Le Patrimoine de langue syriaque

Le Patrimoine de langue syriaque

Parler du patrimoine de langue syriaque en si peu de temps est une gageure. Embrasser d’un coup d’oeil les richesses d’une tradition de près de treize siècles paraît impossible. Cette littérature a commencé au premier siècle avec la traduction de la Bible et s’est terminée treizième siècle. Elle a embrassé tous les domaines du savoir depuis la poésie, la philosophie, le droit et l’histoire, jusqu’à la théologie, l’exégèse et l’hagiographie. Ce patrimoine très vaste dont les savants affirement qu’il nous réserve le plus grand nombre de manuscrits par rapport à n’importe quelle langue ancienne, et certains des plus vieux puisque certains datent du sixième siècle ou même avant, paraît très vaste.

Le syriaque, cette fille de la langue araméenne(1) est une langue sémitique(2) qui a eu son foyer premier dans la ville d’Edesse, l’Urpha moderne. En fait, c’est le dialecte d’Edesse qui s’est élevé ou niveau d’une langue littéraire, un peu comme le dialecte de Paris pour la France, ou celui du Piémont pour l’Italie. Cette langue fut parlée dans ce que nous appelons aujourd’hui le Liban, l’Iraq, la Syrie, une partie de l’Iran et de la Turquie. Elle véhicule une partie de la liturgie d’Antioche et continue aujourd’hui même à soutenir la prière des Maronites, des Assyriens, des Chaldéen, des Syriene Orthodoxes et des Syriens Catholiques, des Malabars et des Malenkars aux Indes. Cette langue se propogea à un moment jusqu’en Chine avec les moines nestoriens, et porta pendant des siècles la liturgie melchite d’Antioche; elle est en train de se réveiller grâce aux communautés de langue syriaque non seulement en Orient, mais aussi en Europe, aux Etats-Unis ou ailleurs.

Mais ce patrimoine si riche n’est pas mis en valeur en Orient. Il reste chez nous confiné dans des manuscrits inaccessibles aux savants parce que tout le monde a peur des prétendus voleurs. Alors qu’en Europe il y a les microfiches et les microfilms, en Orient il n’y a rien de cela et nous ceoservons nos manuscrits comme le serviteur inutile de l’Evangile qui a mérité la condamnation de son maître, avec en plus les mites et l’humidité qui auront bientôt raison de nos manuscrits. Heureusement qu’il y en a beaucoup en Europe, et heureusement qu’il y a un intérêt parmi les chercheurs pour les études syriaques, intérêt qui a eu son apogée au XIX° et au XX° siècles. Cependant les Orientaux qui se mettent à l’étude de leur patrimoine se comptent sur les doigts et leurs connaissances vont rarement au delà de saint Ephrem. Quant aux textes traduits en arabe, ils font complètement défaut. Et après cela, prétendre asseoir une réflesion philosophique ou théologique inspirée du patrimoine syviaque est une attente impossible au moins pour le moment ou jusqu’à une date prochaine.

Cependant, laissez-moi vous dire quelle richesse recèle ce patrimoine. Rassurez-vous, je ferai un survol rapide dans le domaine de la philosohie, de l’histoire, du droit, de l’exégèse et de la théologie. Et je commence par la philosophie.

Pour cela, il faut aller à l’Ecole des Perses, la célèbre Ecole d’Edesse pour y voir la première floraison des études syrogrecques. Des noms sont vonnus: Ibas Koumi et Probus traduisent l’oeuvre d’Aristote. A Ibas (+ 457) est attribuée aussi la plus ancienne traduction de l’Isagogé(3). Probus qui vivait au V° siècle nous a laissé la paraphrase d’un commentaire sur l’Isagoge(4), un commentaire du peri herméneias(5), et un Commentaire sur les premières analytiques (5 bis).

Après cette première période, il y eut l’époque des traductions littérales du grec. Je citerai d’abord Sergius de Reshaina (+ 536), ce médecin monophysite(6) qui nous laissa une oeuvre intéressante(7): l’Isagogé de Porphyre avec la soi-disant table de Porphyre(8), les Catégories d’Aristote(9), le peri Kosmou pros Alexandron(10), un traité sur l’âme, divisé en cinq sections et complètement différent du peri psychés, un traité sur la logique, un traité sur la négation et l’affirmation, un autre sur les Causes de l’univers selon le principe d’Aristote, un quatrième sur le genre, l’espèce et l’individu. A cela s’ajoutent(11) une scolie sur le mot Schéma(12) et un traité sur les Catégories, adressé à Philothée.

A cette même période appartiennent Théodore de Merv avec ses Solutions à des questions de Sergius, Paul le Perse (milieu V° siècle) avec le traité sur la logique adressé au roi chosroès Anoshirwan(13). le périodente Bouda et son Livre des questions grecques(14).

