prends pour la graisse manifeste ton souci pour un sacrifice meilleur.
2. (Et cette parole): «Tu ne feras pas bouillir un chevreau dans le lait de sa mère» (Ex 23, 19), c’est-à-dire tu le laisseras sept jours avec sa mère, puis au huitième jour, tu me le donneras.
3. (Et cette parole): «Voici, je m’en vais envoyer mon ange devant toi» (Ex 23, 20); prends garde à lui, car mon nom esst sur lui, c’est-à-dire il remplit la place de Dieu, (il agit) au nom de la divinité qui est posée sur lui.
Sections XXIV
1. Moïse bâtit un autel... et il envoya de jeunes israélites, c’est-à-dire des fils d’Aaron, pour préparer les bœufs de l’holocauste; en effet, ils n’avaient pas encore été oints pour l’exercice du saccerdoce. Puis il fit devant eux la lecture du livre de l’alliance et ils répondirent:
«Tout ce que le Seigneur a dit nous le mettrons en pratique». Après cela, il projeta le sang sur le peuple et dit: «Voici le sang de l’alliance que vous avez conclue» (Ex 24, 4-7): savoir; tout ce que le Seigneur a dit, nous l’entendons et nous le mettrons en pratique. En ce sang de l’alliance, nous avons la figure évangélique de ce que, par la mort du Christ, l’alliance a été donnée à tous les peuples.
2. La maison de Moïse et les soixante-dix Anciens d’Israël gravirent la montagne et contemplèrent Dieu. Sous ses pieds s’étendait comme un pavement de briques de saphir, semblable à la couleur du ciel lorsqu’il est pur (Ex 24, 9-10). Les briques leur rappelaient leur servitude en Egypte, et le saphir, la mer fendue, quant à la couleur du ciel lorsqu’il est pur, il est dit à ce propos: n’ayez pas la couleurlibidineuse des femmes adultères. (Dieu) n’imposa pas sa main sur les Anciens pour les protéger... Il les fit monter pour se faire voir à eux, et non pour un don de prophétie qui leur serait donné par la suite.
3. Il leur donna les tables écrites par le doigt de Dieu pour que les commandements soient précieux à leurs yeux, eu égard au Dieu qui les écrivit. Moïse et josué gravirent la montagne. Le septième jour, le Seigneur appela Moïse du milieu de la nuée (Ex 25, 13-16), et toute la maison d’Israël vit la gloire du Seigneur.
Section XXV - XXXI
1. En ces mêmes jours, (Dieu) donna des prescriptions relatives à la construction du tabernacle: de quoi et comment on le fera; puis à la confection des vases des sanctuaires, de l’huile sainte, des aromates et des sacrifices des prêtres. Et il lui dit: «pour le modèle du tabernacle, je vais te montrer comment vous le ferez» (Ex 25, 9). Il l’appela modèle et tabernacletemporel, tout d’abord pour montrer qu’il est transitoire et qu’il va laisser place à l’Eglise qui est le prototype parfait demeurant pour l’éternité, et pour le valoriser à leurs yeux à cause de la ressemblance avec le tabernacle céleste.
2. Il est dit qussi: «Je te rencontrerai et je te parlerai du haut du propitiatoire»; (cela signifie); la voix de Dieu venait par dessus les chérubins, jusqu’au prêtre qui entrait là une seule fois l’année.

