MOÏSE, HOMME D ’ALLIANCE.

2 -  MOÏSE, HOMME D ’ALLIANCE.

Le nom de Moïse se rattache au pacte lié avec Dieu sur le Mont Sinaï : Dieu, Gardien Bienfaiteur et Protecteur du peuple qui honore Sa Loi en respectant et pratiquant Ses commandements. Estimons la personnalité de Moïse en méditant l’Alliance bénie entre Son Peuple et toutes les nations humaines, dans l’attente de l’Éternelle Nouvelle Alliance (Lc.22, 20) :

« …Cette coupe est la nouvelle Alliance

En mon Sang, Versé pour vous ».

A - Qui est Moïse?

Il est le libérateur du peuple de l’esclavage, à la demande de Dieu révélé sur le Mont Sinaï, via un buisson ardent,  et se présentant sous le nom de « Yahwa » ou Yahvé : le Dieu Vivant qui, compatissant envers Son peuple humilié, le libère de la détresse et de la soumission (Ex.3, 1):

« Moïse faisait paître le petit bétail de Jethro,

Son beau-père, prêtre de Madiân ;

Il l’emmena par delà le désert et

Parvint à la montagne de Dieu, l’Horeb… ».

Dieu appelle Moïse, lui conférant la  clairvoyance  pour communiquer en Son Nom. Il le convertit d’une vie aisée dans la cour pharaonique, abondante en biens matériels, en  une existence rêche au désert. L’arrachant du monde des vacarmes et des tumultes vers le silence de la prière et de l’écoute divine, Yahvé s’adresse directement à lui, non  point seulement en expressions perceptibles mais en témoignage visible, lui montrant sa Sainte Face (Nb.12, 6):

« Yahvé dit :

’Ecoutez donc mes paroles ;

S’il y a parmi vous un prophète,

C’est en vision que je me révèle à lui,

C’est dans un songe que je lui parle ‘».

Il l’envoie chez le pharaon, porteur d’une lettre de libération de son peuple et  endurant pour affronter un puissant roi, autant persévérant pour organiser un peuple confondu et le guider au  bois afin d’adorer le Dieu Vivant.

Ensemble, ils fêtent la Pâque, sacrifiant l’agneau, mangeant l’herbe amère et se souvenant d’illustres actions divines ; à l’exemple d’Abraham, ils s’élancent au désert pour y vivre l’expérience pratique du Salut et de l’Amour divins (Ex.12) :

«  …Ce jour-là, vous en ferez mémoire…,

Dans vos générations vous la fêterez,

C’est un décret perpétuel ».

B – Moïse est conseiller, transmetteur des commandements de Dieu au peuple.

a)-Moïse transmet  les dix commandements  (Cf. le Décalogue Ex.20, 1-17 et Dt.5, 6-22), éveillant son peuple devant la nécessité de l’adoration du Dieu Unique et du respect de son Entité car le Seigneur ne permet pas qu’on prononce Son Nom à tort ; de plus, honorer père et mère pour prolonger leur vie ,  ne pas léser le prochain, n’agir que dans le bien,  ne pas tuer, ni voler, ni faire de faux témoignages, ne point commettre l’adultère...

b)- Moïse définit codes et lois aidant les hommes à vivre dans une société agricole hors de la vie nomade (Ex.20, 23 et23.19):

«Vous ne ferez pas à côté de Moi

Des dieux d’argent, et des dieux d’or…

Tu apporteras à la maison de Yahvé ton Dieu

Le meilleur des prémices de ton terroir ».

Ni tueries, ni combats, point de mal. Aimer l’étranger car en Égypte, vous étiez des étrangers. Ne point commettre le mal à l’égard d’une veuve ou d’un orphelin ; ils crieront et j’écouterai leurs appels.

c)- Moïse rappelle le commandement de la charité dans la vie quotidienne et  appelle à une vie sainte et bienheureuse (Dt.12, 25-26) (Lv.19, 2) :

« …En pratiquant ce qui est juste aux yeux de Yahvé.

Mais les choses saintes qui seraient à toi,

Et celles que tu aurais vouées,

Tu iras les porter à ce lieu choisi par Yahvé».

« Soyez saints, car moi,  Yahvé votre Dieu, je suis saint ».