Ahoudemeh fut métropolite de Tagrit en 559. Il composa plusieurs ouvrages philosophiques: Le Livre des définitions de tous les sujets de la logique, un traité sur le libre-arbitre, sur l’âme et sur l’homme considéré comme microcosme, un traité sur la composition de l’homme en corps et en âme(15).

Et si nous quittons Ephèse pour Qennesrin au commencement du VII° siècle, nous retrouvons sévère Sebokt qui se livra vers 640 à l’étude de la philosophie, des mathématiques et de la théologie(16) puis deux de ses disciples Jacques d’Edesse(17) et Athanase de Balad(18).

La troisième période fut moins une période créatrice que compilatrice... Elle débuta à la deuxième moitié du VII° siècle ou au début du VIII°. Mais son importance n’est pas moindre aussi bien pour la transmission des textes antérieurs qui furent perdus que pour l’histoire de la philosophie arabe qui commençait à prendre son essor.

Un moine de Qennesrin nous laisse ce qu’on appelle l'Anonyme du Vatican (n° 158 f. 107-129); ce commentaire est une compilation d’extraits d’anciens commentaires de l’Isagogé. Un disciple d’Athanase, Georges, évêque des Arabes (686) est connu par la version de l’Orrganon(19), Enanieshu composa un volymineux commentaire des défénitions et des divisions, dédié à son frère Ieshuyab, et Moïse Bar képha un autre sur la dialectique d’Aristote(20). Abzoud écrit une poésie en vers de sept syllabes sur les divisions philosophiques(21). Avec Honein, son fils Isaac et son neveu Hobeich on a les nouvelles traductions syriaques et arabes qui comprennent toute la philosophie péripatéticienne. Et avec Jacques bar Schakako (+ 1241) et Barhébraeus nous mettons fin à cette liste qui est loin d’être exhaustive. Le premier écrit le livre des Dialogues. Le premier dialogue est consacré à la logique qui est résumée dans cinquante-deux questions. Le second dialogue est divisé en cinq sections: les définitions et les divisions de la philosophie, l’éthique, la physique et le physioligie, les mathématiques, la métaphysique et la théologie. Barhebraeus clôt la série des Syriens jacobites qui écrivirent sur la philosophie d’Aristote. Utilisant les travaux des Arabes, il embrasse toute cette philosophie. Son Livre des pupilles des yeux(22) comprend une introduction sur la logique et sept chapitres consacrés à l’Isagogé de Porphyre aux Catégores, au peri herméneias, aux Analytica priora, aux Tropiques, aux Analytica posteriora, aux Sophistiques, Le Livre de l’entretien de la Sagesse(23) est un abrégé de la dialectique, de la physique et de la métaphysique ou théologie. Le livre intitulé la Crème de la Science(24) est une vaste encyclopédie péripatéticienne toute entière et sert aujourd’hui aux Syriens de somme de la philosophie. Il est divisé en trois parties. La première comprend neuf livres: l’Isagogé, les Catégories... La deuxième renferme huit traités sur la physique, le ciel et la terre... La troisième est consacrée à la métaphsique et à la théologie. Un abrégé de ce grand livre est intitulé le Commerce des commerces(25). Dans tous ces livres, Barhébraeus fait figure d’un érudit qui a beaucoup lu et beaucoup retenu, et qui dispose ses matériaux avec méthode.

Le syriaque eut son importance par rapport à la philosophie arabe. En effet, la philosophie grecque est passée par le syriaque avant d’arriver à l’arabe. Et en parlant de philosophie, je pense à ce chainon qui nous reste inconnu, le chainon de l’apport syriaque à une pensée qui passa d’un climat occidental à un climat oriental, avant de revenir en Occident grâce aux traductions latines des oeuvres traduites du syriaque en arabe. Aujourd’hui les savants comparent les textes arabes et les textes latins qui les ont traduits. Mais il y aurait sûrement un enrichissement à revenir aussi aux textes syriaques pour découvrir l’apport de gens qui ne se sont pas contentés de copier servilement leurs modèles grecs, mais les ont adaptés à la mentalité orientale. Le passage en arabe se fera alors sans difficulté notoire.

En quittant la philosophie, j’en viens à l’histoire et je dirai un mot sur l’impact des historiens syriaques sur les historiens de langue arabe.

Le sixième siècle qui marque l’apogée de la littérature syrique a vu éclore les premières oeuvres historiques que les Syriens nous ont laissées. C’est d’abord une chronique relatant les évènements qui se sont passés en syrie et en Mésopotamie de l’année 495 à l’année 506. On l’a appelée à tort la Chronique de Josué le stylite et on l’a publiée sous ce titre(26). On a aussi une autre chronique qui fut découverte au couvent syrien de Notre-Dame de Nitrie, en Egypte. Elle commence à l’année 132-131 avant j. - c. et s’arrête à l’année 540 de notre ère au moment où elle a été sans doute composée. On l’a appelée la Chronique d’Edesse(27).

