L’Habitat au Liban d’apès les sources bibliques

L’Habitat au Liban d’apès les sources bibliques

Le mot habitation (bayt) rencontre plus de 1750 fois dans l’Ancien Testament. Il embrasse toutes sortes d’habitat: depuis le plus simple, depuis la tente (Gn 27, 15), jusqu’au palais royal (1R 7,1) et au Temple consacré pour le service de Dieu (1R 6,1). Ce terme revient à une racine qui signifie: «Lieu pour passer la nuit».
Notre étude de l’habitat au Liban, partira des textes bibliques. Ce n’est pas le lieu de dire combien la nature de la Phénicie est proche de celle de Canaan. Et pour ce qui est des grandes constructions, la ressemblance est remarquable.
Nous nous arrêterons à trois thèmes: la maison des riches; les mtériaux de construction; la construction en pierre de taille qui est une méthode typiquement phénicienne et dont on trouve des traces même dans «certains bâtiments de Nimrud».
1. La maison des riches
Trois genres de maisons se laissent dégager: La maison très riche qui présente un certain nombre des chambres, avec deux ou même trois étages. Un second genre ce voit chez les familles des riches fermiers: un certain nombre de chambres autour d’une cour intérieure. Et enfin, la maison des gens pauvres.
Laissons parler les textes bibliques. Il y est dit que «Salomon bâtit les deux maisons, la maison du Seigneur et la maison du roi». La richesse apparaît surtout chez Dame Sagesse qui «a bâti sa maison» et «taillé ses sept colonnes». Nous sommes vraiment dans une maison royale. Et le chiffre sept indique la plénitude. Cela nous fait penser à la «maison de la forêt du Liban».
Quant à la chambre haute, elle est fréquemment citée dans les textes bibliques. On lit que «David monta dans la chambre haute au-dessus de la porte et il se mit à pleurer».Et encore: «Akhazias tomba du balcon de sa chambre haute à Samarie et se blessa grièvement». On parle aussi de chambre haute à propos d’Eglon roi de Moab».
Ici, il faut distinguer la chambre haute de la terrasse qui peut être un «parterre» devant la chambre haute. Et l’on peut trouver une autre expression qui nous fait penser à la chambre haute. C’est la fenêtre. «Mikal fit descendre David par la fenêtre». Et quand David transportera l’Arche d’alliance et dansera, «Mikal se penche de la fenêtre» pour le mépriser. La mère de Sisera, elle aussi, se pencher par la fenêtre et regarde à travers le grillage. Enfin, nous voyons Jézabel se penche sur la fenêtre. Jehu leva les yeux vers la fenêtre et dit: «Jetez-la en bas».
La chambre haute n’était pas propre aux maisons des rois. Mais certaines familles en possédaient. C’est ainsi que la veuve de Sarepta (Sarafand au Liban avait une maison à chambre haute où logeait Elie le prophète. On dira de même pour Elisée. La femme Shounamite demande à son mari une construction en dur et non un abri provisoire, tente ou hutte de branches.
Que peut-on dégager de cette moisson? Nous avons une première catégorie d’habitat. Ce sont les maisons très riches. Elles possèdent plusieurs chambres. Le toi a dû être en bois et il formait le plancher de l’étage supérieur (la chambre haute). On y remarque la présence de fenêtres assez larges. C’est qu’on n’a pas peur des voleurs. Et puis cela permet une certaine fraîcheur.
L’intérieur de ces maisons est lui aussi très riche. Les murs sont lambrissés de bois ou même quelquefois d’ivoire. Voilà ce que nous lisons à propos de Salomon. «Il fit la salle du trône où il rendait la juctice; elle avait un rêvement de cèdre depuis le sol jusqu’aux poutres». Plus loin il est dit que le roi a construit à «la fille de Pharaon qu’il avait épousée» une maison «comme cette salle».