Il recommande à son peuple de ne pas voler, ni mentir ou tromper le prochain, ne pas prononcer mensongèrement le Nom de Dieu, ne pas se venger ou porter rancune contre qui que ce soit et aimer le prochain comme soi-même.

d)- Moise est l’homme de Dieu dont la personnalité, l’existence et la conduite marquent l’histoire du peuple divin. L’ayant connu, les prophètes ont marché à sa suite, les grands maîtres comprenant à travers ses actions comment Dieu honore et exalte son peuple, le soutenant en tous temps et lieux (Pr.19, 20):

« Entends le conseil,

Accepte la discipline pour être sage à la fin ».

Ses descendants voient en lui le compatissant bienveillant, consolant son peuple en toute occasion, soulevant les mains en prière pour réconforter ses frères et encourager les combattants (Ex. 17,11):

« Lorsque Moïse tenait ses mains levées,

Israël l’emportait, et quand il les laissait,

Amaleq l’emportait ».

e)- Moïse est l’homme portant en son cœur l’appel divin pour toute la vie, montrant Dieu devant son peuple et montrant le peuple devant Dieu. Ainsi s’élève sa prière (Ex.32, 31-32) :

«Hélas ! Ce peuple a commis un grand péché.

Ils se sont fabriqué un dieu en or.

Pourtant, s’il te plaisait de pardonner leur péché…

Sinon, efface-moi, de grâce,

Du livre que tu as écrit ! »

Yahvé pardonne au peuple grâce à  Moïse, et le peuple écoute Yahvé par l’intermédiaire de Moïse.

C – Moïse, homme d’Alliance.

a)- Accord d’union entre les hommes, l’Alliance réunit les hommes en assemblées communautaires parentales, sorte d’association fraternelle, soit le sacerdoce lévitique (Dt.18, 1-15):

« …ils vivront des mets offerts à

Yahvé et à son patrimoine…

Cette tribu n’aura pas d’héritage…

C’est Yahvé qui sera son héritage…

C’est lui que Yahvé ton Dieu

A choisi entre toutes les tribus

Pour faire le service divin…

Yahvé son Dieu suscitera, pour toi,

Du milieu de toi, parmi tes frères,

Un prophète comme moi,

Que vous écouterez. »

Le membre intégré en cette association se conforte du lien naturel, humain unissant tous les membres de  la tribu.

b)- l’on ne peut distinguer entre le lien intertribal et celui reliant l’assemblée de Yahvé. Le lien divin protège le groupe de toute menace extérieure, soutenu en une cohésion consistante et  inextricable. Dans les Saintes Écritures, Dieu prend l’initiative de former un peuple, garantissant une Présence, lors d’une possible déchéance ou trahison au niveau de l’Alliance. Le peuple est lié à Dieu, comme l’est  Dieu au peuple, ce dernier traduisant cette relation par une conduite morale, de par le respect d’Israël aux  commandements divins (Ex.20, 2-17):

« Je suis Yahvé qui t’ai fait sortir…

De la maison de servitude.

Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi…

Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux,

Je suis un père jaloux qui punis

La faute des pères sur les enfants…

Mais qui fais grâce à des milliers

Pour ceux qui m’aiment et

Gardent mes commandements…

Honore ton père et ta mère…»

c)- Le peuple se reconnaît divin, conduit et guidé par Dieu. Fortement personnalisé, Moïse sait comment rassembler son peuple en une nation magnifiant et glorifiant Yahvé, le Dieu Unique qui refuse le polythéisme apocryphe, ainsi que les images et les idoles diminuant l’être humain vers le matérialisme, au lieu de l’élever vers le monde spirituel.

D – Vécu de l’Alliance  et suivi nécessaire dans l’action.

a)- Par épreuve d’amour éveillé en Yahvé, Israël vit, en ‘ séjour forcé ‘, quarante années au désert, avant d’intégrer le Pays de Canaan.  Aime-t-elle Dieu parce qu’il lui  assure la  manne, soit parce qu’il est Dieu du Salut, digne de tout amour ?

b)- Dans les joies et les malheurs, dans les réussites et les échecs, se consolident les relations entres les membres de l’Assemblée de Dieu ; il n’en reste que des fidèles décidés à poursuivre leur avancée sur la voie du Seigneur, malgré difficultés et obstacles.

c)- Le peuple  s’organise en douze tribus, chacune d’entre elles servant Dieu en particulier, tout au cours des mois de l’année. Dans le Nouveau Testament, avec le Christ, s’édifie l’Eglise, Nouveau Peuple divin, à partir de la vocation des douze apôtres symbolisant le petit troupeau élu du Très-Haut.

d)- Après que Yahvé sauve son peuple de l’esclavage d’Égypte, Il le surabonde en biens et en bénédictions, en plus du pacte d’Alliance signé en pleine tempête d’orages et d’éclairs du haut du Mont Sinaï : la théophanie. (Cf. Ex.19, 16-25).    Mais le peuple trahit l’Alliance (Ex.32, 1) :

«Quand le peuple vit

Que Moïse tardait à descendre de la montagne,

Il s’assembla auprès d’Aaron… :

’Allons, fais nous un dieu qui aille devant nous’…  » .