La plus ancienne histoire ecclésique qui nous soit parvenue des Syriens Jacobites est celle que le célèbre Jean Asie (ou Jean d’Ephèse) écrivit dans la deuxième moitié du VI° siècle. Jean avait divisé son ouvrage en trois parties, comprenant chacune six livres. Les deux premières s’étendaient depuis Jules César jusqu’à la septième année de Justin II (572). La troisième partie s’arrêtait à l’année 585 au moment où Jean mouvait âgé de quatre-vingts ans(28).

Un autre syrien jacobite rédigea une compilation historique dans laquelle il fit entrer une grande partie de l’histoire ecclésisstique Zacharie le Rhéteur écrivit à la fin du V° siècle(29). Il est à signaler que les auteurs syriaques du VI° siècle qui traitèrent de l’histoire de l’Eglise possédaient déjà des versions des histoires grecques d’Eusèbe, de Socrate, de Théodoret et d’autres. La version de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe nous est conservée(30) et d’elle dérive la version arménienne(31). Jacques d’Edesse révisa la Chronique d’Eusèbe et la continuaà partir de la deuxième année de Constantin où elle s’arrêtait, jusqu’en 692, époque où Jacques d’Edesse l’écrivit(32).

Je laisse tomber de nombreuses chroniques dont il ne nous est resté que des fragments et je citerai seulement les Annales de Denys de Tellmabré que Michel le Syrien utilisera pour son oeuvre. Assémani retrouva une chronique syriaque du manuscrit Vatican n° 162 qui est en fait une compilation historique divisée en quatre parties, qui va depuis l’origine du monde jusqu’à l’année 775. La première partie s’arrête à Constantin le Grand; sa principale source est la chronique d’Eusèbe, mais aussi l’Histoire ecclésistique d’Eusèbe, la Chronographie de Jules l’Africain. La seconde partie comprend la période de Constantin à Théodose le Jeune; elle est tirée presque entièrement de Socrate. La troisième s’arrête à Justin II et reproduit l’histoire de Jean d’Ephèse. La quatrième est l’oeuvre originale de l’auteur(33): développée, cette histoire renferme de nombreuses notices historiques surtout pour la période de la domination arabe.

Et pour terminer ce panorama sur l’histoire dans la littérature syriaque, je m’arrêterai spécialement à deux auteurs: Michel le Syrien et Barhébraeus Michel le Syrien, patriarche des Jacobites à Antioche nous a laissé une chronique qui a été retrouvée dans un manuscrit syriaque de la bibliothèque de l’église jacobite saints Pierre et Paul d’Urpha (Edesse)(34). C’est une histoire qui s’étendait des origines du monde à l’époque de l’auteur(35). Elle a été rédigée en 1196 et comprend vingt et un livisés en chapitres. La plupart des chapitres sont sur trois colonnes: la colonne du milieu donne l’histoire civile; une autre contient l’histoire ecclésiastique; une troisième rapporte, sous forme de synchronismes, divers récits qui ne figurent pas dans la colonne du milieu. La partie antérieure à Michel n’est qu’ne compilation, mais une compilation précieuse qui renferme des citations et des extraits d’ouvrages disparus. Et Michel de citer ses sources: Kouré, prêtre de Saroug, Jean le Stylite, moine du couvent de Literba, Gormia, auteur d’une chronique, Ignace de Mélitène, Jean de Kaisour.

Barhebraeus (+ 1286) est l’auteur de deux chroniques: le Chronicon syriacum(36) et le Chronicon ecclesiasticum(37) dans lesquelles il résume l’histoire universelle depuis la création du monde jusqu’à son époque. La première chronique est consacrée à l’histoire profane. Barhebraeus comble les lacunes des livres antérieurs, puisque personne n’a écrit après Michel le Syrien. Il compulse les documents syriaques, arabes et persans réunis dans la bibliothèque de Maraga dans l’Azerbidajian. La Chrnoniaue ecclésiastique est divisée en deux parties. La première partie, commençant à Aron, est très concise jusqu’à l’ère chrétienne. L’histoire de l’Eglise syrienne occidentale et du patriarcat d’Antioche y est traitée par Barhebraeus juaqu’en 1285; un auteur anonyme la continuera jusqu’en 1495. La seconde partie, consacrée à l’Eglise syrienne orientale renferme l’histoire des maphriens(38) jacobites et des patriarches nestoriens. Barhebraeus l’avait achevée l’année même de sa mort en 1286; elle a été continuée jusqu’en 1289 par son frère Barsauma et jusqu’en 1496 par un auteur anonyme.