Amos parle des riches de Samarie au temps de Jéroboam II (787-747) qui connut une très grande prospérité. Ils ont la maison d’été et la maison d’hiver. Ils ont de grandes maisons. Ils ont même des maisons d’ivoire.
Ici nous retrouvons un élément typiquement phénicien: l’aménagement des boiseries qui couvraient les parois des maisons des rois comme des maisons des dieux. Au temple de Jérusalem, l’intérieur était lambrissé en bois sculpté, et cela matérialisait le saint des saints. Pour cela, Salomon avait non seulement fait venir du bois, mais aussi des ouvriers pour le travail. Et l’on retrouve là toute une technique avec le motif décoratif, les coloquintes, les palmes et les fleurs.
Nous lisons dans le texte biblique: «Salomon bâtit la maison et l’acheva. Puis ils bâtit les parois intérieures de la Maison en planches de cèdres, depuis le sol de la Maison jusqu’aux poutres du plafond-il revêtit de bois l’intérieur-et il revêtit le sol de la maison de planches de cyprès... Les boiseries de cèdre qui étaient à l’intérieur de la maison portaient des sculptures en forme de coloquintes et de fleurs entre-ouvertes». Il est dit aussi: «Les ouvriers de Salomon, ceux de Hiram et les gens de Guebal se mirent à tailler et à préparer bois et pierres pour bâtir la Maison». Nous reviendrons au travail de la pierre. Pour le moment, nous voyons les gens de Byblos (Guebal) comme ceux de Tyr, (les gens de Hiram) travailler le bois. Le sol n’est pas en terre, comme nous le verrons pour les maisons moins riches. Il est couvert de bois. Il en est de même pour les murs. Ceux de l’intérieur sont de bois, ceuxde l’extérieur sont couverts de pierres. Le texte dira plus tard: «Tout était en cèdre, on ne voyait pas la pierre».
Cèdres et cyprès viennent du Liban. L’ivoire était amené par les commerçants phéniciens d’Afrique. Ainsi devaient être les riches maisons de Phénicie en cette période du 10°-8°s. av. JC. Bâties en pierre de taille, recouvertes de bois à l’intérieur et même d’ivoire. Colonnes de cèdres, planches en bois de cyprès, motifs de dcoration très fins, avec des meubles, des objets en bronze tels que Hiram de Tyr en fit pour le temple de Jérusalem. Mais ils est temps de revenir à l’habitat moyen ou pauvre afin d’en découvrir les matérieux utilisés pour la construction.
2. Les matériaux de construction
Dans sa diatribe contre les riches de Samarie, Amos disait: «La grande maison s’écroule, la petite maison se lézarde». Comment était faite la petite maison telle qu’elle apparaît dans les textes bibliques?
Elle était composée d’une ou de plusieurs pièces. Qiand la personne a un certain revenu, les chambres se situaient autour d’une cour intérieure. Sinon, c’est une grande salle rectangulaire divisée ou non en deux parties: une pour les gens et une autre pour les bêtes, les ustensiles et autres.
Et quels étaient les matériaux de construction de ces maison?  Voilà ce que nous dit un texte du Lévitique à propos de la lèpre des maisons: «Si la tache a pris de l’extension dans les parois de la maison, le prêtre ordonnera d’arracher les pierres qui sont tachées, il fera gratter tout l’intérieur de la maison et déversera hors de la ville dans un endroit impur la terre qu’on aura grattée... Si la tache se remet à bourgeonner... après qu’on en aura arraché les pierres, après grattage de la maison et recrépissage, le prêtre ira... on démolira la maison, tout ce qui est pierre, bois et crêpi de la maison. Le texte parle de la pierre, du bois, de la terre et du crepi. Dans un texte cité par Zacharie, on parle de «poutres et de pierres».
