Chapitre 5 :Marie, Tour de David, Tour d’ivoire

Chapitre 5

Marie, Tour de David, Tour d’ivoire (1)

Dans les litanies de la Sainte Vierge, nous invoquons cette auguste mère, deux fois comme étant une tour. Elle est un bâtiment fortifié où l’on peut fuir quand le danger s’abat sur la campagne. Et à partir de cette tour nous pouvons harceler l’ennemi, compris comme le mal. Satan, qui en veut non seulement à notre corps mais aussi à notre âme (Mt 10, 28), qui en veut à notre vie ici bas, jaloux qu’il est de l’être humain; mais aussi à notre vie après la mort pour nous entraîner dans la géhenne.

Tour d’ivoire

Marie est la tour d’ivoire. Il est malheureux que l’expression «tour d’ivoire» signifie un isolement. Celui qui y habite se retire du monde comme pour s’en désintéresser. Cela est si loin de Marie qui est présente à notre monde et combien. Preuve les nombreuses apparitions à Lourdes, Fatima… Sans compter les grands sanctuaires qui parsèment la chrétienté.

L’ivoire ce produit précieux qui venait d’Afrique en Orient était signe de richesse. Il remplaçait le bois, matériau si banal, s’il n’est pas bois de cèdre. Et quand on parle d’ivoire, on pense aux rois et spécialement au roi Salomon.

Il est dit dans le premier livre des Rois: «Le roi (Salomon) fit un grand trône d’ivoire, qu’il revêtit d’or affiné» (10, 18). Cela va sans dire que ce trône est incrusté d’ivoire. Mais l’expression biblique va insister sur la singularité de ce trône salomonien, couvert d’or raffiné. Et le texte poursuit: «Ce trône avait des degrés et un dossier arrondi» (v. 19). On parle de six degrés avant d’arriver au septième degré où se trouve le trône. Cela à l’image du septième ciel, lieu de la plénitude. Ce trône arrondi imitait ce que faisaient les rois d’Égypte, de Mycènes dans le Péloponnèse, de Chypre. C’est en fait le style cananéen qui influença les travaux de Salomon.

Ce trône «avait des accoudoirs de chaque côté du siège. Deux lions se tenaient à côté des accoudoirs, et douze lions se tenaient de chaque côté sur les six degrés» (vv. 19-20). Et la conclusion fut: «On n’a rien fait de semblable dans aucun royaume» (v. 20).

Marie est dite le trône. Et Jésus est assis sur ses genoux comme un trône. Elle a été appelée souvent le trône de la miséricorde, puisqu’elle porte le Christ si compatissant pour nous qu’il n’a pas honte de s’appeler notre frère.

Trône d’ivoire. Trône si riche. Le Cantique des Cantiques prend cette image pour l’appliquer à l’époux qui est Yahvé, pour l’appliquer au Temple de Jérusalem, signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple. Que dit l’épouse de son époux?

Sa tête est un lingot d’or,

Ses boucles sont des panicules

noires comme un corbeau.

Ses mains sont des bracelets d’or

remplis de topazes.

Son ventre est une plaque d’ivoire

couverte de saphirs (Ct 5, 11, 14).

Le temple est devenu une personne humaine. Les pierres deviennent les membres d’un homme: la tête, les yeux, les joues, les lèvres, les mains, le ventre, les jambes, le visage, le palais de la bouche. Les mains sont là pour enlacer la bien-aimée, pour “l’emprisonner” avec des menottes qui deviennent ici “des bracelets d’or”. Le centre du temple était du bois de cèdre incrusté d’ivoire, que l’on croyait tout entier d’ivoire. Blancheur unique.

L’ivoire signe de richesse, signe de puissance. Salomon envoyait ses hommes au loin; ils revenaient sur les navires de Tarsis “chargés d’or, d’argent, d’ivoire…” (1R 10, 22). Et le texte de constater: “Le roi Salomon devint le plus grand de tous les rois de la terre en richesse et en sagesse” (v. 23).

Tout cela nous met dans un climat qui nous fait comprendre pourquoi nous appelons Marie comme étant la “Tour d’ivoire”. Comme tour elle est puissante par la puissance de son fils. Ici nous rappelons la puissance de la reine mère depuis l’époque de Salomon. Elle passait bien avant la femme du roi. Elle s’appelait la “gebrirah”, la très forte, la mère du “Gibor”, le fort, le puissant.

Bethsabée, mère de Salomon, fut sollicitée par Adonias. Elle alla parler au roi: “Je voudrais te faire une petite demande; ne me repousse pas”. Le roi lui répondit: “Demande ma mère, je ne te repousserai pas” (1R 2, 20). L’on pourrait appliquer cela à Marie. Est-ce que son Fils pouvait lui refuser une demande? Absolument pas. Témoin le miracle de Cana. Ils n’ont plus de vin. Faites ce qu’il vous dira. Et le miracle est accompli.