En lisant l’histoire chez les écrivains syriaques, on prend conscience de deux réalités(39). La première: le temps est passé où l’on croyait pouvoir écrire l’histoire d’un peuple en se référant uniquement à des sources écrites par ce peuple lui-même comme s’il n’avait pas de voisine avec lesquels il était entré en relation ou en conflit. Si l’histoire des syzantins ou des Croiss jette une lumière sur l’histoire du monde arabe, à plus forte raison l’histoire de langue syriaque. La deuxième: Les arabes, quand ils ont écrit l’histoire, ils l’ont fait surtout pour les princes, pour leur apprendre les fauts faits de leurs ancêtres. Mais les écrivains de langue syriaque n’avaient pas de prince; aussi écrivaient-ils pour leur peuple, pour l’édifier, l’éduquer... Ainsi, l’ont vooit l’éclairage porté par les historiens syriaques sur la vie du peuple. A cela s’ajoute que l’histoire ne commence pas à une date précise, au delà de laquelle il n’y a plus rien. L’Histoire est toujours reportée vers des temps de plus en plus anciens et l’idéal serait d’aboutir à la création du monde. Ceci est si important pour un orient fanatique qui a détruit ce qui l’a précédé afin de construire à partir de zéro. Et la question se poserait: que vaut un peuple sans histoir? Que vaut un peuple qui ne connait que sa propre histoire qui est souvent mesquine et étroite? De là l’importance des historiens syriaques aussi bien pour notre Orient qui a besoin de varier ses sources que pour l’Occident qui gagnerait beaucoup à ne pas gardez une vision unilatérale en délaissant une part importante de ce patrimoine oriental.

La Littérature à caractère religieux a intéressé au plus point les Syriens. Pour cela, ils ont eu des rapports étroit avec le monde grec grâce aux nombreuses oeuvres qu’ils ont traduites et dont certaines n’existent aujourd’hui qu’en syriaque. Ils ont eu aussi un rapport avec les Coptes surtout au niveau de la littérature juridique er des écrits ascétiques; la théorie des vases communicants a joué à plein ici. Et quand il s’agit des Arméniens, l’influence des Syriens fut dominante pendant la première période de leur Eglise. Par les Syriens, ils ont reçu le christianisme. par eux ils ont connu d’abord la Bible, car la peshitto fut le point de départ de leur propre bible arménienne. Enfin, ils ont traduit les oeuvres syriaques originales ou celles que les Syriens avaient traduites du grec. Mais ce que nous regrettons, c’est qu’il n’y eut à ce niveau de rapport entre la littérature syriaque et le monde arabe. Deux croyances, deux langues différentes; deux peuples, l’un dominant et forçant l’autre à entrer dans sa foi et l’autre dominé qui se sent en potision de minorité et qui a peur de perdre sa foi et partant son identité. Ainsi, les Syriens cherchaient face aux Arabes à garder le dépôt sacré, à l’enfouir pour qu’il ne se perde pas. Cette interaction entre le monde syriaque et le monde arabe au niveau du phénomène religieux, entre le monde chrétien et le monde musulman, aurait été bénéfique pour l’un et pour l’autre. Mais en fait, elle n’a pas eu lieu et les Arabes n’ont profité des Syruens qu’au niveau de la philosophie et des sciences et dans une moindre part au niveau du droit et de la morale.

Et maintenant, détaillons les divers aspects de ce patrimoine religieux. Nous commençons par le droit. Les Syriens ont recueilli d’abord les canons des anciens conciles et les ont traduits du grec. Ces conciles sont ceux de Nicée(40), d’Ancyre de Néocésarée, de Gangres, D’Antioche, de Laodicée, de Constantinople, de Chalcédoine, d’Ephèse(41), de Carthage(42), de Sardique Ensuite les Syriens eurent leurs propres canons ecclésiastiques. Une collection des conciles nestoriens est conservée dans deux manuscrits, l’un au Vatican et l’autre à Paris; elle a été publiée par J. - B. CHABOT(43). Les conciles qui y figurent sont ceux d’Isaac en 410, de Yaballah I en 420, de Dadieshu en 424, d’Acacius en 486, de Barsauma de Nisibe, de Babai en 497, de Mar Aba I en 524... Cette collection(44) remonte à la fin du huitième siècle mais elle a été complétée par Elias I°, patriarche des Nestoriens, mort en 1049.

Il y eut par la suite un ensemble d’auteurs, Gabriel, métropolite de Bassora (884-893), Elias bar Schinaya qui composa quatre tomes de décisions ecclésiastiques. Mais il faut attendre Ebedieshu, métropolite de Nisibe (+ 1318) pour voir codifiés les divers documents de cette riche littérature juridique pour former un livre unique qui eût force de loi. Telle est l’origine de l’Epitomé des canons synodaux désigné sous le nom de Nomocanon d’Ebedieshu. Ce recueil est divisé en deux livres comprenant l’un le droit civil, l’autre le droit ecclésiastique(45). Par la suite Ebedieshu composera une fois évêque un traité de droit canonique intitulé Règles des jugements ecclésiastiques et divisé lui aussi en deux livres comprenant chacun cinq chapitres(46).