Comment s’imaginer la construction de telles maisons? D’abord les fondations qui peuvent être plus ou moins profondes. On entend Ezéchiel dire au nom de Dieu: «J’abattrai le mur que vous avez enduit de crepi, je le précipiterai à terre et ses fondations seront mises à nu». Et Job parle des pauvres qui ont bâti leurs maisons en argile et y ont placé les fondations sur la poussières. Elles étaient donc très fragiles. Le texte le plus parlant se lit dans la parabole des deux maisons. Jéusus nous met en face de deux situations; dans la première, un home ayant voulu construire une maison «a creusé, il est allé profond et a posé les fondations sur le roc». Dans la seconde, l’homme «a bâti une maison sur le sol, sans fondations».
Ensuite l’on parle des murs. Leurs matériaux peuvent être des pierres ou des briques cuites. Nous parlerons dans une troisième partie de la pierre taillée. Mais il semble que pour les pauvres, les pierres soient entassées et reliées par un mortier fait de terre. Ici nous nous rappelons la construction de la tour de Babel. Le texte dit: «Le bitume leur servit de mortier». En fait, on devrait traduire: «La terre rouge leur servit de mortier».
Le texte de la Genèse dit aussi; «Les briques leur servirent de pierre». En fait, c’est une autre manière d’élever les murs au Liban comme dans cet Orient. Cela n’a peut-être pas besoin d’être enduit de crépi, comme c’est le cas pour les construction en pierre. Mais ce n’est pas aussi solide. Un mur en brique peut être percé facilement. Ezéchiel entendra la voix de Dieu lui dire: «Sous leurs yeux tu perceras le mur et tu deras passer tes bagages par ce trou». Dans le livre de l’Exode il est dit: «Si le voleur, surpris à percer un mur, est frappé à mort....
Peut-on dire, comme pour certaines fortifications, que les fondations étaient en pierres et le reste en briques cuites ou en torchis? Pour les pays où il n’y a pas de rochers, cela est bien possible. Mais pour le Liban, les pierres se trouvent sur place sous forme de blocs de maillons. Il ne s’agit que de les entasser et de les collet avec du mortier.
Nous avons parlé de plancher pour les maisons riches. Quant aux maisons pauvres, le sol est en terre battue, et ceci restera ainsi pour longtemps dans la campagne libanaise. Devant la maison se trouve une sorte de plateforme, une sorte de cour extérieure. C’est un lieu aménagé et peu élevé où on peut s’asseoir. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui: mistable. Sa présence est vérifiée dans la maison de Jonathan, fils de Saül. Quand les fils de Rimmon sont venus tuer son fils Ishbosheth, celui-ci était couché pour le sieste de midi. Mais la «portière» qui s’occupait de lui était justement devant la porte. Elle moulait le blé. Elle s’assoupit et s’endormit, et cela permit aux deux asssassins d’entrer furtivement dans la maison.
Le foyer devait être à l’intérieur pendant l’hiver. Et à l’extérieur pendant l’été. Bien sûr, le combustible qui alimentait ce feu était le bois. Isaïe parle de celui qui veut «prendre du feu au foyer».
La maison des pauvres était d’un seul étage. Cela est clair dans le Cantique de Cantiques: «Mon chéri avance la main par le trou». Il a frappé à la porte, la fiancée a tardé à lui ouvrir. Alors il a passé ses doigts par le trou de la porte pour essayer d’ouvrir le loquet intérieur. Par ce trou on peut voir, car il est à niveau humain.
Et nous arrivons à la toiture. Des poutres en bois soutenaient l’ensemble qui était formé de trois ou deux couches; de petits morceaux de bois, des branches d’ardres ou des genêts, de la terre tassée grâces à un rouleau mis sur le toit pour cet usage. Si les gens sont trop pauvres, ils économisent les petits morceaux de bois.
A propos des poutres, je me contente de citer deux textes: Dans le premier, le prophète Habaquq dit à l’envahisseur: «La pierre du mur criera, et la poutre de la charpente lui répondra». Dans le second, Eéchiel s’adresse au roi de Tyr en lui parlant des ennemis qui viennent l’attaquer: «Ils démoliront tes luxueuses maisons, ils jetteront au fond de l’eau tes pierres, tes boiseries et ta poussière».