Ce peuple élabore un veau d’or et se prosterne devant lui, ce qui met   Yahvé en colère. Suite à l’ordre divin, Moïse renouvelle l’Alliance sur deux tablettes de pierre en invoquant Dieu, car Dieu ne frappe que pour éduquer : Il est toute miséricorde et clémence, patience et confiance, maintenant sa mansuétude pour des milliers d’hommes, pardonnant et recouvrant le mal par la rémission, car nous sommes tous pécheurs devant Lui (Ex.34, 6-7) :

« Yahvé, Yahvé,

Dieu de tendresse et de pitié,

Lent à la colère, riche en grâce et en fidélité

Gardant sa grâce à des milliers,

Tolérant  faute, transgression et péché

Mais ne laisse rien impuni… »

f)- Le séjour du peuple au désert de Sinaï est allégé par les bénédictions et faveurs divines quand Yahvé assure l’eau, extraite du rocher par Moïse, (Cf. Ex.17, 1-7) quand Yahvé leur offre la manne, nourriture céleste (Cf. Ex. 16,1) et ce même peuple se demande toujours : ‘ Dieu est-il avec nous ou non ? ‘

g)- Le temps désertique est par excellence l’existence perfectionnée avec Dieu,  demeure vécue en Sa compagnie, malgré les trahisons d’antan, tels les dires d’Osée parlant de l’épouse infidèle (Os.2, 4-17 et 24-25) ; (Jr.2, 2) :

«…je la conduirai au désert et

Je parlerai à son cœur…

Je la sèmerai dans le pays,

J’aurai pitié …dirai :

’Tu es mon peuple ‘»

Ou Jérémie :

« …je me rappelle l’affection de ta jeunesse…

Alors que tu marchais derrière moi au désert…»

h)- Cependant, quand le peuple trahit les commandements de son Dieu, il est durement reproché et puni pour catharciser sa foi encore ancrée dans l’esclavage aliénant, au lieu de vivre en tant qu’enfants de Dieu (Ex.16, 3 et 35) ; (Ex.32, 28) ; (Nb.25, 1-9):

« …à coup sûr, vous nous avez amenés

Dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude…

Mangèrent la manne jusqu'à ce qu’ils arrivent aux confins de Canaan. »

Adorant le veau d’or, par l’épée, un grand nombre parmi eux meurt

« …et du peuple, il tomba ce jour-là environ trois mille hommes… »

« Offrant des sacrifices pour Baal de Peor,

Se livrant à la débauche avec les filles de Moab,

Des femmes consacrées,

« …la colère de Dieu s’enflamma…

Vingt-quatre mille morts d’entre eux en étaient morts ».

E – L’Alliance représente la collaboration  de  Dieu avec Son peuple.

a)- L’Alliance marque le plan du Salut réalisé par Yahvé dans l’histoire, avec le peuple et celle du peuple: Dieu est le fiancé, le peuple, sa fiancée en collaboration unie dans l’amour ; Dieu étant père et mère, soucieux et attentif à Son peuple, Sa famille (Is.49, 6) :

« Vois, je t’ai gravé sur les paumes de mes mains,

Tes remparts sont devant moi sans cesse ».

b)- L’idée de l’Alliance s’approfondit dans le temps, grâce au Saint-Esprit, le Nouvel Esprit de Jésus-Christ présenté lors de la nuit du Repas Pascal, Sang Nouveau, institué dans l’Eucharistie et offert pour la rémission de nos péchés (Lc.22, 20) :

« Cette coupe est la nouvelle Alliance

En mon sang, versé pour vous ».

c)- La Sainte Bible se fonde sur une signification socioreligieuse illustrant la collaboration de Dieu avec Son peuple, avec de nouvelles  dimensions spiritualisées : l’attente de Dieu se vit au-delà du lavement des vêtements et des mains, baptisée dans la purification du cœur et des intentions, de toute duplicité et mensonge. Aussi, le sacrifice eucharistique n’est pas uniquement un signe d’amour envers  Dieu, mais la ferveur d’une humilité de cœur (Ps.51, 19) et un cheminement droit, adéquat à la lumière des commandements (Ps.50, 17) :

« …Pitié pour moi, Seigneur, en ta bonté,

En ta grande tendresse, efface mon péché,

Lave-moi tout entier de mon mal,

Et de ma faute, purifie-moi… » .

