L’IMAGE DE LA VIERGE MARIE DANS L’ANCIEN TESTAMENT

L’IMAGE DE LA VIERGE MARIE DANS L’ANCIEN TESTAMENT

Le Concile Œcuménique Vatican II écrit dans le Catéchisme Ecclésial sous l’article 55 :

« . »

Les Livres de l’Ancien et du Nouveau Testament montrent la contribution de la Mère du Salvateur  dans l’accomplissement du Salut.

Dans la Genèse, la victoire sur le serpent – représentant le monde du péché-inspire le Visage de la Femme, Mère du Rédempteur (Gn.3, 14- 15) :

«Alors Yahvé dit au serpent :…Maudit sois-tu entre

Tous les bestiaux…Je mettrai une hostilité entre

Toi et la femme,…il t’écrasera la tête… »

Et quand est signalée La Vierge, l’on précise qu’elle enfantera un fils, l’Emmanuel (Is.7, 14) :

«C’est pourquoi le Seigneur lui-même

Vous donnera un signe :

Voici, la jeune femme est enceinte,

Elle va enfanter un fils et

Elle lui donnera le nom d’Emmanuel. »

A la lumière de ces versets bibliques, reconnaissons et admirons le Visage de la Vierge dans l’Ancien Testament ; certains portraits et symboles font refléter l’existence de toute mère parmi le Peuple de Dieu, lesquelles conservent une implication essentielle dans l’histoire de l’humanité.

A-    Figures et métaphores.

Les diverses exhortations mariales remémorent des événements et des symboles de l’Ancien Testament.

a)- Toute beauté dans la nature nous rappelle Marie.

Étoile matinale, pleine lune et soleil irradiant dans l’Auguste Temple (Si.50, 6-7) :

«…comme l’étoile du matin au milieu des nuages,

Comme la lune en son plein,

Comme le soleil rayonnant sur le Temple du Très-Haut,

Comme l’arc -en -ciel brillant dans les nuages de gloire. »

Lors de la création des Cieux et des Astres (Ps.8, 4) :

« À voir  ton ciel, ouvrage de tes doigts,

La lune et les étoiles, que tu fixas,… »

Et de la ronde solaire (Ps.19, 7) :

« À la limite des cieux il a son lever

Et sa course atteint à l’autre limite,

À sa chaleur rien n’est caché. »

Signe de don divin, l’étoile évoque Sa miséricorde et Son amour proche, la venue de Marie préparant celle de Jésus (Ct. 6,10) :

« Qui est celle-ci qui surgit comme l’aurore, Belle

comme la lune, Resplendissante comme le soleil… ? »

Arc- en -Ciel aperçu par Noé après le désastre du Déluge, lui faisant comprendre l’acquiescement de Dieu après sa colère du péché  envahissant la terre des hommes (Gn.9, 12-13) :

«…Voici le signe de l’alliance que j’institue

Entre moi et vous et tous les êtres vivants

Qui sont avec vous : Je mets mon arc dans la nuée et

Il deviendra un signe d’alliance entre moi et la terre.»

Il suffit que le Seigneur regarde son fils jésus et la Vierge Marie pour se souvenir de l’alliance signée avec tout être vivant (Gn.9, 17) :

«…Tel est le signe de l’alliance que j’établis entre moi et

Toute chair qui est sur la terre. »

Si le péché est entrée dans le monde par un seul homme, de même la Grâce divine a abondé grâce à La Vierge Marie, par un Homme Unique, Jésus-Christ (Rm.5, 12-15) ;

«Voilà pourquoi, de même que par un seul homme

Le péché est entré dans le monde,

Et par le péché la mort,

Et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes,

Situation dans laquelle tous ont péché ;

-Car jusqu'à la Loi il y avait du péché dans le monde,

Mais le péché n’est pas imputé

Quand il n’y a pas de loi ;

…Si par la faute d’un seul, La multitude est morte,

Combien plus la Grâce de Dieu et

Le don conféré par un seul homme,

Jésus-Christ,

Se sont-ils répandus à profusion sur la multitude. »

Marie, nuées attendues par le Peuple de Dieu au temps d’Élie, pendant la période de crise  symbolisée en trois années consécutives et quand pleuvront des eaux diluviennes suite à l’ordre de Yahvé – pluie patrologiquement explicitée  comme  par  l’arrivée de Jésus-Christ (1R.18, 45) :

«Sur le coup, le ciel s’obscurcit de nuages et

De tempête et il y eut une grosse pluie ... »

Marie, Terre fertile, bonne pour la semence, comblée de fleuves et de sources d’eau (Dt.8, 7-10) :

«Mais Yahvé ton Dieu te conduit vers un heureux pays,

Pays de cours d’eau, de sources

Qui sourdent de l’abîme dans les vallées

Comme dans les montagnes.