Le toit devait avoir un parapet pour eviter que les gens ne tombent et meurent.De plus, la présence du rouleau est attesté dans le livre des Juges. On parle de «roi» Abimelek qui s’approcha jusqu’à la porte de la tour pour y mettre le feu. Alors une femme lança une meule sur la tête d’Abimelek et lui fracassa le crâbe». Dictionnaires et commentaires parlent dela meule. Mais un texte du Deutéronome nous laisse penseurs. Il y est dit: «On ne prendra en gage ni le moulin ni la meule». Maiil est clair qu’il faut traduire: «On ne prendra en gage ni la meule ni le rouleau». Et le rouleau est un cylindre en pierre qu’on trouve sur la terrasse. Il est utilisé pour tasser la terre et empêcher l’eau d’y pénétrer. La meule se composant de deux pièces est dite «r h y m» au duel. Quant au mot «p h t r k b», il nous fait penser au rouleau. D’ailleurs, que fait la meule sur la terrasse? Et ensuite, comment une femme peut-elle porter la partie supérieure et la lancer rapidement sur la tête d’Abimelek. Enfin, comment expliquer la présence d’une meule pour moudre le grain dans une tour Comme les terrasses étaient en terre, le rouleau était bien là à sa place. La femme n’avait qu’à le pousserm il tourna et tomba sur la tête de ce «roi».
Enfin il faut signaler la présence d’une baie au milieu de la terrasse. Pendant l’été, elle est ouverte pour laisser le solein. Et comme on séchait les différents produits des champs sur les terrasses, on les descendait justement par cette baie pour qu’ils soient consommés pendant l’année. Mais durant la saison des pluies, cette baie était fermée par un couvercle avec du mortier sur les bords pour ne pas laisser s’infiltrer l’eau.
En parlant de la baie nous pensons à la scène où Jésus guérit un paralytique à Capharnaüm. L’Evangile de Marc dit: «Ils ont découvert le toit au-dessus de l’endroit où il était et, faisant une ouverture, ils descendent le brancard sur lequel le paralysé était couché». La TOB dit: «Il faut imaginer une maison palestinienne à un seul étage dont le toit en terrasse est fait de bois et de terre battue». La Bible de Jérusalem dit: «ayant creusé un trou».
Mais, en acceptant l’hypothèse de la baie dans la terrasse, on résoud nombre de problèmes. Comment creuser un trou? Avec une pioche Et la terre qui tombe sur la tête des gens? Et comment fermer le trou par la suite? Deuxième difficulté: A supposer qu’on a creusé un trou, qu’est-ce qui nous assure que le paralytique va «tomber» justement devant Jésus? Ici nous disons que les maisons antiques dans cet Orient étaient basses. Ensuite, les ouvertures étaient peu nembreuses pour ne pas dire nulles. Ainsi, il n’y avait pas de lumière. Pour cela, quand on enlevait le «convercle», le soleil entrait. Et pour que l’hôte soit bien vu, on le faisait s’asseoir sous cette baie. Ainsi Jésus était à la pace d’honneur. Et le grabat du paralytique s’est trouvé justement devant lui.
Ainsi, pour les gens qui amenaient le paralytique, il n’y avait qu’à enlever le mortier qui enduisait le bord du couvercle, puis à soulever celui-ci; quand ils descendent le brancard, le paralysé est juslement face à face avec Jésus. Ety sitôt la manœuvre, terminée, il b’y a qu’à remettre le couvercle et utiliser le mortier pour assurer l’étanchéité de la terrasse.
3. La constrution en pierre de taille
Si on observe une des ces villes antiques, on trouve que les maisons sont collées les unes aux autres. En effet, il s’agit de gagner de la place pour le plus grand nombre d’habitations. Dans certains de nos villages, chaque maison consiste en une chambre; son mur est commun à une autre maison adjacente. Ainsi nous comprenons la parole du prophète Isaïe invectivant les riches qui s’emparent des maisons et des champs des pauvres: «Ceux-ci joignent maison à maison, champ à champ jusqu’à prendre toute la place et à demeurer seuls au milieu du pays».