Les Syriens momophysites avaient eux aussi un recueil de leurs conciles dès le commencement du VI° siècle(47). Par la suite, il y eut des collections dont certaines sont perdues. Parmi celles qui subsistent on peut citer l’oeuvre de Rabboula, évêque d’Edesse (+ 435) qui nous a laissé des traités intitulés l’un Canons, le second Avertissements concernant les moines et le troisième Commandements et avertissements adressés aux prêtres et aux réguliers(48). Jean de Tella (+ 538) ou bar Cursus composa des Avertissements et préceptes sous forme de canons adressés aux cleres(49) et des Questions relatives à divers sujets adressées par le prêtre Sergius à Jean de Tella avec les réponses à ces questions(50). Puis il faut mentionner Jacques, évêque d’Edesse au VII° siècle, Georges, évêque des Arabes, Georges, métropolite d’Arbèles (vers 945), Jesu Bar Schouschan qui devint patriarche des Jacobites et mourut en 1073.

Et comme les Nestoriens eurent en Ebedjeshu un compilateur de leurs canons, les Monophysites eurent Barhebraeus avec son Livre des Directions qui comprend les lois civiles et les lois ecclésiastiques(51). Ce livre qui cite la Didascalie des Apôtres, le concile de Chalcédoine est composé de quantante chapitres qui traitent de l’Eglise et de son administration, des sacrements, des jeûnes et des fêtes, des testaments, des ventes et des achets, des sacrements, des voeux, des procédures...(52).

Je ne m’arrêterai pas à la théologie ascétique et à l’hagiographie et je passerai directement au domaine de l’exégèse et je dirai avec Rubens Duval: «Les commentaires bibliques écrits par les pères de l’Eglise syriaque formeraient une bibliothèque si une grande partie n’avait subi l’injure des temps et n’était aujourd’hui perdue»(53).

Les commentaires de saint Ephrem sur l’Ancien et le Nouveau Testament sont les plus anciens que nous connaissions. Ce sont principalement les commentaires sur la Genèse(54), sur le Diatessaron(55), sur les épitres de saint Paul(56). Mar Aba, disciple d’Ephrem écrit un commentaire sur les Evangiles, un discours sur Job et Isaac, un autre disciple a commenté les livres de Samuel. De Philoxène de Mabboug nous restent des fragments de ses commentaires sur Jean(57), Matthieu et Luc(58). Daniel de Salah, un couvent de la Tour Abdin, écrivit un commentaire sur les Psaumes et l’Ecclésiaste.

De Théodore de Mopsueste nous avons en syriaque des fragments sur la Genèse(59), les Psaumes(60), les petits prophètes(61), saint Matthieu et l’épitre aux Hébreux. Mais nous avons surtout le commentaire entier de l’évangile de saint Jean(62). Jacques d’Edesse écrivit lui aussi des commentaires et des ocolies sur les Ecritures(63).

Mais au lieu de présenter une éunmération fastidieuse des principaux auteurs qui ont commenté les saintes ecritures, je préfère m’arrêter à quelques noms et à quelques oeuvres. Le premier est Ishodad de Merv. Il est né à Merv dans le nord du Khorassan. Il fait son apparition dans l’histoire nestorienne comme évêque de Hedatta près de Mossoul. Le siège patriarcal étant vacant depuis 852, Ishodad fut choisi; mais bientôt il fut évincé en faveur de Théodose, métropolite de Gondisapor. Cela lui permit de s’adonner à ses étuydes favorites. Il commenta ainsi l’Ancien Testament en quatre parties selon les divisions de la Bible: 1. Les cinq livres de la Loi. 2. Les dix mawtbé (sessions) / Josué, bar noun, Sopheté ou le livre des Juges, Samuel, Rois, les Paraboles de Salomon, bar Sira, le Qohélet, le Cantique des Cantiques, Ruth, Job. 3. Les cinq livres des prophètes; Isaïe, les Douze, Jérémie, Ezéchiel, Daniel. 4. Les Psaumes(64). Ishodad ne commente pas les Chroniques, maisil les ulilise popur suppléer aux lacunes des Rois; Sagesse est en appendice à Siracide et les Lamentations sont commentées à la suite de Jérémie. Quant au commentaire du Nouveau Testament, il a été publié par Jibson dans les Horae Semiticae à Cambridge en 1911-1913. L’oeuvre d’Ishodad est une compilation mais elle est hors de pair pour notre connaisance de l’exégèse nestorienne, car c’est une vraie somme de dectrines, d’interprétations et d’histoire qui circulaient dans les Ecoles.

