Le Seigneur clément et miséricordieux

 

Le Seigneur clément et miséricordieux

 

 Pourquoi s’attarder à parler du péché? Pourquoi s’arrêter à la laideur et à la turpitude? Pour que l’homme fasse attention à ce qui peut le défigurer et défigurer son prochain. C’est un avertissement et une mise en garde. C’est là le rôle des prophètes. Amos a prévenu les royaumes de l’Orient : Danas a haché Galaad sous des herses de fer. Gaza a pris en otage tout un peuple et l’a vendu comme on vend des esclaves, ainsi que Tyr. Edom a tué son frère par l’épée et Ammon a éventré les femmes enceintes et tué les bébés dans les entrailles de leurs mères. C’est ainsi que le prophète Amos a donné son jugement aux villes pécheresses; et Isaïe a mis en garde les riches qui privent le pauvre de sa maison et le malheureux de son champ. Est-ce qu’ils croient qu’ils vivent seuls sur la terre?

Ce qui attire l’attention des prophètes c’est que Dieu est toujours prêt à pardonner. Dieu souffre lorsqu’il voit son peuple opprimé et souffrant à cause de l’ignorance de ses gouverneurs. Que de fois on dit dans le livre des Rois : Celui-ci n’a pas fait ce qui est juste aux yeux de Dieu, aux yeux des hommes? Peut-être. Même si c’était Salomon en personne. Mais il a accablé son peuple d’impôts pour se bâtir ses maison luxueuses, se procurer des meubles pour ses palais qui éblouissent les yeux des visiteurs entre autres la reine de Saba.

Selon le Livre, ce qui arrive à un tel roi ou à ces gouverneurs est un châtiment venant de Dieu. Dans notre langage humain, nous disons : Dieu le permet; mais le dernier mot n’est pas pour le châtiment; il est pour la miséricorde et le pardon. Là nous lisons quelques phrases du prophète Osée sur les sentiments paternels et maternels : « Au moment où Israël (ou le royaume d’Israël avec sa capitale la Samarie) était enfant, je l’aimais, (Dieu aime son peuple depuis des siècles), et d’Égypte j’ai appelé mon fils. Toutes les fois que je l’appelais, il s’enfuyait (Nous imaginons la mère courir après son fils ou sa fille). C’est moi qui leur ai appris à marcher et je les ai portés dans mes bras, mais ils n’ont pas avoué que c’était moi qui avais amélioré leur situation (ils étaient dans un état piteux). Je les ai attirés vers moi avec les cordes de la miséricorde (non pas la violence et la force) et les liens de l’amour. J’étais pour eux comme celui qui porte un enfant dans ses bras, se penche à lui et lui donne à manger ». Ils veulent retourner en Égypte, la terre de la servitude, ils veulent s’accrocher à l’Assyrie malgré les malheurs qu’elle leur a portés voilà qu’ils sont partis et ont refusé de retourner et de se repentir malgré le joug qui pesait sur eux. Que fait le Seigneur? Et voici la réponse : « Comment puis-je vous abandonner, enfants d’Israël? Comment vous délaisser alors que mon cœur s’embrase et mes entrailles s’enflamment? Je ne vous punirai pas dans mon ardente colère. Je suis un Dieu et non pas un homme ». Le comportement de Dieu est différent de celui des hommes. C’est ce que le livre nous apprend et nous fait comprendre que la joie du Seigneur est de pardonner, de récupérer le plus vite possible son peuple et de le ramener « au bercail » comme fait le berger avec son troupeau. Nous écoutons ici la fin du prophète Amos où Dieu redonne l’espoir au peuple et lui fait comprendre que Dieu lui a pardonné et qu’il va le reconstruire.

« Ce jour-là, je relèverai la hutte croulante de David »; la ville de Jérusalem qu’on croyait une forteresse ressemble à une tente que le vent peut arracher facilement. Elle s’est écroulée et voici que Dieu la redresse comme autrefois. Elle fut détruite, et Dieu l’a reconstruite. « Je colmaterai les brèches des murs ». Quand elle était assiégée, tout a été ébranlé; certains murs lézardés ont croulé. Dieu répare toutes les fentes et consolide les murs tout en sachant que c’est Dieu qui la protège. « Je prends pitié de lui (« mon serviteur David et son peuple ») et je restaure son royaume comme autrefois ». Certes, Jérusalem, la tour de David, le temple… tout cela renaît par l’intervention de Dieu qui vient au secours de son peuple comme Il l’a fait autrefois.

« Voici que viennent des jours, oracle du Seigneur ». Dieu dit et agit; pas de contradiction entre ses paroles et ses actes. Ce sont les récoltes, ce sont les richesses de la terre; tout cela montre le bonheur que procure la présence de Dieu parmi son peuple repenti. « Où le laboureur suit de près celui qui moissonne, et le vendangeur celui qui sème ». Pas de repos pour la terre. Elle est toujours riche. Venez à la moisson, venez aux vendanges. Les vendanges se rattachent à la fête des Tentes après que la « tente » de David fut réparée. Le pain sans levain nous rappelle la fête de pâque avec la moisson de l’orge; et la fête des semaines (la pentecôte) nous fait vivre la moisson du blé. « Les montagnes versent du vin et toutes les collines de même ». L’eau n’est pas la seule boisson ordinaire, mais aussi le vin qui est signe de joie, lors des fêtes du Seigneur.

Ils étaient dans la déportation et voici que le Seigneur les ramène à leurs demeures. Leurs villes étaient démolies, ils les ont reconstruites; ils y ont habité, et ne coucheront plus à la belle étoile, les vignes ont été coupées, ils en ont emplanté d’autres; ils ont cueilli leurs grappes de raisin et ont bu leur vin à la fin de l’année. Ils ont cueilli les fruits d’autres arbres : le figuier, l’olivier, le grenadier. Et finalement, le peuple ne sera plus déraciné après que Dieu l’eut planté dans sa terre comme on plante le chêne; alors personne ne pourra le déplacer ou le déraciner. La terre est la terre de mon peuple, dit le Seigneur. Si c’est moi qui lui ai donné cette terre; qui la lui arrachera? « C’est ce que dit le Seigneur Dieu ». Il suffit qu’il le dise et tout s’accomplit.

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