« …Que viens-tu débiter mes commandements,

Qu’as-tu  mon alliance à la bouche

Toi qui détestes la règle

Et rejettes mes paroles derrière toi ? »


d)- A cet effet, les prophètes soulignent le fait que l’Alliance suppose un rythme de vie conforme aux commandements divins, une existence vécue dans la pratique des devoirs de justice et de charité (Is.1, 15-17) :

« …Vos mains sont pleines de sang :

Lavez-vous, purifiez-vous !

Ôtez de ma vue vos actions perverses !

Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien !

Recherchez le droit, redressez le violent !

Faites droit à l’orphelin, plaidez pour la veuve ! »

e)- Le Deutéronome (Cf.28, 1-46) souligne que les bénédictions sont promises à ceux  obéissant  à la voix de Yahvé, notre Dieu, hier, aujourd’hui et demain.

Car l’Alliance se contracte chaque jour, comme avec nos ancêtres, sinon toutes les malédictions nous atteignent et maudissent nos demeures. Conclue entre Le Très-Haut et le peuple de Dieu, l’Alliance devient loi gravée en nos cœurs de  croyants, dès le moment où nous comprenons la crucialité de  notre relation directe et particulière à Dieu (Jr.31, 31-33) :

« Voici venir des jours - oracle de Yahvé –

Où  je conclurai avec la maison d’Israël et

La maison de Juda une alliance nouvelle…

Je serai leur Dieu et eux seront mon peuple… ».

F - Le visage de Moïse dans l’ histoire du Salut

a)- Moïse, modèle de la Personne du Christ, sauve son peuple de l’esclavage égyptien et le conduit vers la terre de Dieu pour y vivre la liberté des enfants de Dieu. Par Son sang, Christ a sauvé l’humanité entière, la soutirant du péché et de la mort vers la Grâce et  la Vie. Par la médiation de Moïse, Dieu institue une nouvelle alliance avec la Venue du Christ, pacte éternel.

b)- Moïse, image du Christ  Rédempteur, épouse  l’intérêt de son peuple en son cœur, sacrifiant toute autre cause, pour réaliser la vocation inspirée par Yahvé, refusant de se faire appeler fils de la fille du pharaon et vivant l’humilité avec le peuple de  Dieu  , au lieu de se complaire dans le péché, Le Christ préférable à tous les trésors de l’Égypte (He.11, 24-27) :

« Par la foi, Moïse, devenu grand,

Refusa d’être appelé fils d’une fille d’un Pharaon. »

Préférant être maltraité avec le peuple de Dieu que de goûter à  la jouissance éphémère du péché, Moïse considère ‘ la honte ‘du Christ comme une richesse supérieure à tous les trésors de l’Égypte- endurant les souffrances de la Croix, minimisant cette honte pour notre bien et notre salut : il a souffert, est mort crucifié… (He.12, 2) :

«… fixant nos yeux sur le chef de notre foi qui,

… mène à la perfection, Jésus, qui au lieu de la joie

Qui lui est était proposée, endura une croix,

Dont il méprisa l’infamie, et qui est assis désormais

À la droite du trône de Dieu. »

c)- Jésus - Rédempteur est toujours vivant en tout cœur humain, parti à Sa suite, discernant  Sa Parole, répondant à Son Appel et témoignant de Son Message. Martin Luther King, libérateur des esclaves américains sacrifie sa vie pour les esclaves, les souffrants et les humiliés,  simplement parce que ce sont des gens de couleur parmi une race blanche ; Oscar Romero, évêque du Salvador, assassiné pendant l’office religieux, par une balle déchirant sa poitrine, parce qu’il prend la défense des laissés pour compte, des misérables, des déshérités et des souffrants, au nom de la liberté, de la dignité et du respect des droits humains.

d)- L’Évangile considère Moïse comme l’annonciateur du Christ (Lc.24, 27), devenu symbole du Corps Mystique en Son Église, continuellement souffrant pour le bien de ses fidèles (2 Cor.1, 21-22) :

« Et, commençant par Moïse et

Parcourant tous les Prophètes,

Il leur interpréta dans toutes

Les Écritures ce qui le concernait » ;

«Et Celui qui nous affermit avec vous dans le Christ

Et qui nous a donné l’onction, c’est Dieu.

Lui qui nous a aussi marqués d’un sceau

Et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.»

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