A côté d’Ishodad et s’inspirant de lui, nous avons deux compilations. La première publiée par Hoffmann en 1880 est un bref commentaire sur différents livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, composé uniquement d’extraits(65). La seconde qu’on a parfois attribuée au nestorien Sabrisho bar Paulos (vers 1190) est un commentaire de l’Ancien et du Nouveau Testamant. Publiée en partie par Levene(66), elle dérive incontestablement d’Ishodad.

Ishodad aura aussi de l’influence sur un commentaire anonyme, Gannat Bussamé ou jardin des délices(67). C’est un commentaire des leçons de l’Ancien et du Nouveau Testament pour tous le cours de l’année liturgique chez les Nestoriens. Il s’agit donc d’un commentaire fragmentaire qui s’attache à un nombre limité de péricopes.

Théodore(68) Bar Koni vécut-il avant ou après Ishodad, et qui s’est inspiré de l’autre? Si on se tient à ce qu’on lit dans l’oeuvre même de Bar Koni on se rend compte que l’achèvement de l’oeuvre est fixé à l’année 791/792(69) randis que Ishodad vécut au milieu du IX° siècle. Que savons nous de Bar Koni? Peu de choses en somme. Le catalogue d’Ebedieshu lui attribue dans son catalogue un livre des Scolies, Une histoire ecclésiastique, des instructions ascétiques et des discours funéraires(70). Seul le premier nous est parvenu et il nous présente l’auteur comme un docteur du pays de Kashkar(71) qui s’adresse à un «Mar Hean» et à travers lui, à ceux qu’il appelle les «débutants»(72), pour les dispenser d’un long cheminement en quête d’ouvrages dispersés, dans les problèmes posés par la lecture de l’Ecriture.

L’ouvrage est lui-même une compilation disparate de caractère exégétique, théologique, philosophique sémantique, historique et institutionnel. Les Scolies sont en somme un exposé de la foi chrétienne par questions et réponses. Les Mimré I-V ont trait à l’Ancien testament et les Mimré VI-IX au Nouveau. Ces commentaires des deux Testaments se présentent sous forme de questions posées quxquelles l’auteur répond plus ou moins longuement; à la fin de certaines sections des deux Testaments interviennent les explications laconqiues d’une série de mots ou d’expressions plus difficiles. Le Mimro X est une longue discussion sur la foi chrétienne avec un païen dont le point de vue exprime en eéalité celui de l’Islam(73). Le Mimro XI enfin fait un exposé plus ou moins étendu des différentes sectes ou hérésies apparues en Grèce, en Chaldée et en Perse(74).

A côté des Scolies de Bar Koni nous voudrions citer les Questions choisies d’Ishu bar Noun qui est mort en 828 âgé d’environ 85 ans. L’ouvrage est un questionnaire sur l’Ancien et le Nouveau Testament(75); il est moins étendu que celui de Bar Koni et il s’intéresse seulement à l’Ecriture. Il est divisé en sept parties consacrées repectivement au Pentateuque, aux Beth Mautbé (ou Sessions), aux prophètes, aux Psaumes, à l’Evangile, aux Actes des Apôtres et aux Epitres de saint Paul(76).

Moïse Bar Képha est un des écrivains jacobites les plus féconds et les plus originaux(77). Il est né à Balad vers 813. En 863 il est nommé évêque de Mossoul sous le nom de Sévère. Parmi ses commentaires scripturaires nous citons l’Hexaéméron(78) qui dépend en grande partie de Jacques d’Edesse, le traité sur le Paradis d’Eden(79), l’introduction au livre des Psaumes(80), des commentaires sur Matthieu, luc, Jean, Actes et Epitres de saint Paul(81). Moïse présente une interprétation très simple des textes bibliques sous forme d’interrogations et de réponses. Il cite ou utilise longuement les Pères surtout Jean Chrysostome, Ephrem, Jacques de Saroug, Sévère d’Antioche et d’autres.

Denys bar Salibi(82) est né au début XII° siècle à Mélitène. Nous ne savons rien de sa jeunesse sinon qu'il fut un enfant précoce. Vers 1150 il est nommé évêque de Marache. Ce qui est intéressant pour Denys c’est que la majeure partie de ses ouvrages est parvenue jusqu’à nous. Les Commentaires de Bar Salibi sont les plus développés que nous aient laissés les Syriens. A cause de leur étendue, l’ouvrage a été rarement copié en entier. Il s’agit là d’une compilation qui manque d’originalité mais elle est précieuse par sa riche documentation. L’ordre des livres est le suivant: Pentanteuque, Job, Josué, Juges, Samuels, Rois... chaque livre est pourvu de deux commentaires, l’un matériel ou corporel c’est-à-dire littéral, et l’autre spirituel ou mystique, c’est-à-dire allégorique ou symbolique. Pour les livres sapientiaux et quelques autres, il y a un commentaire basé sur la peshitto et un autre basé sur l’Hexaplaire(83). Les commentaires sur le Nouveau Testament suivent cet ordre: Les quatre évangiles(84), l’Apocalypse, les Actes, les sept petites épitres(85) et les quatorze épitres pauli-niennes. Ces commentaires présentent les mêmes caractères que ceux de l’Ancien Testament, mais les interprétations mystiques ou allégoriques sont inrcalées dans le commentaire littéral.

