L’Eglise melkite d’Antioche

L’Eglise melkite d’Antioche

Dans le cadre de l’Empire romain, cinq villes principales furent associées aux cinq patriarcats: Rome, Constantinople, Antioche, Alexandrie, Jérusalem. Dès l’époque apostolique, Antioche s’imposa comme capitale de la province d’Orient.
La tradition nous dit que Pierre passa à Antionche et qu’il s’y affronta à Paul (Ga 2, 11-16). Il aurait été le premier évêque de cette ville et aurait eu pour successeur Evode. Quant au livre des Actes, il nous apprend que c’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples de jésus furent appelés «chrétiens» (12, 26). Il nous dit encore qu’Antioche fut le cadre de ce fameux conflit: les païens qui se convertissaient à l’Evangile, allaient-ils être obligés de passer par le Judaïsme, en pratiquant la circoncision et en se conformant aux prescriptions alimentaires? La solution s’élabora à Antioche avec Paul et Barnabé avant de mûrir à Jérusalem. Durant le premier siècle, on signale qu’un évêque venant d’Antioche mourut martyr à Rome: Ingace d’Antioche.
Dès le début du christianisme, l’Eglise d’Antioche se partageait entre deux traditions et donc entre deux langues. La tradition grecque, berceau de l’Eglise melkite, comme on l’appelle aujourd’hui, garde une liturgie remontant à saint Jean Chrysostome, saint Jean Damascène, Romanos le Mélode et d’autres. Quant à la tradition de langue syriaque, implantée dans la campagne, elle suivit son propre chemin (avec l’Eglise copte et l’Eglise arménienne) par souci d’indépendance. C’est l’Eglise syrienne qui se scindera par la suite en syrienne orthodoxe et syrienne catholique.
L’Eglise melkite connut des guerres et des bouleversements, dont l’expansion perse (538-540, 611). L’empereur Héraclius rétablit la paix en reprenant Jérusalem. En 638, les Arabes s’emparèrent de Damas, puis de Jérusalem et d’Alexandrie. C’est alors que Constantinople joua un rôle de premier plan et ceci jusqu’en 1453, date de sa chute entre les mains des Ottomans. Durant cette période, le patriarche d’Antioche était élu à Constantinople, où nombre d’évêques résidèrent aussi.
Au Xe siècle, l’empereut Nicéphore Phocas reprit Antioche aux Arabes, mais elle tomba aux mains des Turcs en 1086, puis aux mains des croisés en 1099. Elle demeura sous une autorité étrangère pendant 150 ans, jusqu’au moment où elle revint dans le giron de Constantinople. A partir de 1260, sous les Mamelouks, on reconnut une autorité au patriarche qui ne pouvait cependant pas résider à Antioche. En 1453, l’autorité ottmane reconnut la priorité de Constantinople, d’où l’affaiblissement d’Antioche. Au XVIe siècle, le siège patriarcal se transporta à Damas où il est toujours.
Au début du XVIIe siècle, des missionnaires vinrent en Orient, et spécialement à Alep. Alors l’Eglise melkite fut divisée en orthodoxe et catholique. Chacune prit son propre chemin et aujourd’hui encore, on compte deux patriarches résidant l’un et l’autre à Damas. Leurs traditions théologiques sont les mêmes, sauf ce qui a été défini après leur séparation, comme le sont aussi leurs traditions liturgiques ou iconographiques.
1. Etapes de l’union avec Rome: Les relations de l’Eglise melkite avec le siège de Rome passèrent par trois phases. Dans la première, qui correspond à la grande période antiochienne, les relations étaient de communion. Rome représentait le premier siège, mais restait en relation dialectique avec les patriarches des grands sièges apostoliques. La deuxième phase, qui correspond à la période byzantine, est marquée par une situation de rupture: la hiérarchie melkite s’étant ralliée aux idées de la polémique anti-latine que propagèrent les théologiens de langue grecque. La troisième phase correspond à une reprise partielle de l’intercommunion. Par delà la rupture, une fraction de l’Eglise melkite entendit renouer avec Rome.
L’Eglise melkite unie à Rome - devenue l’Eglise melkite catholique - a toujours tenu à ce que Rome exerce sa primauté dans le respect de la réalité patriarcale de l’Eglise d’Antioche. Elle n’a cessé de lutter pour maintenir sa fidélité au siège romain et sa fidélité à son patrimoine culturel et juridique propre. Elle voulut mettre un terme à la rupture sans pour cela rompre avec l’Eglise d’Orient.
Cette reprise de communion fut rendue possible grâce à l’action des missionnaires occidentaux, venus en masse au début du XVIIe siècle. L’Eglise melkite, fidèle à ses origines, n’épousa pas les animosités des Grecs contre les Latins.