…pays  où le pain ne te sera pas mesuré et

Où tu ne manqueras de rien…

Tu te rassasieras et tu béniras Yahvé ton Dieu

En cet heureux pays qu’il t’a donné.»

Marie est cette haute montagne, surplombant des collines et des monts, invitant une multitude de nations (Is.2, 2-3) :

«La paix perpétuelle.

Il arrivera dans la suite des temps

Que la montagne de la montagne de la maison

De Yahvé sera établie en tête des montagnes

Et s’élèvera au-dessus des collines.

Alors toutes les nations afflueront vers elle,…

Diront : ‘Venez, montons à la montagne de Yahvé,

À la maison du Dieu de Jacob…

’Car de Sion vient la loi

Et de Jérusalem la parole de Yahvé. »

b)- Les événements bibliques nous rappellent la Vierge Marie.

Les Pères de l’Eglise comparent Marie a plusieurs faits dont le Paradis Terrestre planté par la main du Seigneur pour y faire demeurer l’homme dans le bonheur. Paradis au centre d’un désert aride, l‘Eden se distingue par la Présence de Dieu, comme se distingue Marie des autres femmes vu que Dieu est avec elle, l’ayant remplie de ses grâces – paraissant telle une fleur parmi les ronces (Ct.6, 2) :

«Mon bien-aimé est descendu à son jardin,

Aux parterres embaumés,

Pour paître son troupeau dans les jardins,

Et pour cueillir des lys. »

L’Arche de Noé voguant sur les eaux du Déluge,  portant le Salut et la Vie à tous ses occupants (Gn.6, 18-19) :

« …J’établirai mon alliance avec toi et

Tu entreras dans l’arche, toi et tes fils,

Ta femme et les femmes de tes fils avec toi.

De tout ce qui vit, de tout ce qui est chair,

Tu feras entrer dans l’arche

…pour les garder en vie avec toi…. »

Ainsi que Noé représente le père d’une humanité nouvelle signant une alliance avec Dieu, Jésus, dans le sein de Marie, est un père d’une nouvelle humanité liée à Dieu par une nouvelle chronologie  éternelle, à travers le sacrifice du Christ sur la Croix.

L’échelle de Jacob attirant le ciel vers la terre (Gn.28, 12) :

«Il  eut un songe :

Voilà qu’une échelle était dressée sur la terre et

Que son sommet atteignait le ciel, et

Des anges de Dieu y montaient et descendaient. »

Grâce à Marie, comme Jésus, présente ici-bas pour relever  et anoblir la terre vers le ciel  (Jn.12, 32) :

«Et moi, une fois élevé de terre,

Je les attirerai tous à moi. »

Par Sa mort dans le corps pris à la Vierge Marie, l’humanité se réconcilie avec Dieu et la paix s’accomplit (Co.1, 19-20) :

«Primauté du Christ.

Car Dieu s’est plu à faire habiter en lui

Toute la Plénitude et par lui a réconciliée

Tous les êtres pour lui,

Aussi bien sur la terre que dans les cieux

En faisant la paix par le sang de sa croix. »

Tel un buisson ardent (Ex.3, 2) :

« L’Ange de Dieu lui apparut, dans

Une flamme de feu, du milieu d’un buisson.

Moïse regarda : le buisson était embrasé

Mais le buisson ne se consumait pas. »

Laquelle fait que le Seigneur se présente à Moïse ; ainsi comparée à l’Arche, indiquant l’habitat divin parmi son peuple (Ex.40, 20-21) :

«Il prit le Témoignage, le mit dans l’arche,

Plaça les barres sur l’arche et

Mit le propitiatoire sur l’arche.

Il introduisit l’arche dans la Demeure et

Plaça le rideau du voile ;

Il voila ainsi l’arche du Témoignage

Comme Yahvé l’avait ordonné à Moïse. »

Et comme une jarre vue par Gédéon, humectée de rosée, malgré la sécheresse et l’aridité de la terre tout autour. (Jg.6, 36- 40) :

« L’épreuve de la toison.

...Et Gédéon exprima la rosée…

Et Dieu fit ainsi en cette nuit-là.