Et nous terminons ce panorama sur le patrimoine biblique dans l’Eglise syriaque par le Magasin des Mystères(86) de Barhebraeus qui est un volumineux répertoire de gloses relatives à l’exégèse biblique, à la critique des trois versions: peshitto, hexaplaire et héracléenne, ainsi qu’à la grammaire et à la lexicographie syriaques. L’auteur y cite aussi les versions grecques: les Septante, aquila, Symmaque, Théodotion; et pour les Psaumes, il cite l’hébreu et les versions copte et arménienne. Les écrivains ecclésiastiques mentionnés dans le commentaire sont Athanase, Basile, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse... Les jacobites Philoxène, Sévère d’Antioche, Moise Bar Kepha et un nestorien Ishodad de Merv. L’auteur se propose surtout d’établir le sens littéral de l’Ecriture. Dans les massores jacobite et nestorienne, il a recueilli un grand nombre de notices sur la prononciation exacte des mots syriaques et sur les différences qui existent à ce sujet entre Nestoriens et Jacobites. La préface de cet important ouvrage a été publiée par le cardinal Wiesmann(87). Le reste a été édité en Allemagne, par fragments, dans de nombreuses dissertations doctorales, le plus souvent sans traduction(88). Enfin Martin Sprengling et William Creigton Graham avaient commencé l’édition de l’ouvrage à partir du manuscrit de Florence de la traduction anglaise, et en avaient fait paraître une partie: de Genèse à II Samue(89). Mais ils se sont arrêtés depuis. Dernièrement, j’ai cru savoir que Mgr Cicek de Hollande publie une édition lithographique du texte(90). Quand donc aurons-nous une édition complète de cette oeuvre et de tant d’autres qui restent dans les mansucrits? Quand donc nous résolvous-nous, nous orientaux, à prendre en mains nos richesses au lieu de laisser les autres les découvrir à notre place?

Et à la fin de mon parcours, j’arrive à la théologie. La littérature syriaque présente dans ce domaine trois lignes: la ligne de la théologie orthodoxe, c’est-à-dire celle qui prévalut jusqu’aux conciles d’Ephèse et de Chalcédoire, la ligne de la théologie nestorienne ou orientale, et théologie monophysite ou occidentale. Si la première fut marquée par un équilibre proche des sources bibliques et qui ne connaît pas, comme dit Rphrem, le venin des Grecs, la seconde insista sur la séparation entre les deux natures au risque d’oublier l’unité de la personne et la troisième insista sur l’unité de la personne au risque d’escamoter la distinction entre les natures. Je n’insisterai pas outre mesure sur l’impact de la politique sur une première séparation et une deuxième séparation entre les Eglises orientales. Tout le monde sait en effet l’importance de la collusion entre le temporel et le spirituel dans nos pays et tout historien reconnaît combien les vues policiques de Constantinople cherchaient à travers une domination religieuse. Le Grec devenait l’ennemi pour le Syrien et une séparation entre les langues et les cultures fut le point de départ d’une autre Séparation. Rejeter l’obédience de Constantinople revenait à rechercher une indépendance politique et une autonomie culturelle. C’est ce que fit d’abord l’Eglise nestorienne en Mésopotamie, puis l’Eglise monophyaite en Syrie créant ainsi deux Eglises à côté de la grande Eglise grecque.

Cette double théologie nestorienne et monophysite fut riche, ai-je dit, mais elle fut grevée par un aspect polémique: le Nestorien attaquait le Monophysite et celui-ci le lui rendait bien, et cela nous priva quelquefois d’une théologie irénique qui qurauit pu être utile à toute l’Eglise. Ceci pour les temps anciens. Quant aux temps modernes où nous vivons, nous ne pouvons que regretter pour l’Orient sa méconnaissance de tout ce patrimoine théologique. Normalement, nous traduisons les livres théologiques qui viennent de l’Europe; et quand il nous arrive de composer, nous revenons à des sources allemandes, anglaises ou françaises. De toute façon, nous sommes étrangers à la pensée orientale et nous pensons en catégories occidentales. Si l’Amérique la tine cherche une théologie propre à son terroir, si l’Afrique prône une théologie africaine, il serait temps pour nous d’apporter notre richesse à l’Eglise universelle par une théologie orientale. En disant cela, je ne prétends pas à l’archéologite, cette maladie qui veut nous ramener au IX° ou V° siècles au moment de l’apogée de la pensée chrétienne, mais je demande un retour aux sources orientales, à nos propres racines pour une pensée originale. Si dans nous réunions avec d’autres Eglises nous récusons la loi du nombre du fait que nous sommes des minorités, encore faut-il compenser par la richesse d’une pensée si proche du Christ et des Apôtres pour présenter une personnalité originale de nos Eglises de langue syriaque.