Le dédoublement de la hiérarchie se fit en 1724, après un siècle de présence missionnaire intensive. L’arrivée à Alep des premiers missionnaires coïncida avec la présence à la tête de l’éparchie melkite d’un évêque zélé, instruit et verteux, Mélèce Karmé, qui ouvrit son évêché qux jésuites, lesquels y fondèrent leur première école. Devenu patriarche en 1624, il envoya une mission secrète à Rome en vue de conclure officiellement l’union du patriarcat d’Antioche avec l’Eglise catholique, mais il mourut pendant les pourparlers.
Son successeur, Euthyme III, entretint de bonnes relations avec les missionnaires, mais ne voulut pas donner suites aux pourparlers entamés sous karmé. macaire III, quant à lui, eut de bonnes relations avec les missionnaires et écrivit à Rome une lettre pleine de déférence, montrant ses sympathies pro-romaines, mais il ne rédigea pas l’acte officiel d’union.
L’œuvre des missionnaires ne commença à porter ses fruits visibles que dans le dernier quart du XVIIe siècle. Les deux patriarches, longtemps en compétition, Cyrille V et Athanase III, envoyèrent leur profession de foi catholique à Rome qui reconnut d’abord Athanase, le premier à avoir envoyé sa profession de foi en 1687. En 1683, Euthyme saïfï, disciple des missionnaires de Damas, fut sacré évêque de Tyr et de Sidon. C’était un unioniste convaicu. Il fonda près de Sidon le monastère du Saint-Sauveur dont les religieux gagnèrent à l’union les fidèles de la région. De jeunes Alépins, avides de vie religieuse authentique, firent une nouvelle fondation à Saint-Jean de Choueir, en 1697. L’un des fondateurs, le futur patriarche Maximos Hakim, passa quelque temps au Sinaï pour s’initier au monachisme oriental.
Le clivage entre les melkites s’était déjà opéré avant le dédoublement de la hiérarchie. Les régions où les melkites furent gagnés en masse au mouvement unioniste furent celles où rayonnèrent tant les jésuites que les premiers salvatoriens et chouérites. Mais en 1722, le patriarcat œcuménique réagit violemment, excommunia les catholiques notoires et imposa le rejet des doctrines catholiques en désaccord avec l’orthodoxie. Le métropolite Euthyme Saïfi fut exilé et succomba à ses souffrances, en 1723.
2. Formation du patriarcat: C’est alors que le parti catholique décida d’avoir un patriarche nettement catholique. A la mort d’Athanase, en 1724, les Damascènes élirent Séraphim Tanas, neveu d’Euthyme Saïfi et élève de la Propagande, qui prit le nom de Cyrille VI. Mais le Synode de Constantinople élut Sylvestre de Chypre, qui fut sacré une semaine plus tard.
Cyrille entendait être le patriarche de tous les melkites. Mais n’étant pas reconnu par le Sultan, il se réfugia au monastère du Saint-Sauveur au Liban. Les Alépins, quoique catholiques, avaient épousé le parti de Sylvestre. Mais celui-ci, yant voulu imposer ses vues anti-romaines par la force, ils se liguèrent contre lui et il dut s’enfuir précipitamment d’Alep. Les orthodoxes revinrent alors à la charge et les catholiques eurent à souffrir dans leurs biens et, parfois, payèrent même de leur sang la fidélité à leur Eglise. Beaucoup de familles cherchèrent asile au Liban où, sous l’égide des émirs Chéhab et dans le Desrouan maronite, ils se sentaient plus libres. Les Druzes, avec leur chef Ali Joumblat, empêchèrent Sylvestre de prendre possession du monastère du Saint-Sauveur      et de se saisir de Cyrille dont la tête était mise à prix.
L’Eglise melkite n’était plus qu’un petit troupeau. Son rayonnement étant entravé par ces luttes intestines et par son attitude auto-défensive contre le danger de latinisation. Le pape Benoît XIV publia en 1743 l’encyclique «Demandatam», prescrivant la sauvegarde intégrale du rite oriental et défendant d’attirer les Orientaux au rite latin.
Le métropolite démissionnaire d’Alep, Maximos Mazloum, fut élu patriarche en 1833. Homme d’une vaste culture et lutteur infatigable, il étendit son activité sur plusieurs fronts. Il réorganisa le patriarcat et travailla à relever le niveau spirituel du clergé et du peuple. Il dota son Eglise d’une hiérarchie plus solide. Les melkites catholiques qui priaient auparavant dans les maisons, en cachette, ou dans la chapelle des missionnaires, construisirent alors leurs propres cathédrales dans plusieurs villes.
Sur le plan civil, il lutta pour obtenir l’autonomie complète de sa communauté et, contre les patriarches grecs orthodoxe d’Alexandrie et d’Antioche, pour affirmer le caractère oriental de son Eglise. Il combattit également pour affirmer ses droits face à la mentalité centralisatrice de l’administration romaine.
