Une femme sage

Un des hommes, un benjaminite, qui s’appelait Sheva, s’insurgea contre le roi David. Il prit la fuite et erra de ville en ville jusqu’à Avel-Beth-Maaka qui serait en face de Aïn-Ibl au sud du Liban. Le commandant de l’armée, Joab, le poursuivit et se mit à saper le rempart de la ville. Une femme avisée cria de la ville : « Écoutez, écoutez, veuillez dire à Joab de s’approcher jusqu’ici pour que je lui parle ». Elle s’entretint avec le commandant : « On avait coutume de dire : quand on procède à une consultation à Avel, l’affaire est terminée; Notre ville est l’une des villes les plus pacifiques et les plus loyales. Tu demandes Sheva; nous te le livrons ». C’est ainsi que la ville a été épargnée de la destruction grâce à la sagesse de cette femme qui a dit à Joab : « Toi, tu cherches à faire périr une ville… pourquoi veux-tu engloutir l’héritage du Seigneur?! ».

Dans ce sens, le livre de « Qohélet » dit : « Un jeune malheureux et sage vaut mieux qu’un vieux roi ignorant et borné ». Dans le même livre « Qohélet » : « J’ai vu un autre exemple sur la sagesse sous le soleil, il était grand à mes yeux, un petit village habité de peu de gens; il a été agressé par un roi puissant, il l’a assiégé et a bâti sur ce village des remparts fort solides. Dans ce village se trouvait un homme malheureux mais sage; grâce à sa sagesse, il l’a sauvé… j’ai dit : la sagesse vaut mieux que la force ».

Dans Avel, nous avons parlé d’une femme sage qui avait sauvé sa ville. Comme elle, une autre femme a rétabli la paix entre le roi David et son fils Absalom. Nous nous rappelons qu’Absalom a tué son frère; alors son père se mit en colère contre lui. Où peut être la voix de la réconciliation? Joab, le commandant de l’armée, a trouvé un moyen : « Il envoya chercher à Teqoa une femme avisée ». Qu’a-t-elle fait? Elle fit semblant d’être affligée, porta des vêtements de deuil et donna un exemple au roi : « Une veuve avait deux fils, l’un tua l’autre. Alors, le clan exigea la mort du fratricide. Elle dit : si le clan le fait, il met fin à l’héritier aussi ». Ainsi, cette femme avisée obtint l’acquittement d’Absalom.

Dans cette sagesse populaire, la demande n’est pas présentée d’une manière directe, mais on donne un exemple tiré de la vie. Quand le prophète Nathan voulut avertir David, il lui relata l’histoire de deux hommes, l’un riche, possédant cent moutons, et l’autre, pauvre n’ayant qu’une seule brebis. Le riche reçoit un hôte; alors il n’abat pas un mouton de son troupeau; bien au contraire, il prend la brebis du pauvre et l’abat pour son hôte. David réalisa l’horreur de ce péché et ordonna la mort de « ce riche ». A ce moment, Nathan appliqua cet exemple au roi.

Yotam, fils du juge Gédéon, a voulu faire comprendre aux habitants de Sichem l’horreur de leur acte lorsqu’ils prirent pour roi Abimélek. Il leur donna un exemple : « Les arbres s’étaient mis en route pour aller oindre celui qui serait leur roi. Ils dirent à l’olivier : « Règne sur nous ». L’olivier leur dit : « Vais-je renoncer à mon huile pour laquelle les dieux et les hommes m’honorent, pour aller m’agiter au-dessus des arbres? ». L’olivier refusa de régner sur les arbres. Il en est de même du figuier et de la vigne. Finalement, tous les arbres vinrent et demandèrent au buisson d’épines : « Viens régner sur nous ». Mais le buisson d’épines répondit aux arbres : « Si c’est loyalement que vous me donnez l’onction pour que je sois votre reine, alors, venez (arbres) vous abriter sous mon ombre. Mais s’il n’en est pas ainsi, qu’un feu sorte du buisson d’épines et dévore les cèdres du Liban ». A la fin, Yotam appliqua cet exemple à ceux qui ont proclamé Abimélek leur roi. Quelle serait leur fin! Alors, il faut réfléchir.

 

 

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