Et après ce réquisitoire, venons-en à exposer nos richesses dans le domaine théologique. La première oeuvre syriaque qui nous resta fut le livre des Lois des pays ou livre du destin(91) de Bardezane, puis ce furent les Démonstrations d’Aphraate, le Sage persan(92), les Actes de Siméon Bar Sabbaé et de Miles. Et nous arrivons vite à Ephrem, ce père de l’eglise du IV° siècle. Il laissa une œuvre monumentale et les écrivains lui qttribuèrent leur œuvre à tel point qu’il nous fut particulièrement difficile de départager ce qui est d’Ephrem de ce qui ne l’est pas. De plus, l’œuvre d’Ephrem fut traduite en armenien, grec, géorgien... et l’on ajouta d’autres œuvres, ce qui fait que l’œuvre mise sous som est vraiment immense. En me limitant à l’oeuvre syriaque et en prenant appui sur Edmund Beck(93), le grand spécialiste d’Ephrem, je citerai les Hymnes sur la Foi(94), les Hymnes sur les doctrines erronées(95), les Hymnes sur le Paradis(96), les Hymnes sur l’Eglise(97), les Hymnes sur la Virginité(98), les Sertmons sur la Foi(99) et la collection des Sermons(100).

Après Epgrem nous citons Isaac d’Antioche avec ses Homélies, Babai avec ses Hymnes, Cyrillonas et Rabboula.

Avant de passer au mestorianisme et au momophisme, je voudrais mentionner les œuvres grecques qui ont été traduites et ont été conservées en syriaque: les deux épitres de Clément de Rome aux Corinthiens(101), les deux épitres sur la Virginité(102), les trois épitres de saint Ignace d’Antioche à Polycarpe, aux Ephésiens et aux Romains(103). Des fragments de Polycarpe, de Justin, d;Hippolyte, de Denys et de Pterre tous deux patriarches d’Alexandrie, d’Apollinaire, de Grégoire le Thaumaturge, de Grégoire de Nazianze. La Théopahnie d’Eusèbe n’existe plus qu’en syriaque(104), de même les Lettres festales d’Atanase d’Alexandrie et ses canons concernant le clergé d’Egypte. La liste serait longue si j’avais à énumérer toutes les oeuvres grecques passées en syriaque et spécialement celles des hérétiques qui ont pu traverser la frontière et parvenir à nous malgré leur disparition du monde grec.

Les autres nestoriens sont nombreux: Barsauma, Narsès, Acace, Paul de Nisibe, Mar Aba 1er, thomas d’Edesse, Ishoyahb 1er, Balai le Grand, fidèle à la théologie de théodore de Mopsueste. Puis ce furent Dandisho Qatraya, Isaac de Ninive, le maître spirituel, Joseph Hazzaya et bien d’autres.

Parmi les Jacobites, Jacques de Sarough dont on discute s’il fut monophysite(105), Jean d’Apamée, Sergius Reshaina. Mais les premiers théologiens monophysites furent Philoxène de Mabboug avec son oeuvre dogmatique(106) et ascétique(107), Polycarpe, Sévère d’Antioche, Jacques Baradée, ce propagateur du monophsisme sévérien qui laissa son nom aux Syriens monophysites, Jean d’Asie et Henana. Nous avons aussi Paul de Tella, Thomas de Héraclée, connu pour sa révision de la Bible syriaque, Jacques d’Edesse dont l’oeuvre reste inédite malgré son importance, Georges des Arabes et à la fin Barhebraeus avec son Candélabre du Sanctuaire(108).

La liste est forcément incomplète et je n’ai fait que mentionner les noms. tout cela montre la richesse d’une littérature religieuse qui si elle était traduite et lue pourrait être un lieu de ressourcement théologique à un Orient aliéné depuis des siècles à l’occident non seulement au point de vue économique mais aussi culturel et religieux.

Telles sont les grandes lignes du patrimoine de langue syriaque? J’ai parlé de la philosophie, de l’histoire, du droit, de l’exégèse et de la théologie, et j’ai laissé dans l’ombre d’autres aspects, faute de temps. Cela dit une richesse à nulle autre pareille du point de vue quantitatif et je laisse aux chercheurs de montrer la valeur de cette richesse. Et mon souhait serait de voir les chercheurs du monde proche oriental s’atteler à toute cette «littérature» pour nous la faire découvrir. N’est-ce pas que la confrontation de notre patrimoine si divers avec nos problèmes actuels pourra être le point de départ d’une théologie contem-poraine au Moyen-Orient?

 

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