La Syrie dans la Bible
1. Ancien Testament
Dans la généalogie des peuples, on mentionne les Arvadites et les Hamatites (Hamat ou Emèse, Arwad) comme descendants de Canaan, fils de Ham et petit-fils de Noé (Gn 10,18). Ce sont des Canaéens. En outre, la ville d’Ugarit (Ras Shamra) a laissé des textes dont s’est inspiré le livre des Psaumes (par exemple quand il utilise des images comme celle du chevaucheur des nuées). Quant à Abraham, qui partit d’Our en Chaldée et arriva en Palestine, il dut passer par la terre syrienne. Puis lors de la guerre contre les quatre rois, il poursuivit ces derniers jusqu’à Damas (Gn 14,15).
Quand les Hébreux passèrent d’Egypte en Canaan, ils voulurent traverser le pays des Amorites; il y eut alors une guerre avec Og, roi de Bashan, dans la ville d’Edrei (l’actuelle Deraa dans le Hauran). Ce roi avait voulu les en empêcher, mais ils le vainquirent et mirent la main sur ses terres (Nb 21,33,35; Dt 3,1). Alors la terre des Amorites passa aux mains des Hébreux, de la vallée d’Arnon jusqu’au mont Hermon qui constitue la frontière entre le Liban et la Syrie. Cette montagne, que les Sidoniens nommèrent Serion, fut appelée Senir par les Amorites (Dt 3,8-9). Quant à la terre de Bashan, elle fut le lot de la demi-tribu de Manassé (Dt 3,13). Lors de la répartition des terres entre les tribus, la ville de Qenat (Nb 32,42) échut à Novah et prit son nom. Il semble que cette ville soit en Syrie.
Le deuxième livre de Samuel (8,5-6. 9-12) et le premier livre des Chroniques (18,3-10) parlent d’une guerre entre David et Hadadézer. Le premier livre des Rois (11,32-35) parle de Reon, fils d’Elyada, qui s’était enfui de chez Hadadezer, le roi de Çoba son maître. Il faut savoir que Hadad fut roi de Damas et représentait un danger pour le royaume du Nord.
On parle ensuite d’un traité entre Asa, roi de Juda, et Benhadad 1er, contre Baasha, roi d’Israël (1 R 15, 18-19). Le livre des Rois parle aussi d’un miracle en faveur de Naaman, chef de l’armée du roi d’Aram et habitant de Damas. A un moment de l’histoire, il y eut un accord entre Reçon, roi de Damas, et Peqah, fils de Remalya, roi d’Israël, contre le roi de Juda, Achaz. Celui-ci demanda le secours de l’Assyrie. Teglat Phalasar III répondit; il prit Damas, tua son roi et déporta la population en Anatolie (732 av JC). Sargon II continua le travail de son prédécesseur; il assiégea la Samarie qui tomba entre ses mains en 721. Il prit une partie de la population de Gozan, au nord de la Mésopotamie, et des gens de Hamat qu’il fit venir en Samarie.
Dans le livre des Rois et dans celui d’Isaïe, on parle des villes que prirent les Assyriens: Kalno, au nord d’Alep, qui fut prise par Teglat Phalasar en 738 (Is 10,8); Arpad, près d’Alep, qui fut assiégée parce qu’elle s’était liguée contre lui. Damas tomba aussi en 733. Sargon II avait pris Hamat en 720 et Karkémish la même année. En outre, en 609, Karkémish fut le lieu d’une bataille entre Nekhao, le roi d’Egypte venu aider le roi d’Assyrie, et Nabuchodonosor le Babylonien. C’est à ce moment que mourut Josias, roi de Juda, quand il voulut stopper la marche de l’armée égyptienne. Ce même Nabuchodonosor vainquit Sédécias, roi de Juda, et le fit venir à Ribla (pas loin de Homs) sur l’Oronte: c’est là qu’il lui creva les yeux, après avoir tué ses enfants. Enfin, dans le livre des Maccabées, on parle de l’armée séleucide avec son roi qui vivait à Antioche. Le texte grec parle, en fait, de l’armée sy-rienne (1 M 3,13. 41...).
2. Nouveau Testament
La Syrie est citée plus d’une fois dans le Nouvau Testment. En Mt 4,24, il est dit que la renommée de Jésus gagnait la Syrie. En Lc 2,2 on parle de Quirinius qui était gouverneur de Syrie et dont on trouva une inscription au nord de l’ancien Damas (aujourd’hui, en plein Damas). Dans le livre des Actes, le quartier général de Paul est Antioche de Syrie. On le voit parcourir la Syrie et arriver en Cilicie (Turquie, cf. Ac 15,23,41; Ga 1,21). Enfin il faut mentionner que la conversion de Saul, devenu Paul, eut lieu sur la route de Damas (Ac 9; 22; 26).
Outre le corpus biblique, il faut citer les grandes villes sy-riennes qui nous laissèrent une abondante documentation: Mari, Ebla avec des milliers de textes, sans compter Ugarit. La ville de Dura-Europos garde des fresques uniques qui sont actuellement au musée de Damas. Enfin, il faut signaler le manuscrit hébreu qui était à Alep avant de s’envoler vers Jérusalem. Il est daté de 930 et contient surtout les prophètes et les psaumes; il est plus vieux que celui de Léningrad (1009) qui reste la base des éditions utilisées aujourd’hui.
(Traduction de l’arabe)