Sur le Mont de Sinaï

Le Seigneur a affranchi les compagnons de Moïse de la servitude d’Égypte. Ils n’étaient pas des gens disciplinés allant dans la campagne l’une derrière l’autre, comme s’ils étaient dans un pèlerinage. Le livre les a appelés à deux reprises : un ramassis de gens, des hors-la-loi, pauvres et sans toit. Ce sont des esclaves qui ont refusé de rester auprès de leurs maîtres, des serviteurs dans les palais de Pharaon et dans ses fermes. A les regarder, nous remarquons que ce sont, apparemment, des roturiers, le bas-peuple. A peine eurent-ils traversé la Mer Rouge qu’ils se mirent à murmurer contre Moïse et à s’insurger ensuite contre Dieu. Ils s’étaient habitués à l’eau du fleuve « le Nil ». Quant à l’eau qu’ils ont bue dans le désert, elle était amère, saumâtre

Et depuis, Moïse les a appelés à suivre le chemin du bien. « Il mit des principes et des décrets », et il leur dit : « Si vous écoutez la voix du Seigneur, votre Dieu, et vous allez droit et correctement devant Lui, si vous écoutez ses commandements et respectez toutes ses lois… ». Décrets, jugements, commandements : tel est l’appel de Dieu au début de cette marche dans le désert. Plus tard, le Seigneur apprendra à ce peuple à se fier à lui sans avoir peur du lendemain, à éviter tout approvisionnement égoïste qui montre la cupidité et la voracité. « La manne » arrive chaque matin, et fond au lever du soleil. Tôt, le peuple sort et chacun prend selon ses besoins; celui qui garde une partie pour le lendemain, elle sera puante et infestée de vers; puis, le jour du Sabbat, ils ne trouveront rien à recueillir et à ramasser. Pourtant, certaines personnes sont parties comme d’habitude; cette mise à l’épreuve est ravissante; elle a appris au peuple qui aurait dû apprendre; mais le peuple refusa de changer d’attitude. « Ils murmurent contre Moïse, contre Dieu, à propos de l’eau et du moindre danger, jusqu’à l’arrivée au Mont de Sinaï ».

Ils se tinrent debout tout autour du Mont comme s’ils étaient autour d’un autel. Ils écoutèrent les dix commandements et toutes les interdictions : Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas… Ces interdictions font suite à deux commandements : la consécration du jour du Seigneur et le respect des parents.

Ces dix commandements sont suivis de préceptes moraux. Dans le livre saint, ce ne sont pas les gens qui jugent ce qui est mal et ce qui est bien, comme « Adam » a voulu faire au commencement de l’humanité, sinon, ils deviendraient comme Dieu. C’est pourquoi Dieu parla de la façon de traiter les esclaves, ensuite du meurtre et des coups : qui frappe son père ou sa mère, qui enlève quelqu’un pour le vendre, si quelqu’un frappe son serviteur ou sa servante… si un bœuf frappe de la corne… si quelqu’un creuse un puits, si quelqu’un vole un bœuf ou un mouton… si un homme fait pâturer un champ ou une vigne… si un feu se propage et dévore gerbiers, ou champs…

De nombreux détails tirés de la vie quotidienne seront à l’origine des droits et des obligations dans les sociétés; jusqu’à présent, ces droits et ces obligations sont suivis avec une certaine évolution dans la plupart des civilisations. Plus loin que les lois juridiques, ce sont des conseils concernant l’amour, le dépassement : « Si tu trouves le taureau de ton ennemi ou son âne, rends-le lui; si tu vois l’âne de celui qui t’en veut, gisant sous son fardeau, loin de l’abandonner, tu l’aideras à soulever la charge ».

Ensuite, sois juste avec le malheureux, indulgent avec l’étranger « parce que vous étiez des étrangers en Égypte ». Le législateur ne doit pas oublier le jour de repos hebdomadaire de l’esclave et de la servante, même du bœuf et de l’âne; ensuite « Ne maltraite aucune veuve ni aucun orphelin; si tu les maltraites et s’ils crient vers moi, j’entendrai leurs cris ».

 


 

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