Et ce qui est remarquable dans une société qui n’a pas beaucoup d’égards pour les femmes, c’est la manière avec laquelle Salomon reçoit sa mère. Le texte dit: “Bethsabée entra chez le roi Salomon pour lui parler au sujet d’Adonias. Le roi se leva à sa rencontre et se prosterna devant elle, puis il s’assit sur un trône et en fit placer un pour la mère du roi; elle s’assit à sa droite” (1R 2, 19-20). C’est-à-dire à la place d’honneur.

Cet honneur signifie une influence sur le cœur du roi et une puissance à la cour. Jérémie parlant du châtiment qui menace Jérusalem, entend la voix de Dieu: “Dis au roi et à la reine mère” (Jr 13, 18).

Si Marie est “la reine-mère” auprès du son Fils, le roi de l’univers, nous comprenons qu’elle puisse être appelée “Tour”. Mais ce n’est pas une tour ordinaire qu’on pouvait voir sur les chemins où passaient les armées. C’est une tour spéciale par sa richesse, par sa beauté, Tour d’ivoire.

De ce texte de Salomon partent les maîtres spirituels pour parler de la puissance de Marie. “Demande ma mère”, avait dit Salomon. Nous citons ici quelques textes qui parlent de la puissance de Marie. Le premier est de Saint Ildefonse dans le Prologue sur le couronnement de la Bienheureuse Vierge Marie (ch. 2).

«Que celui qui est tenté par l’orgueil porte ses regards vers vous, ô Vierge puissante, et par le mérite de votre humilité, l’élevation de l’esprit disparaîtra. Que celui qui est porté à la colère lève les yeux sur vous, et votre douceur le calmera. Que celui qui par erreur est sorti de la bonne voie vous regarde, ô étoile de la mer, et dans votre lumière il reprendra le droit chemin.

«Votre bonté jointe à votre puissance préserve de tout danger; votre pouvoir est assez grand pour secourir. Votre puissance nous assiste puisque vous êtes la Mère de Dieu, la Reine du monde, l’impératrice des cieux, l’Épouse du Saint-Esprit.

«Vous faites demeurer en Jésus-Christ et parvenir au ciel, vous êtes pleine de force dans l’éternité de Dieu, vous brillez de la vérité de Dieu, vous vous réjouissez dans la bonté de Dieu.

«Répandez la lumière de votre bonté et de votre puissance, afin que mon âme souillée par le péché, soit levée par votre puissante grâce, soit illuminée par votre gloire, soit remplie de votre douceur, enflammée de votre amour, conservée par votre protection. Que votre enfantement virginal et divin me sorte de ma captivité, me guérisse de mes péchés, détruise mon aveuglement, me ressuscite à la vraie vie, et me préserve de tout péché et de tout danger».

Tel est le rôle d’une maman si puissante et si bonne, s’occuper de ses enfants, comme elle s’occupait de Jésus. Là-bas, c’était d’abord au niveau du corps et de la vie matérielle tous les jours. Avec nous elle s’occupe de notre avancement spirituel: nous arracher au péché; nous mettre dans la bonne voie. Mais dirions-nous, c’est la qualité de Dieu d’être tout puissant, c’est le rôle du Fils d’être le berger qui nous connaît et que nous connaissons. Cela est vrai. Mais le Fils a voulu que sa Mère qui est de la terre avant de devenir celle du ciel, soit présente de manière spectaculaire dans les apparitions. Les miracles qui s’opèrent dans un sanctuaire international comme celui de Lourdes, sont un témoin privilégié. Sans compter sa présence dans nos communautés persécutées en Orient. Que de prodiges peuvent être comptés. Et cela n’est pas fini.

Dans la ligne de Saint Ildefonse, nous citons saint Bonaventure, ce saint franciscain et grand chantre de la Vierge.

«Marie, placée au-dessus de toutes les créatures, étant de plus près de Dieu, est toute puissante».

Saint Augustin, s’adressant à cette auguste Vierge lui dit (Sermon 35 sur les saints): «Vous avez mérité d’être la Mère du Rédempteur». «Dans cette puissance infinie, obtenez-nous ce que nous vous demandons. Éloignez ce que nous craignons, car nous ne trouvons aucune créature aussi puissante que vous en mérites, car vous méritez d’être la Mère du Rédempteur et du juge souverain. Privilège immense d’être la plus puissante. «Il est hors de doute, continue le grand Augustin, que celle qui a mérité de donner le prix de la rédemption, peut recourir d’une manière plus efficace que tous les saints».

Mais que nous servirait cette immense puissance de Marie, si elle ne s’occupait nullement de nous?