La toison seule resta sèche et

Il y eut de la rosée sur tout le sol. »

Si la rosée représente le Verbe incarné, combien spécifique, est-elle Marie parmi les créatures de Dieu.

c)-  les  symboles liturgiques.

Cité sainte, Jérusalem indique le choix élitiste et préférentiel de Dieu parmi toute autre ville, car  bâtie de Ses mains, défendue et confortée dans le bien et la quiétude (Ps 87,1-2 et 127,1) :

«Sa fondation sur les montagnes saintes,

Yahvé la chérit,

Préférant les portes de Sion

À  toute demeure de Jacob.

Il parle de toi pour ta gloire,

Cité de Dieu … »

«L’abandon à la providence.

Si Yahvé ne bâtit la maison,

En vain peinent les bâtisseurs ;

Si Yahvé ne garde la ville,

En vain la garde veille. »

Renforcée face à toute invasion et rivalité (Ps.46, 2-5) :

« Dieu est parmi nous.

Dieu est pour nous refuge et force,

Secours dans l’angoisse toujours offert.

Aussi ne craindrons-nous si la terre est changée,

Si les montagnes chancellent au cœur des mers,

…Avec nous, Yahvé Sabaot,

Citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !

Un fleuve ! Ses bras réjouissent la cité de Dieu,

Il sanctifie les demeures du Très-Haut. »

Apprêtée et parée pour devenir la Demeure de Yahvé (Dt. 12, 5) ;

« Le lieu de culte.

C’est seulement au lieu choisi par Yahvé

Votre Dieu, entre toutes vos tribus,

Pour y placer son nom et l’y faire habiter,

Que vous viendrez pour le chercher. »

Marie évoque pour nous ce Temple Élevé, le Saint des Saints, recouvert d’or pur (1R.6, 19-21) :

« Il aménagea un Debir dans le temple,

À l’intérieur, pour y placer l’arche de l’alliance de Yahvé.

…il recouvrit d’or l’autel de cèdre… »

Maintes autres images liées à l’autel divin, telle la couverture de l’Arche confectionnée d’or et matérialisant le Seigneur en dialogue avec Moïse (Ex.25, 17-22) :

«Tu  feras aussi un propitiatoire d’or pur

…deux chérubins… . »

La branchette d’Aaron feuillue et fleurie symbolise Marie dont le fruit  est Jésus- Christ (Nb.17, 23) :

« …le rameau d’Aaron avait bourgeonné :

Des bourgeons…éclos, des fleurs épanouies

Et des amandes …muries. »

Plusieurs illustrations symbolisent la Vierge : Le récipient doré rempli de manne (Ex.16, 33), l’autel encensé (Ex.30, 1-10), la table d’offrande du pain (Ex.25, 23-30), le Sanctuaire muni d’un candélabre à six branches (Ex.25, 3-39) :

«Moïse dit à Aaron :

‘Prends un vase, mets-y un plein gomor

De manne et place-le devant Yahvé

Afin de le préserver pour vos générations.’ »

« Autel des parfums

‘Tu feras un autel où faire fumer l’encens,

Tu le feras en bois d’acacia...

Tu plaqueras d’or pur sa partie supérieure

…une fois l’an, Aaron fera l’expiation sur les cornes de l’autel ;

Avec le sang du sacrifice pour le péché,

Au jour de l’Expiation. »

« La table des pains d’oblation

…c’est d’or pur que tu les feras…. »

« …de l’or, de l’argent et du bronze

…tu feras un candélabre ; ses calices,

Boutons et fleurs feront corps avec lui. »

La dernière image, celle du porche oriental fermé, est remarqueeée  par le prophète Ézéchiel (Ez. 44,1-2) :

« Il me ramena vers le porche extérieur du sanctuaire,

Face à l’orient .Il était fermé.

Yahvé me dit : Ce porche sera fermé.

On ne l’ouvrira pas, on n’y passera pas,

Car Yahvé, le Dieu d’Israël, y est passé.

Aussi sera-t-il fermé. »

Il s’agit évidemment de la porte du Temple, entendu  dans la tradition chrétienne le sein de la Vierge Marie devenue le Temple de Présence de la seconde personne de la Trinité.

B-    Les mères parmi le Peuple de Dieu.

Mère de Jésus et Médiatrice entre le Testament d’Abram, de David et le Nouveau Testament du Christ, Saint Matthieu actualise Marie en ces termes (Mt.1, 16) :

«Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie,

De laquelle naquit Jésus, que l’on appelle Christ. »

Ce moment débute avec Abraham à travers Sara qui attend longtemps  dans la foi, Isaac, le fils de l’Alliance, l’enfantant une seconde fois après l’offrande sur le mont de Moriyya.

