Moïse se mit debout devant le Seigneur, dans une attitude de prière et leva les mains vers le ciel. Le dialogue était splendide et dramatique tant il était plein d’enthousiasme. Moïse dit : « Quel malheur! Ce peuple a commis un grand péché et il s’est fait des dieux en or. Et maintenant, si tu lui pardonnes son péché (une condition), à ce moment-là, tu seras le Dieu miséricordieux, sinon, efface-moi du livre que tu as écrit (c’est la liste des peuples de Dieu. Lorsque le nom de Moïse sera effacé de ce livre, c’est comme s’il n’appartenait plus au peuple de Dieu).
Ses paroles ressemblent à celles de l’apôtre Paul : « Je désire être privé de Jésus à cause de mes frères ». Le Seigneur dit à Moïse : « C’est celui qui a péché contre moi que j’effacerai de mon livre (chaque personne est responsable de son péché) ». Moïse refuse ce fait et continue à dialoguer avec le Seigneur. Et maintenant, « pars » (comme s’il lui disait : que Dieu soit avec toi. Il n’y a plus rien à dire. Je n’irai plus avec vous). Guide le peuple là où je t’ai indiqué et c’est mon ange qui marchera devant toi ».
C’était la première fois que Moïses suppliait le Seigneur. L’intercession est une demande forte pour venir au secours du faible. Le coupable n’a pas le droit de lever les yeux, mais il doit les baisser. C’est pourquoi, seul le juste a le droit de lever les yeux et d’intercéder. C’était le cas de Moïse avec le peuple. Pour la seconde fois : « Ce peuple est le tien et non pas le mien », dit-il à Dieu. Le Seigneur répondit : « Dois-je marcher personnellement et te décharger de ce souci? » Moïse reprit : « Si ton visage ne nous guide pas ou (si toi, tu ne marches pas avec nous, personnellement) ne nous chasse pas de cet endroit (ta terre que tu nous as promise). Comment les gens peuvent-ils savoir que moi et ton peuple avons trouvé grâce auprès de toi? Mais quand tu marches avec nous... ». Le Seigneur dit à Moïse : « Ce que tu as dit maintenant, je le fais parce que tu as trouvé grâce auprès de moi et je t’ai appelé par ton nom ». Imaginez cette relation intime : Le Seigneur a su le nom de Moïse, c’est pourquoi Moïse a pu invoquer, intercéder, offrir sa vie, s’il le faut, en holocauste, pour son peuple. C’est la prière d’intercession, elle est très importante dans le livre saint, qui est, avant tout, le livre de la prière.
La prière de Moïse ressemble de très près à celle d’Abraham; elle prend la forme d’un dialogue et ceci eut lieu lorsqu’Abraham apprit la catastrophe qui allait frapper Sodome. Le Seigneur dit : « Les plaintes contre Sodome et Gomorrhe sont si fortes et leurs péchés si lourds. Je descends voir si, vraiment, ils ont agi en tout comme la plainte en est venue jusqu’à moi. C’est ce que je dois savoir ». Abraham s’approcha et dit : « Vas-tu vraiment supprimer le juste avec le coupable? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville, vas-tu vraiment supprimer cette cité? Ou lui pardonner à cause des cinquante purs qui s’y trouvent? Loin de toi une telle conduite. Faire mourir le juste avec le coupable? Il en serait du juste comme du coupable? L’innocent aurait-il le même sort que le pécheur? Loin de toi! Le juge de toute la terre n’exercerait-il pas la justice? » La prière continue sous forme de dialogue. Abraham diminue le nombre des justes et Dieu accepte de sauver la ville. Abraham sut qu’il n’était que « poussière » et « cendre » et pourtant il poursuivit son dialogue jusqu’à la fin et Dieu prolongeait ce dialogue avec une personne qu’il avait bien connue « personnellement ». Qui est Abraham et que fera-t-il? « Il prescrira à ses fils d’observer la voie du Seigneur ».
L’homme est faible et Dieu est tout-puissant. Dieu est aimable et l’homme se base sur cet amour de Dieu envers lui, sa créature, voire même envers ceux qui l’aiment et que Jésus appellera les fils et les filles de Dieu. Dieu est juste et sa justice s’étend à tout l’univers. Dieu est le Fidèle sur qui l’on peut compter toujours, c’est pourquoi nous élevons nos prières vers lui, pour nous et pour ceux qui nous entourent. Tous, nous pouvons être Moïse ou Abraham. Nous pouvons être Samuel qui, une fois qu’il a quitté son peuple et a nommé Saül leur roi, fut prié par son peuple. Les gens lui ont demandé : « Prie pour tes sujets » (intercède, invoque) à ton Seigneur Dieu, de peur que nous mourions… » Samuel leur répondit : « Le Seigneur n’abandonne pas son peuple, pour son grand nom ».
Les prophètes ont prié pour le peuple comme Amos lorsqu’il a pressenti le danger : « Ô Seigneur, mon Dieu, pardonne, je te prie, sinon comment Jacob survivra-t-il (ses fils et ses descendants)? Il est très petit ». Que fut l’effet de cette prière? Le Seigneur regretta son acte et dit : « Il n’y aura pas de châtiment ». Amos a prié le Seigneur à trois reprises, et le Seigneur a exaucé les prières du prophète. Il regretta ce qu’il avait eu l’intention de faire, de punir le peuple. C’est la prière des justes.