Soyons assurés, et pour cela remercions-la sans cesse, que comme elle est plus puissante auprès de Dieu que tous les saints, ainsi plus que tous les saints elle se préoccupe de nous auprès de Dieu. En ce sens dit Saint Augustin: «Nous savons, ô Marie, que vous seule, vous vous occupez plus de l’Église que tous les saints ensemble. C’est vous qui obtenez aux transgresseurs le temps et la grâce de renoncer à leurs erreurs».

Et Saint Alcuin dit dans son sermon sur la Nativité de Marie perpétuelle Vierge: «Quelles louanges et actions de grâces la fragilité humaine peut-elle rendre à cette bienheureuse Vierge? Car par elle le genre humain est rétabli, par elle nous trouvons la porte du ciel».

Ces grands dévots de Marie sauront même donner une autre explication au texte de l’Écriture pour nous parler des éminentes vertus de cette auguste Mère.

«Qui a fait surgir du Levant un justicier?» (Is 41, 2). Il s’agit dans un premier sens de Cyrus, le roi perse, qui a permis aux exilés de rentrer dans leur pays. Mais au-delà d’un roi temporaire, il y a un autre roi, Jésus-Christ, le roi des rois, et l’explication se présente comme suit: Après quelques milliers d’années depuis la naissance du monde, il se rencontra une vierge nommée, Marie, capable de satisfaire à cette demande et qui dit avec Jésus Ben Sirach: «C’est moi qui ai opéré cette merveille, et qui ai fait naître au milieu des ténèbres, la lumière qui ne sera jamais éteinte» (texte latin 24, 6).

«En vérité, il n’en faut point chercher d’autre, dit Saint Jean Damascène (Sermon sur l’Assomption). Car c’est elle qui nous a découvert l’abîme sans fond des volontés de Dieu». C’est elle, dit le grand Augustin (sur l’Assomption) qui d’un vol courageux, s’était portée jusqu’au dessus du ciel, a attiré en terre le Verbe divin, lequel reposait dès le commencement dans le sein du Père éternel».

Marie, Tour de David

Celle qui est la Tour d’ivoire est aussi la Tour de David. Nous lisons dans le Cantique des cantiques (4: 4):

Comme la Tour de David est ton cou,

bâtie pour des trophées

un millier de boucliers y est pendu

toutes sortes d’armures de braves.

L’époux bien-aimé qui est Dieu, compare son épouse à Jérusalem qui a son centre dans la Tour de David. Celle-ci n’est pas une construction en pierres, mais une personne humaine, avec son «cou» qui la porte très haut, ses «deux seins» (v. 5) qui représentent le Nord et le Sud du pays avec le temple, signe de la présence de Dieu, au milieu; on parle aussi des yeux, de la chevelure, des dents, des lèvres. Si cette tour est toute puissante, imprenable, peut-elle être autre que Marie. C’est ainsi que les Pères de l’Église relisent le second livre de Samuel. Mais avant de lire le texte biblique nous proposons un développement sur ce thème.

«En effet, si nous la (=Tour de David) considérons de près, nous trouverons que ce n’est autre que le Saint Esprit qui l’a tracée comme un très excellent crayon. Car si David édifie son fort et sa tour après avoir contraint le Jébuséen (ancien habitant de Jérusalem) à se retirer, le Sauveur n’élève sa Mère en place de défense qu’après avoir foulé aux pieds l’ancien ennemi qui s’était emparé du monde. Si David emploie tout ce que l’industrie du monde peut apporter pour rendre un ouvrage parfait, contemplons l’admirable soin du Sauveur du monde à rendre la Sainte Vierge, la merveille et la forteresse de l’univers. Si David met sa tour en vue pour être remarquée de très loin, le Sauveur monte sa Mère si haut qu’elle peut être aperçue des anges et des hommes, et regardée de tous les endroits de la terre et du ciel. Si David fonde sa tour sur le rocher et s’étudie à la rendre très forte pour maintenir dans le devoir tous les ennemis de son peuple, le Sauveur pose sa Mère sur les fondements des plus hautes montagnes pour découvrir de loin les ennemis de son Église et les remplir de crainte et de tremblement…».

Que dit le texte biblique dans le second livre de Samuel (ch. 5), à propos de cette Tour?

Le roi (David) et ses hommes marchèrent sur Jérusalem contre le Jébusite qui habitait le pays. On dit à David: «Tu n’entreras ici qu’en écartant les aveugles et les boiteux» (ch. 6).

Cela signifie que même les gens impotents s’opposeront à l’entrée de David. Jérusalem était une forteresse située sur le mon Sion, entre les vallées du Cèdron et du Tyropéon. Mais poursuit le texte:

David s’empara de la forteresse de Sion. C’est la cité de David, Sion est une colline dont le nom signifie: celle qui est gardée. Et le nom de la ville avait rapport avec la peuplade. Jebus, son nom fut changé. Elle n’est plus la ville des Jébusites, mais la ville de David. Sa destination va changer complètement. Le roi va la fortifier et l’agrandir avec le Millo qui consiste en un remblai (ch. 7).