Plus doux et plus docile à Rome, son successeur, Cément Bahouth, introduisit le calendrier grégorien, ce qui causa des troubles graves à l’intérieur de la communauté et un schisme qui dura plusieurs années. De guerre lasse, Clément démissionna.
Son successeur, Grégoire Youssef (1846-1897), rétablit le calme à l’intérieur de la communauté et travailla à relever son niveau culturel et spirituel. Il rouvrit le séminaire de Aïn-Traz et favorisa la fondation par les Pères Blancs du séminaire Sainte-Anne à Jérusalem qui, pendant près d’un siècle, donna à l’Eglise melkite un clergé instruit, dont plusieurs évêques et deux patriarches. Son rôle à Vatican I appartient à la grande histoire de l’Eglise. Grégoire s’y révéla un défenseur ardent de l’ecclésiologie orientale. En 1893, Léon XIII publia son encyclique «Orientalium dignitas» qui donnait satisfaction aux griefs des Orientaux face à la volonté de latinisation et de centralisation romaine.
Le premier patriarche sorti du séminaire Sainte-Anne fut Maximos IV Saïgh. Le niveau culturel et spirituel de son clergé lui attira un bon nombre de fidèles orthodoxes. Des missions spéciales furent même organisées dans des régions où le catholicisme n’était pas implanté. Le patriarche décida d’arrêter ce mouvement et déclara être prêt à céder la place au patriarche orthodoxe au cas où la communion serait rétablie. A Vatican II, il joua un rôle capital pour faire entendre la voix de l’Orient.
3. Le renouveau culturel et spirituel: Le renouveau commença au debut du XVIIe siècle, à Alep, avec son métropolite Mélèce Karmé secondé par les jésuites qui ouvrirent une école à Alep, puis à Damas et à Aintoura au Liban. Les missionnaires s’adonnèrent à l’enseignement et à la prédication.
A la fin du XVIIIe siècle, un cercle de jeunes Alépins melkite et maronites s’initièrent à la langue arabe classique et à la théologie, en suivant les cours du maronite Pierre Toulaoui qui avait été formé à Rome. De ce cercle, sortirent les fondateurs du renouveau religieux, tant chez les maronites que chez les melkites. Les plus célèbres parmi ces derniers furent Maximos Hakim, le futur patriarche, le P. Nicolas Saïgh, le véritable fondateur de l’ordre chouérite, le fougueux controversiste Abdallah Zakher. A cette époque, le patriarche Athanase Dabbas introduisit à Alep la première imprimerie arabe de l’Orient, dont le premier ouvrage fut le Psautier, paru en 1706. Zakher créa, en 1723, à Saint-Jean de Choueir, la première imprimerie arabe du Liban.
On édita aussi l’office complet de la fête du Saint Sacrement et de sa vigile, composés par Maximos et Saïgh. Cet office est nourri d’un fond spirituel et théologique authentiquement oriental.
Au XIXe siècle, les melkites participèrent à la renaissance culturelle et nationale arabe. Les principaux écrivains furent Nassif Yaziji et son fils Ibrahim ainsi que le poète Khalil Moutran. Le fondateur de «Al-Ahram», le plus grand journal du Caire, est aussi un melkite libanais, Sélim Takla.
La littérature religieuse, au début du XXe siècle, s’ouvrit à la recherche scientifique et commença à rayonner au-delà de l’Orient grâce à des texte de valeur traduits en langues européennes.
En 1910, Mgr Moaccad, fondateur de l’Institut missionnaire des Pères paulistes, lança la revue abbé Georges Haim, l’actuel patriarche Maximos V Hakim, inaugura au Caire un bulletin écrit en langue française, «Le Lien», appelé à devenir un trait d’union entre le patriarcat et l’ensemble de l’Eglise catholique. Il est actuellement édité au Liban. En 1953, parut à Jérusalem la revue «Proche-Orient Chrétien», un périodique de haute teneur scientifique édité par les pères Blancs du séminaire Sainte-Anne.
Les melkites commencèrent également à s’intéresser à leur histoire et à leur littérature ancienne. Les premiers pionniers, au début du siècle, furent le P. Constantin Bacha et Mr Habib Zayat. De nombreux auteurs produisirent des œuvres de valeur dans divers domaines: histoire, droit, islamologie, spiritualité, théologie et liturgie. Mention spéciale doit être faite d’un grand serviteur de l’Eglise, le cardinal Akakios Coussa qui fut un canoniste renommé et préfet de la Congrégation orientale.
