Des hommes et des femmes…

Les héros sont les prophètes qui portent la parole de Dieu. Nous avons besoin d’eux aujourd’hui et tous les jours. Mais leur vie est en danger à chaque moment, comme l’évêque Oscar Romero en Amérique centrale. Il a dit la vérité aux puissants qui chassaient les paysans de leurs terres. Ce fait nous rappelle les paroles d’Isaïe : « Malheur à celui qui usurpe maisons et terrains et qui dépossède les autres de leurs propriétés ». L’évêque a dit la vérité et il fut tué sur l’autel. C’est cet évêque qui incarne l’héroïsme. L’Église l’a proclamé Bienheureux, le 23 mai 2015.

L’héroïsme ne se limite pas à ceux qui portent la parole de Dieu mais à tous ceux qui répondent à l’appel de Dieu, quelles que soient les circonstances. Nous signalons le nom de « Déborah », ou l’abeille, réputée pour son application et son assiduité. Nous citons aussi des tribus vivant en paix que Yavin, roi de Haçor, une ville fortifiée sur une montagne, face au lac de Houla (desséché et planté dernièrement) a voulu lui imposer des impôts ou peut-être la piller et la dévaster. Il envoya le commandant de l’armée, Sisera, avec neuf cents « chars de fer ». Les forces sont inégales, disproportionnées. Les « sages » du peuple dirent : « Nous plions nos cous et ils passeront dessus. Nous sommes très faibles pour leur tenir tête ». Où est le cantique : « Notre secours nous vient de Dieu qui a créé le ciel et la terre »?

Qui a entendu, dans les profondeurs de son âme, la voix de Dieu? Déborah. C’est une prophétesse. Le prophète est celui qui entre dans le mystère de Dieu. Au niveau intérieur, Déborah exerça le rôle de juge : « Elle siégeait sous le palmier, entre Rama (proche de Jérusalem) et Béthel, dans la montagne d’Éphraïm ». Elle prononçait des jugements justes sans avoir peur de quiconque et surtout elle ne se laissait pas soudoyer parce que la corruption aveugle les juges; ensuite elle est humble et ne prétend pas se mettre au niveau de Dieu, comme faisaient les Juges. Un juge donne la mort ou la vie ». C’est pour cette raison que les gens venaient, de tout le pays, vers elle.

Un danger intérieur provient de l’injustice du tribunal. Déborah s’est distinguée de ceux qui se considéraient comme supérieurs aux hommes, égaux à Dieu. Eux prennent des jugements en fonction de leurs intérêts et selon les pressions exercées sur eux : « Ils déclarent bien le mal et mal le bien. Ils font de l’obscurité la lumière et de la lumière l’obscurité. Ils font passer pour amer ce qui est doux et pour doux ce qui est amer ». Et nous ajoutons, ils font de la justice injustice, et de l’injustice justice. Isaïe dit : « Malheur à eux ». Mais Déborah, qui est une femme, parut plus courageuse, que les hommes. Autrement les gens ne seraient pas venus vers elle, de partout et en si grand nombre. Elle ne siégea, ni sur un trône, ni sur la chaire d’un magistrat, mais sous un palmier qui devint le tribunal. On appela cet endroit « Le palmier  de Déborah ». Les villes prennent le nom des rois et des puissants de ce monde. Mais, dans ce cas, le palmier prit le nom d’une femme qui a exercé le métier de juge.

Un danger vient de l’extérieur. Elle entend la voix de Dieu. Elle n’appele pas son mari, Lappidoth, pour combattre, mais « fait appeler Baraq, fils d’Avinoam de Qédesh de Nephtali », et elle lui dit : « Le Seigneur t’a donné un ordre… va au mont Tabor… ». Quelle était la réponse de Baraq dont le nom signifie l’éclair? « Si tu marches avec moi, je marcherai, sinon, je n’irai pas ». Elle dit : « Je marcherai avec toi ». C’est une femme qui donne la force et le courage à l’homme. Elle lui dira : « La gloire ne sera pas pour toi ». En fait, la fin était avec une femme, Yaël, femme de Héber. Elle dit à Baraq : « Viens, c’est l’homme que tu cherches. Il entra chez elle et voilà que Sisera gisait, mort, le piquet dans la tempe ».

Un héros, plutôt une héroïne unique dans sa conduite personnelle avec Dieu au point de devenir une prophétesse très proche de Dieu. Elle porta un jugement au nom de la vérité sans tenir compte du danger. Elle participa à la guerre et fut la devancière de Jeanne d’Arc en France. Et de beaucoup d’autres femmes. Ainsi, son peuple échappa à la dictature de Yavin, roi d’Açor.

 


 

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