Les paroles des prophètes

Aucun n’a remarqué le mal qui sévit chez le peuple comme les prophètes. Ils ont une relation particulière avec le Seigneur. Ils ont été initiés au mystère de Dieu comme Moïse et Élie; comme Isaïe qui eut une vision de Dieu au temple où il sentit sa sainteté entourer le lieu, comme il pressentit son péché et celui de son peuple. Il dit : « Malheur à moi! Je suis un homme aux lèvres impures… J’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures aussi ». Il faudrait une braise venant de l’autel pour purifier ces gens et les mettre sur le chemin du bien. Le prophète souhaite, également, qu’ils écoutent la voix de Dieu, qu’ils sortent de leurs maladies; alors ils obtiendront alors la guérison.

Le prophète vit la ville pécheresse : « Elle était gouvernée par la justice et le droit. Mais maintenant, elle est habitée par les assassins. Des gouverneurs rebelles et complices des voleurs, tous, ils aiment les présents et recherchent leur profit personnel; ils ne rendent pas justice à l’orphelin et la cause de la veuve n’arrive pas jusqu’à eux ».

Ce sont les mêmes faits que nous avons appris dans la loi; et les prophètes le répètent à tous ceux qui veulent entendre et plus particulièrement aux puissants, à commencer par le roi. Ajoutons à cela l’opulence, la richesse, qu’ont connues Jérusalem et les autres villes citées dans le livre. Une anarchie totale régnait en Samarie, comme si Dieu avait laissé « Jacob » faire selon ses caprices : ils ont conclu des marchés, leur terre s’était remplie d’argent, d’or et de trésors illimités. Leur terre s’était remplie de chevaux et de chars innombrables, et tout cela aux dépens des pauvres. Où est la justice sociale à laquelle Dieu aspire de façon qu’il n’y ait « rien de trop à qui avait plus, et qui avait moins n’avait pas trop peu », comme l’on a dit dans l’épreuve de la manne (ou : les dons de Dieu) dans le désert.

La même anarchie régnait à Jérusalem. Le Seigneur « leur donne pour chefs des gamins, et pour maîtres des libertins (connus pour leurs caprices). Les gens se soulèvent les uns contre les autres, l’un contre l’autre. L’adolescent dédaigne le vieillard et le vil méprise le généreux… Les femmes de la capitale profèrent ces paroles : « Que les filles de Sion sont orgueilleuses (ou Jérusalem, la ville respectée)! Elles vont le cou tendu en lançant des œillades, elles vont à pas menus en faisant sonner les grelots de leurs pieds ».

Les différences sont énormes entre les classes sociales; et lorsque l’occupant arrive, les gens seront tous égaux en pauvreté et en désolation. Les femmes auront « la pourriture au lieu du parfum, une corde au lieu d’une ceinture, la tête rasée au lieu de tresses; le malheur arrive à celui prend la maison de son voisin, ou son champ, après un prêt à usure; malheur à ceux qui, levés de bon matin, courent après les boissons, malheur à ceux qui passent la soirée, s’échauffent avec le vin qui les rend ivres ». Où sont les devoirs des parents? Où est la sagesse des responsables et où sont leurs préoccupations? « Malheur! A leurs propres yeux, ils sont sages! Malheur à eux! Ils justifient le coupable pour un présent et refusent à l’innocent sa justification ».

La voie du Seigneur est la voie de la paix. A quoi sert la guerre? Dorénavant, le Seigneur jouera le rôle d’arbitre entre les nations. Il jugera selon la justice. « Ils feront de leurs épées des couteaux et de leurs arcs des faucilles, aucune nation ne lèvera son épée contre une autre et ils n’apprendront plus à faire la guerre ». C’est ce que dit Isaïe. Il invita les hommes à prendre le chemin de la lumière du Seigneur, ils marcheront tous comme dans un pèlerinage ». « Ils iront au Mont du Seigneur et c’est lui qui nous apprendra à prendre son chemin ».

Une paix entre les individus, une paix entre les nations, c’est cela la voie du Seigneur. Mais qui oserait mettre en garde les peuples? Qui se prépare à leur montrer la bonne conduite? Là, on entend le jugement de Dieu par la bouche du prophète Amos. Ce sont les grands péchés, autrefois comme aujourd’hui : les péchés de Damas? Ils ont haché le peuple de Galaad, avec des herses de fer. Le peuple de Gaza? Il a chassé tout un peuple et l’a vendu. Et Tyr s’est comporté comme Gaza. Le plus fort dévore le plus faible comme dans une jungle. Les habitants d’Édom ont poursuivi leurs voisins avec les épées. Les habitants d’Ammon ont éventré les femmes enceintes. Et le prophète de déclarer : « J’ai porté un jugement catégorique et sans appel contre eux ». Bientôt viendra l’occupant assyrien. Si ces peuples s’étaient entraidés au lieu de se quereller… Mais non! Ils se sont souhaité la destruction mutuelle. Le résultat : la destruction générale.

Conclusion

Le livre Saint est le livre du bon chemin. Nous ne parlons pas d’un chemin humain mais de celui de Dieu. Il avertit, il prévient, il gronde, il critique dans le but de corriger et ensuite dans le but de construire. Mais, la guerre entre les hommes engendre la haine, puis le meurtre, l’injustice, le vol réciproque. Cette guerre entre les peuples se termine par l’extermination de ce peuple et de cet autre. Quant à la voie que nous lisons dans ce livre, elle est claire : c’est la voie de la paix, du bien, de l’abondance et d’une grande prospérité. Le Seigneur souhaite cette voie, non pour un seul peuple mais pour tous les peuples. Lui, il nous trace le chemin, nous n’avons qu’à le suivre, ensemble, et ainsi nous formerons tous « la famille de Dieu » dans un bonheur éternel et sans fin.

                                                  


 

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