4. L’insertion nationale: Au Liban, avec Fakhreddin, les chrétiens furent des citoyens à part entière. Son secrétaire n’était autre que le futur patriarche Ignace Atyeh. A la Cour de l’Emir Béchir, vivaient deux melkites catholiques, scribes et poètes, Boutros Karamé et Nassif Yaziji. Les Emirs druzes Abillama eurent pour scribes des melkites de la famille Kassab, les seuls parmi les melkites du Liban à avoir reçu le titre de Sheikh.
Dans les Etats arabes actuels, les melkites, à l’instar des autres communautés, sont reconnus comme entité juridique à statut personnel mais n’ont pas de statut politique spécifique. Le Liban est un cas particulier: ils y ont droit à un nombre déterminé de sièges parlementaires et de portefeuilles ministériels. La responsabilité dans les questions politiques appartient aux laïcs, mais la hiérarchie ne peut rester à l’écart. Un Conseil supérieur supervise les intérêts de la communauté.
5. Bilan de l’Eglise melkite: Son chef spirituel est le patriarche, assisté par le Synode des évêques. Le patriarche a son diocèse propre. Le diocèse patriarcal d’Antioche est celui de Damas. Celui d’Alexandrie forme un diocèse unique, quant au siocèse patriarcal de Jérusalem, il est constitué par la région de Judée et du Samarie.
Les diocèces relevant directement d’évêques résidentiels sont:
• Au Liban: Beyrouth, Sidon, Tyr, Zahlé, Baalbeck, Tripoli, Marjeyoun.
• En Syrie: Alep, Homs, Hama, Yabroud, Lattaquié, le Hauran.
• En Palestine: La Galilée englobant Acca, Haïfa et Nazareth.
• En Jordanie: Un diocèse englobant la Transjordanie, avec résidence à Amman.
Les paroisses de Baghdad, du Koweït et de Khartoum relèvent du patriarche.
Dans la diaspora, la communauté la mieux organisée est celle des Etats-Unis avec à sa tête, un évêque dont le siège est à Boston. Viennent ensuite celles du Canada et du Brésil. En France il y a deux paroisses, l’une à Paris, l’autre à Marseille. Elles relèvent de l’archevêque latin de Paris. il y a églement deux paroisses à Bruxilles et à Sydney.
Les melkites catholiques rassemblent près d’un million de fidèles. On compte en gros 250.000 fidèles au Liban, 150.000 en Syrie et 100.000 répartis entre les pays du Proche-Orient et le reste de la diaspora.
Cette Eglise est nantie d’un clergé relativement nombreux et: près de quatre cents prêtres desservent les paroissens et travaillent aux œuvres d’éducation et aux missions. Il y a trois congrégations religieuses: les Salvatoriens, les Chouérites et les Alépins, et un institut missionnaire, les Pères Paulistes. Il y a aussi cinq congrégations féminines: les Salvatoriennes, les Chouérites, les Alépines, les religieuses du Bon-Service.
La guerre de 1948 a provoqué l’exode de presque la moitié des fidèles de Galilée. L’occupation de Jérusalem et de la Cisjordanie entraîna la fermeture du grand séminaire Sainte-Anne, le patriarche a construit un nouveau grand séminaire à Raboueh, au Liban. Mais c’est la crise libanaise qui a été le coup le plus dur pour la communauté dont la majeure partie des effectifs et des institutions se trouvent au Liban. Bien des églises, des évêchés et des monastères ont été détruits. Le centre historique du patriarcat, à Ain-Traz, a été incendié avec ses archives. Heureusement que le patriarche Hakim avait construit un nouveau patriarcat tout moderne à Raboueh, plus près de Beyrouth.
6. Mission de l’Eglise melkite: Comme toute Eglise particulière, l’Eglise melkite est une portion du peuple de Dieu qui vit de l’Evangile pour croître dans la foi et la sainteté, conformément à son riche patrimoine spirituel et historique et aux exigences du monde d’aujourd’hui. Le 13 novembre 1983, le pape Jean Paul II a béatifié sœur Marie Bawardy, une humble melkite de Galilée qui fut carmélite. D’autres fidèles, prêtres ou laïcs, morts en odeur de sainteté, ont leur procès de canonisation en cours à Rome, tels le P. Béchara Abi-Mourad, salvatorien, et Georges Bitar, laïc de Damas.
Par sa double appartenance, à la grande famille byzantine et à la communion romaine, l’Eglise melkite a joué et joue encore un rôle œcuménique indubitable. Elle a aidé l’Eglise romaine à ne pas pousser à bout ses tendances centralisatrices. Sa présence au côté de l’orthodoxie a aidé celle-ci à mieux connaître l’Eglise catholique et sa richesse spirituelle. Les melkites, par leur insertion dans le monde arabe, ont une vocation spéciale de témoins du Christ face à l’islam. Qu’on l’aide donc à mettre en valeur son patrimoine pour que, dans le concert des Eglises de Dieu, elle puisse assumer la mission si noble que le Christ lui a confiée.

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