Section XXXII
1. Quand le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne (Ex 32, 1), ils pressèrent Aaron de leur faire des dieux qui marchent à leur tête. Car ce Moïse qui nous a fait monter d’Egypte, nous ignorons ce qui lui est advenu. Et pourtant n’a-t-il pas gravi la montagne en votre présence? N’est-il pas entré dans la nuée devant vos yeux? Escaladez la montagne, et si vous ne trouverez ni Moïse, ni Josué alors faites ce qui plaira à vos yeux. Cependant si la manne est avec vous, avec vous les cailles, la colonne et la nuée, comment lui-même n’y est pas, alors que tout ce que vous avez, c’est par sa main que vous l’avez?
2. Tandis qu’Aaron discutait avec eux, il vit qu’ils cherchaient aussi à le lapider comme ils firent à Hour(52). C’est devant Hour, en effet, que Moïse lorsqu’il gravit la montagne, ordonna aux Anciens de présenter leurs plaintes. Quand Moïse descendit on n’entendit plus parler de sa charge; et pour cela, on raconta qu’il avait été tué durant la révolte contre Aaron, à propos du veau d’or parce qu’il leur avait fait des reproches; Ne changez pas de Dieu. Donc, Aaron, pour ne pas mourir lui aussi, et ne faire porter la responsabilité de sa mort, et pour qu’ils ne se fabriquent pas plusieurs veaux au lieu d’un seul et qu’ils ne reviennent pas à l’Egypte et à ses dieux, envoya les artisans apporter les pendants d’oreille de leurs femmes, dans l’idée qu’elles empêcheraient leurs maris de fondre (des statues) de veau, soit pour garder intacts les pendants d’oreille, soit à caue de leur anour pour Dieu(53).
3. Il est écrit: «tout le peuple ôta les pendnts d’or qu’ils avaient aux oreilles et ils les apportèrent à Aaron» (Ex 32, 3). Comme ces pendants leur avaient été donnés avec amour quand ils les avaient pris aux Egyptiennes, ainsi à cette heure le veau leur fut si aimé qu’ils donnèrent leurs pendants pour fabriquer (le veau). 4. Les artisans prirent l’or et dessinèrent le modèle, puis ils façonnèrent la statue d’un veau et ils dirent: «Voici ton Dieu qui t’a fait monter du pays d’Egypte» (Ex 32, 4). Ils dérobent à Dieu tous les prodiges qu’il leur a faits sur terre et sur mer, pour attribuer à un veau aimé d’eux ce qu’il n’a pas fait.
pour ce qui est dit qu’Aaron eut peur et qu’il bâtit un autel devant lui (Ex 32, 5), il semble que, quand ils forcèrent (les prêtres) à exercer leur fonction sacerdotale devant le veau, ils tuèrent Hour.
5. Aaron, pour gagner du temps en attendant que Moïse descende de la montagne, leur dit: «Demain, fête en l’honneur du Seigneur». Alors ils se levèrent de bon matin et ils offrirent des sacrifices (au veau), ils mangèrent de la manne et burent qui les couvrait, ils se levèrent pour se divertir de manière insensée devant le veau (Ex 32, 6).
6. Le Seigneur dit -c’est le Dieu de vérité qui parle au Dieu du peuple- : «Ton peuple a prévariqué: ils se sont fabriqué un veau (Ex 32, 7) et ils ont dit: «Voici ton Dieu qui t’a fait monter d’Egypte» (Ex 32, 8). En révélant cela (à Moïse), il le disposait à la prière. Et il dit encore: «Laisse-moi exterminer le peuple» (Ex 32, 10), au lieu de dire : «Retiens-moi, sinon je l’exterminerai»; car s’il avait voulu faire du mal au peuple, il n’aurait pas révélé le malheur à celui qui ferma les brèches du peuple(54). En dévoilant les intentions, il est clair qu’il ne s’apprêtait pas à faire du mal au peuple. D’abord, il s’était disposé à pardonner; ensuite il invita Moïse à supplier pour qu’une grande faute ne fût pas pardonnée sans contrepartie -faute qui leur aurait valu un grand dommage. Ainsi, il a révélé à Moïse qu’il allait les détruir pour que, quand Moïse prierait et que Dieu leur pardonnerait, le pardon de Dieu sera exalté à leurs yeux et ils aimeront de tout leur cœur leur intercesseur.
7. Grâce à la prière de Moïse et au souvenir de leurs pères, (Moïse) apaisa le Seigneur sur la montagne. Il se retourna pour descendre avec Josué, les deux tables de la loi à la main. Josué avait été dans le camp, il n’aurait pas dit cela, car il aurait compris qu’il s’agissait de la statue du veau. S’il avait été à côté de Moïse sur la montagne, il n’aurait pas dit cela, non plus, car il aurait entendu le Seigneur dire à Moïse: «Ton peuple a prévariqué». Donc, il n’était pas près de Moïse et il n’était pas près du peuple, lui qui était entre Moïse et le peuple. Il était resté sept jours près de son maître, et quand le Seigneur appela Moïse il était resté seul sans son maître.
8. Quand Moïse aperçut le veau et les chœurs de danse, il brisa aux pieds de la montagne les tables qu’il en avait descendues (Ex 32, 19). A quoi servent les commandements si le peuple échange son législateur contre un veau. Comme Moïse ne savait pas... Il prit le veau, l’écrasa tout fin, le répandit dans l’eau et le fit boire le peuple (Ex 32, 20). Ceux qui furent à l’origine de cette statue, la cendre du veau les fit s’enfler. Car même si tout le peuple avait donné les pendants d’oreille, il y en eut qui les donnèrent par peur, comme Aaron qui eut peur et lui bâtit un autel. Seul ceux qui conçurent le projet et poussèrent les autres à la réclamer, la cendre les fit s’enfler. Le fait aue Moïse ait à Aaron: «Que t’a fait c peuple pour que tu amènes sur lui un grand péché» (Ex 32, 21)? ne signifie pas: tu l’as poussé au péché. Moïse se posta à la porte du camp et dit: «Les tenants du Seigneur, qu’ils viennent à moi». Les fils de Lévi se groupèrent autour de lui. Moïse leur dit: «Ainsi parle le Seigneur: «Ceignez chacun votre épée» (Ex 32, 25-26). Le Seigneur ne lui avait pas dit cela... avant qu’il ne fût apaisé. Dès que (le Seigneur) fut convaincu (par Moïse), il est dit: le Seigneur fut apaisé au sujet du malheur qu’il avait dit infliger à son peuple (Ex 32, 14). Au sommet de la montagne. Moïse s’était fait suppliant, mais au bas de   la montagne, vengeur. Face à la justice de Dieu, il demandait miséricorde: mais dans le camp, il était plein de zèle pour châtier ceux qui avaient eu transgressé le commandement de Dieu(55)...

 

 

 

 

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