Sara est un exemple pour Marie qui accepte en son sein le Fils promis le jour de l’Annonciation de l’Ange (Lc.1, 37) :

« …Rien n’est impossible à Dieu. »

Certes que rien n’est impossible à Dieu, ni la stérilité de Sara, ni la virginité de Marie dans le miracle de l’enfantement , acceptant , au pied de la Croix,  de devenir Mère de tous les enfants de Dieu , en la personne de Jean, le disciple bien-aimé du Christ (Jn.19,26-27) :

«Jésus donc voyant sa mère et,

Se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait,

Dit à sa mère ;

‘Femme, voici ton fils’.

Puis il dit au disciple ;

‘Voici ta mère’…. »

À l’exemple de la Vierge, Rébecca, femme d’Isaac est portée par l’Alliance avec son mari, jusqu'à Jacob ; de même Rachel, la femme de Jacob, a la chance d’être ensevelie à Bethléem (Gn.35, 19) :

« Rachel mourut et fut enterrée sur

Le chemin d’Ephrata – c’est Bethléem. »

Près de l’emplacement où naît Jésus (Mt.2, 6) :

« Et toi Bethléem, terre de Juda,

Tu n’es nullement le moindre

Des clans de Juda ;

Car de toi sortira un chef

Qui sera pasteur de mon peuple Israël. »

La mère de Samson, femme de Manoah, d’abord stérile, Dieu lui promettant un fils  consacré et serviteur de Yahvé, s’abstenant toute boisson alcoolique suivant la Loi (Jg.13, 3-4) :

«L’Ange de Yahvé apparut à cette femme et lui dit ;

‘Tu es stérile mais tu n’as pas eu d’enfant

Mais tu vas concevoir et tu enfanteras un fils.

Désormais, prends garde !

Ne bois ni vin, ni boisson fermentée,

Et ne mange rien d’impur’. »

À l’exemple d’Élizabeth mère de Jean-Baptiste, laquelle de par son enfantement porte les signes de  La Vierge, attendant son Fils Jésus (Lc.1-15):

«Car il sera grand devant le seigneur ;

Il ne boira ni vin ni boisson forte ;

Il sera rempli d’Esprit Saint

Dès le sein de sa mère…. »

Quant à Anne, la mère de Samuel, si proche de Marie, Yahvé ne lui donne un fils qu’après promesse que son fils soit consacré à Dieu tout au long de sa vie  (1S.1, 11):

«Elle fit un vœu et dit :

‘Yahvé Sabaot !

Si tu voulais bien voir la misère de ta servante,

Te souvenir de moi,

Ne pas oublier ta servante et lui donner un petit d’homme,

Alors je le donnerai à Yahvé pour toute sa vie et

Le rasoir ne passera pas sur sa tête’. »

À la naissance de son enfant tant attendu, elle entonne un cantique similaire à  celui que chante la Vierge (Lc.1, 48) :

« …Mon âme exalte le seigneur,

Et mon esprit tressaille de joie

En Dieu, mon Sauveur,

Parce qu’il a jeté les yeux sur sa servante.

…Saint est son nom,

Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge… . »

Rappelons enfin, celle que la tradition appelle Shunamite, la mère des sept enfants décédant pour une cause divine : s’empêcher de trahir les préceptes de commandements de Dieu (2R.7, 20) :

« C’est ce qui lui arriva :

Le peuple le foula aux pieds à la porte,

Et il mourut. »

Ne représente-t-elle pas l’image de la Sainte Vierge debout, près de son Fils, au pied de la Croix ? (Jn.19, 26) :

« Femme, voici ton fils ! »

C- Les femmes représentent la responsabilité dans le peuple de Dieu.

a)- Dans la parenté du Christ.

À l’opposé de Marie dans l’histoire du Salut, Ève écoute Satan, entraînant le péché et la mort au genre humain. Marie vainc  totalement Satan en ramenant au monde la vie et la grâce par l’intermédiaire de son fils  Jésus. La Sainte Bible signale l’entente entre Ève et le serpent symbolisant le mal, soit cette rivalité entre la lignée d’Ève et le serpent vis-à-vis de Jésus et de sa mère (Gn.3, 15) :

« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme,

Entre ton lignage et le sien.

