La guerre sainte

Le Seigneur a dit : « Le royaume de Dieu s’obtient par la force et seuls les combattants y entrent », en d’autres termes, les héros qui restent devant la porte, attendant le départ du gardien, ne méritent pas d’entrer. Dieu est là pour voir ceux qui désirent entrer par la porte étroite. Quant à la grande porte, tout le monde peut franchir son seuil. Mais pour arriver où? A la perdition.

Le prophète Élie était seul sur le Mont Carmel. Des milliers de prêtres sont là, non pour servir le Seigneur Dieu mais pour être au service de Baal. Ces prophètes jouissent aussi de leurs places à la table de la reine Jézabel. Pourquoi Élie ne profiterait-il pas comme eux? Mais, au contraire, il tient tête au roi et se trouve dans l’obligation de fuir en dehors du royaume. Il partit au désert, à l’est du Jourdain; que trouve-t-il là-bas, sinon quelques bergers? Mais ces bergers, ces Arabes, ont vu en lui, « l’homme de Dieu ». Il ne craint rien. Que vaut une personne envoyée de Dieu et qui menace : « Les années à venir, il n’y aura ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole ». Comment a-t-il osé dire ces paroles au nom de Dieu? Le roi envoya à plusieurs reprises, des soldats pour l’arrêter, mais ils n’ont pas eu le courage de s’approcher de lui parce que le feu divin le protégeait. Lorsque le roi le rencontra, il lui demanda : « C’est toi Élie, à l’origine des désastres d’Israël? » Il le dédaigna. C’est toi? Qu’est-ce que tu représentes? Élie lui répondit : « Toi et tes descendants que représentez-vous? Parce que vous avez abandonné le Seigneur et adoré Baal ».

Élie ne se contenta pas d’affronter seulement le roi, mais aussi une armée « de prêtres » et tout le peuple. Sans doute, sa force provient de Dieu. Il suffit pour lui de déclarer : « Exauce-moi Seigneur », pour que le Seigneur exauce ses prières et accepte son holocauste. Mais c’est la reine qui le menaça. Il prit la fuite. Sa rencontre avec Dieu le ramena au champ de bataille : « Retourne d’où tu viens ».

Certes, les héros dans le livre saint ne sont pas « nés » héros, mais c’est Dieu qui leur donne cette force. Lorsque David pécha, Nathan est allé le voir, mais non de sa propre initiative. Le livre est clair dans cet épisode : « Dieu envoya Nathan à David ». Le Seigneur a demandé à Nathan de mettre en garde David contre le péché, voire contre ses péchés : tu as commis l’adultère et tu as tué… Si le roi apprend que quelqu’un a fait le mal, il le condamne à mort : « par la vie du Seigneur, il mérite la mort, l’homme qui a fait cela ». Le prophète dit : « C’est toi l’homme ». C’est toi qui mérites la mort!

La grande guerre sainte était au temps des Maccabéens. Le temple fut profané, le peuple piétiné, une femme ne doit pas faire circoncire son enfant; si elle le fait, elle sera mise à mort et l’enfant sera pendu. Si on trouve chez quelqu’un le livre divin, il sera tué sur ordre du roi. Certaines personnes ont eu peur, ils ont profané le jour du Sabbat et ont offert des sacrifices aux idoles; d’autres cachèrent leur circoncision, trahissant leur alliance avec Dieu. C’est ce qui arrive dans les moments difficiles, et nombreux suivent le roi : ils adorent ce qu’il adore et rejettent ce qu’il renie. Et les fervents combattants?

Ils étaient répartis en deux catégories : la première catégorie a porté les armes en suivant le prêtre Mattathias qui mourut avec ses fils à « la guerre ». Il avait dit : « Qui veut suivre la loi et respecter l’alliance avec Dieu, qu’il me suive ». Les forces sont inégales. Peu importe. Mais, refuser la servitude et la dictature est un héroïsme sans pareil. Si quelques-uns ne sacrifient pas leur vie pour leur peuple, ils seront ignorés et par l’histoire et par Dieu.

La deuxième catégorie des combattants sont les martyrs qui ont préféré la mort par les mains du roi Antiochus, et refusé de transgresser la loi. Sept frères sont morts après avoir été torturés, et en fin de compte leur mère. Elle parla à son jeune fils après avoir rencontré le roi qui lui avait conseillé de persuader son fils de renier sa foi et répondre au désir du roi. Elle dit à son fils : « Mon fils, aie pitié de moi, c’est moi qui t’ai porté dans mes entrailles neuf mois, c’est moi qui t’ai allaité trois ans… Regarde mon fils le ciel et la terre et tout autour. Ne crains pas ce roi criminel, sanguinaire, et sois aussi courageux que tes frères et reçois, à bras ouverts, la mort pour nous retrouver ensemble au sein de Dieu ». Cette mère refusa la vie à son fils; sur le champ, son fils s’écria aux bourreaux : « Je n’obéis pas aux ordres du roi, j’obéirai aux ordres de la loi qui a été donnée à nos pères ».

Notre monde a grand besoin de héros comme ces sept frères et leur mère! Comme eux aussi, Daniel fut jeté dans la fosse aux lions et ses trois compagnons jetés au feu. Les premiers chrétiens se sont comportés comme ces derniers. Ils ont refusé de brûler l’encens aux dieux et surtout à l’empereur divinisé comme Néron et d’autres. Lis le livre saint et tu apprends ce que c’est que l’héroïsme, le vrai héroïsme, et non pas le faux qui s’évapore rapidement comme la rosée au lever du soleil. L’héroïsme sincère est pour la vérité, pour l’homme et finalement pour Dieu.

 

 

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