David s’installa dans la forteresse et il l’appela «cité de David». Puis David construisit tout autour, depuis le Millo vers l’intérieur (ch. 8).

Le texte du commentaire spirituel poursuit:

«Si David trouve sa tour, sa citadelle, si accomplie qu’il l’honore de son nom, l’appelant cité de David, le Sauveur n’a pas moins fait d’honneur à sa Mère, lui donnant le glorieux titre de «Cité de David». Enfin si David nomme la sienne tour des enseignements, le Sauveur a bien plus de raison de donner le même nom à sa Sainte Mère; car elle est en toute vérité la tour des enseignements; elle est assise, comme Dame Sagesse, à la vue des hauts chemins, pour redresser ceux qui s’égarent, pour assurer ceux qui tiennent le bon chemin, et pour servir au monde entier de phare et de port de salut.

«Marie, semblable à la haute et solide Tour de David, voit de loin l’ennemi; de plus, elle le méprise, le regarde comme s’il n’existait pas. A la vue de Marie, cet ennemi tremble, fuit, désespère de venir à bout de ses noirs desseins; toutes ses menaces, ses malices, ses fraudes, ses projets sont renversés; autant la vue de cette puissante reine le fait trembler, autant elle est puissante à le repousser».

Louis de Grenade, dans une homélie sur l’Assomption de la Vierge pouvait dire: «Cette formidable Tour de David, n’est autre chose que la Vierge; elle a été tellement fortifiée de toutes les vertus et de tous les dons du Saint Esprit, que toutes les puissances du monde, de la chair et du démon n’ont pu ébranler une seule pierre de cette tour».

Marie, plus puissante et plus inébranlable que la solide Tour de David, rend puissants et inébranlables ceux qui l’inboquent, qui la prient, qui l’aiment et surtout qui l’imitent.

Mais comparer Marie à une tour n’est pas assez. Celle-ci peut être renversée. Pour cela, Marie doit être comparée aux plus hautes montagnes, avec les tours bâties par la main de Dieu. En ce sens, il fut dit à Sainte Catherine: «La tour de David était bâtie sur la montagne de Sion; elle était vue de toute la ville, et d’une grande distance. Ainsi l’auguste Vierge».

Ici nous nous rappelons les paroles du psaume 68, 16-17:

Montagne des dieux, montagne de

Bashan

Montagne des hauteurs, montagne de

Bashan

Pourquoi guettes-tu, montagne des

hauteurs

La montagne où David a désiré

demeurer

Sûrement le Seigneur

y habite à jamais.

Voilà pourquoi la Tour de David est imprenable. Qui oserait s’attaquer à un lieu où la présence de Dieu est visible de loin? Ceux de la tour de Babel s’y ont essayé. Résultat: ils se sont dispersés dans toutes les parties de la terre.

Marie est cette tour. L’Emmanuel est en elle. Ce Dieu sensé être avec le peuple, est d’abord avec Marie. Deux images guerrières sont là: une tour couronnée de créneaux. Ils sont pour Marie ces sublimes vertus et grâces qu’elle a reçues. «Un milliers de boucliers» sont là pour la défendre. Elle ressemble alors à une armée rangée pour la bataille. Si on a nommé Elie et Élisée «chars et cavaleries» (2R 2, 12), que ne dit-on de Marie? «Mille» est un chiffre d’une grandeur infinie puisqu’il est le cube de dix, et non seulement le carré. Ce qui signifie une puissance incomparable. On a pu parler de tour et de tour. La tour de Penuël (Jg 8, 17), la tour d’Izréel (2R 9, 17), la tour de Hananéel (Jr 31, 38). Marie est la tour de David, selon le dit du Cantique; ou plutôt elle est simplement la Tour, comme Ur en Mésopotamie qui était la ville dans l’absolu.

Conclusion

Telle fut notre réflexion sur Marie. Tour d’ivoire, Tour de David. Elle aboutit à laisser le complément de nom. Elle n’est pas simplement «de David», elle n’est pas simple «d’ivoire». Elle est la Tour. Là habite le Seigneur, qui peut la prendre? Nulle force humaine ou surhumaine. Dans cette tour nous prenons asile et nous disons à Marie: «Nous nous mettons sous ta protection». Elle nous prend alors sous ses ailes, comme une poule rassemble ses poussins. Après cela, aurons-nous peur des vents et des tempêtes? Nullement. De l’ennemi comme un lion qui guette sa proie? Absolument pas. Si Marie fut victorieuse par la voix de son Fils, elle ne peut que nous mener à la victoire. Il suffit que nous lui prenons la main.

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