Mais notre propos n’est pas là. Nous voudrions dans cette troisième partie, étudier ce que nous disent les textes bibliques sur la construction en pierre de taille.
Isaïe rapporte la reflexion des habitants de Samarie; elle dénote leur fierté et leur orgueil. Les briques sont tombées, nous bâtirons en pierre de taille, les sycomors sont abattus, nous mettrons des cèdres à la place». Nous sommes là en face des plus riches des maisons avec le cèdre comme bois de construction et la pierre de taille pour les murs. Nous n’oublierons pas que la Samarie fut cosntruite lors de l’influence très grande de la Phénicie sur le Royaume d’Israël. Sous Omri (vers 880 av JC) les travaux commencèrent (1 R 16, 23-24). Elles continuèrent sous Achab, fils d’Omri (1 R 16, 32) qui avait épousé une princesse tyrienne, et sous Jeroboam II (2 R 14, 23).
Amos s’adresse aussi aux grands du royaume du Nord: «Les maisons en pierre de taille que vous avez bâties, vous n’y résiderez pas».
Qui a été l’artisan de ces constructions en pierre de taille? Les gens dela Phénicie. Nous lisons à propos de David ce qui suit: «Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David avec du bois de cèdre, des charpentiers et des tailleurs de pierres pour les murs, et ils bâtirent une maison pour David».
A propos de la construction du Temple, on verra les gens de Hiram et de Guebal qui se mettent à préparer les bois et les pierres pour la Maison du Seigneur.
Et après que le premier livre des Rois eut terminé de récapi-tuler toutes les constructions royales, il dit: «Tous ces bâtiments étaient en pierres travaillées aux dimensions des pierres de taille et sciées à la scie sur leurs faces intérieures et extérieures. Il y en avait depuis les fondations jusqu’aux corniches et, à l’extérieur, jusqu’à la grande cour. Pour les fondations: des pierres travaillées... Sur les fondations, il y avait des pierres travaillées aux dimensions des pierres de taille... Autour de la grande cour, il y avait trois rangées de pierres de taille....
J’ai cité ce long texte qui montre l’émerveillement de l’auteur (et du peuple) devant ces pierres taillées selon les meilleurs techniques de l’époque: elles ont été façonnées à la scie et non éclatées au ciseau. Ces phéniciens qui construisient ces édifices, avaient déjà dû construire d’aussi beaux, pour ne pas dire de plus beaux dans leur propre pays. Sinon David et Salomon n’auraient pas fait appel à eux.
Mais la question se pose. Somme-nous en face d’une technique phénicienne ou étrangère à la Phénicie? Ici, les avis se partagent en trois directions. Y. Shiloh parle d’une architecture israéliute. E. Stern insiste sur des éléments phéniciens dans l’architecture des ces constructions en pierre de taille. Enfin G.W. et O. Van beek parlent d’une architecture cananéenne et phénicienne...
I. Sharon qui semble prendre position pour le premier avis, essaie de présenter un état de la question. Ce problème dépasse les limites de notre recherche axée surtout sur les textes bibliques et ce qu’ils peuvent nous apporter de connaissance sur l’habitat en Palestine et partant au Liban. Mais il nous semble nécessaire de présenter le point de vue de Shiloh et de suggérer une ébauche de réponse à partir des textes bibliques et de ce que nous pouvons savoir des fouilles qui ont en lieu ici ou là.
D’abord l’influence phénicienne en Israël pendant les deux premières siècles du 1er millenaire, surtout dans le domaine de l’architecture, est, communément admise». Cependant «cette origine est niée par Y. Shiloh, au moins pour ce qui concerne les murs entièrement consturits en pierre de taille appareillées». Quelles sont ses raisons? «L’antériorité des attestations isrëlites sur celles de la Phénicie». Ensuite, «la population cananéenne avait atteint un très haut degré d’habileté technique». Enfin, «le manque de bois en Palestine... avait joué un rôle dans la mise au point d’un style architectural entièrement en pierre.
La première raison est une question purement archéologique. Les deux suivantes peuvent une réponse dans les textes bibliques.
«Si ce style est caractéristique des constructions officielles et prestigieuses en Israël, il est cependant attesté sur un nombre limité de sites».
Où se situent ces édifices construits en pierre de taille? D’abord à Jérusalem. Les textes bibliques sont clairs. David t Salomon ont fait appel à Hiram de Tyr et à ses artisans comme aux artisans de Guebal. Ensuite, dans le Royaume du Nord. D’abord en Samarie, la capitale. C’est à ce moment que l’influence phénicienne tait la plus importante dans le Royaume d’Israël. D’autres villes attestent des constructions en pierre de taille. Megiddo, Hazor, Dan. Ces villes sont si proches de la Phénicie. Alors que Bersheva ou Lakisch qui sont plus au sud ne connaisent pas les pierres de taille appareillées.
Ces constructions «à la manière phénicienne» sont concentrées sur deux siècles, le X° et le IX°; après cela, elles disparaîtront pour au moins trois siècles. C’est qu’à la fin du IX° s. Il y eut l’avènement de Jéhu (841-814), la rupture avec le royaume de Tyr et sans doute le départ des Phéniciens. Au VIII°s. le règne d;Ezéchias (716-687) connaîtra lui aussi de grandes constructions, mais on n’y remarque pas «cette architecture phénicienne». C’est que ce roi s’engagea dans une politique «d’indépendance» par rapport à l’Assyrie, comme par rapport à toute influence religieuse venant des pays voisins.
Mais revenons un peu aux textes. «Le roi Salomon leva une corvée parmi tout Israël: elle fut de trente mille hommes. Il les envoya au Liban, dix mille par moi, à tour de rôle; un mois ils étaient au Liban, deux mois chez eux. Adoniram était chef des corvées».Nous sommes là en face d’un nom phénicien qui signifie «mon seigneur est exalté». Etait-il chef des corvées? Certains doutent que David ou Salomon aient confié la responsabilité de la corvée à un étranger. Dans ce cas, serait-il l’architecte général comme Hiram de Tyr fut le maître d’œuvre des travaux en bronze et eut avec lui des ouvriers? Dans ce cas, on ne peut mettre au même plan les ouvriers de Salomon, pris dans des corvées et les artisans de Hiram et de Guebal. D’ailleurs le mot employé est «b o n é» c’est-à-dire ceux qui construisent.
Ainsi ce que dit le livre des Rois ne peut être une invention sans fondement historique. Et les ouvriers de Salomon étaient au Liban, non seulement pour couper le bois, mais aussi pour apporter les pierres. N’y avait-il pas de bois en Palesitne? Bien sûr que si. Sinon comment imaginer la présence d’animaux sauvages tels que le lion?. Enfin on a un texte qui parle de la Jungle du Jourdain. En effet, Dieu répond à Jérémie qui pose le prblème de la réussite du méchant: «S’il te faut un pays en paix pour être assuré, que feras-tu dans la jungle de Jourdain».
J’arrête là cette dscussion qui gagnerait à être corroborée par les dcouvertes archéologiques. Elle ne gagne rien à s’alimenter d’un certain «chauvinisme» au risque de fausser l’histoire et aller à l’encontre des textes bibliques.
Tel est un survol des textes bibliques ayant pour but de découvrir le genre d’habitat qu’a connu la Palestine, et partant le Liban: même géographie, même culture. Quand on sait que la Phénicie s’avançait jusqu’à Acca et que la tribu d’Asher s’enfonçait dans ce qu’on appelle la région de Tyr, on ne s’étonne pas de voir les techniques de construction passer d’un pays à un autre surtout au temps de grands rois qui furent David ou Salomon, Jéroboan ou Achab.

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