Il t’écrasera la tête… »

La descendance d’Ève écrase la tête du serpent et en triomphe, tandis que le serpent ne peut ébrécher Son talon (Rm.5, 14) et (Co.15, 22-45) :

« Cependant la mort a régnée d’Adam à Moïse,

Même sur ceux qui n’avaient point

Péché d’une transgression semblable à celle d’Adam,

Figure de celui qui devait venir… »

«De même en effet que tous meurent en Adam,

Ainsi tous revivront dans le Christ

…lors de son Avènement.

Le dernier ennemi détruit,

C’est la Mort… »

Si Adam est le Père du genre humain, Jésus-Christ en est le Sauveur. Si Ève coopère avec Adam  au péché destructeur et fatal, la Sainte Vierge collabore avec Son Fils- Nouvel Adam- au rachat de l’humanité entière.

Présentons les femmes bibliques de la lignée de Jésus comme préconisé par l’évangéliste Matthieu (Mt.1, 1-16) :

« Abraham engendra Isaac…

Jacob engendra Joseph,

L’époux de Marie… »

Tamar s’associe au peuple de Dieu bien que n’en faisant pas partie (Cf. Gn.38) ; Rahab - la pécheresse infidèle- reçoit les délateurs pour la survivance de son clan (Jos.6, 22-25) :

«La maison de Rahab préservée.

Josué dit aux deux hommes

Qui avaient espionné le pays ;

‘Entrez dans la maison de la prostituée, et

Faites-en sortir cette femme avec

Tous ceux qui lui appartiennent,

Ainsi que vous le lui avez juré,’

Ces jeunes gens en firent sortir Rahab,

Son père, sa mère, ses frères et

Tout ce qui lui appartenait… »

Fidèle à son mari, Ruth devient la grand-mère de Jessé, mère du roi David (Rt.4, 1-17) :

« …il est né un fils à Noémie.

Et elles le nommèrent Obed(Le serviteur de Yahvé).

C’est le père de Jessé, père de David. »

Bichai, femme d’Oriya, bien que pécheresse, entre dans l’histoire de la Tradition quand devenue la mère de Soliman.

Toutes ces femmes sont pécheresses, contrairement à la Mère de Dieu, l’Immaculée Conception, mais lui ressemblant  par leur foi (Lc.1, 45) :

«Oui, bienheureuse celle qui a cru en

L’accomplissement de ce qui lui a été dit

De la part du Seigneur ! »

La Grâce Divine accordée par le Christ ne touche pas seulement les pieux fidèles à Dieu, comme Elizabeth, Zacharie et la Sainte Vierge, mais bien tous les pécheurs, car le Christ vient au monde pour libérer et délivrer les coupables et les fautifs (1Tm.1, 14-15) :

«…et la grâce de notre seigneur a surabondé

Avec la foi et la charité qui est dans le Christ-Jésus.

Elle est sure cette parole et digne d’une entière créance :

Le Christ Jésus est venu dans le monde

Pour sauver les pécheurs, dont

Je suis, moi, le premier. »

Le rôle important de Marie, la sœur de Moïse et d’Aaron  dans l’enfance du petit Moïse (Ex.2, 4-6) :

« La sœur de l’enfant se posta à distance

Pour voir ce  qui lui adviendrait.

Or la fille de Pharaon descendit

Au Fleuve pour s’y baigner,

Tandis que ses servantes se promenaient

Sur la rive du Fleuve, elle aperçut la corbeille

Parmi les roseaux et envoya sa servante la prendre.

Elle l’ouvrit et vit l’enfant ;

C’était un garçon qui pleurait.

Touchée de compassion pour lui, elle dit ;

‘C’est un des petits Hébreux… »

Rôle ressemblant à celui de Marie et de Joseph délivrant Jésus de la mort, lors du massacre des enfants décrété par Hérode (Mt.2, 13-15) :

«Après leur départ, voici que l’Ange du

Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit :

‘Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère,

Et fuis en Égypte ; et restes-y jusqu'à ce

Que je te dise. Car Hérode va rechercher

L’enfant pour le faire périr.’

Il se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère,

De nuit, et se retira en Égypte ;

Et il resta là jusqu’à la mort d’Hérode… »

Miryam, sœur de Moïse, est aux côtés de son frère quand le peuple traverse la Mer Rouge, comme Marie aux côtés de Jésus au pied de la Croix. Consultons le cantique entonné par la sœur de Moïse célébrant la Délivrance (Ex.15, 20-21) :

« Chant de victoire.

Miryam, la prophétesse, sœur d’Aaron,

Prit en main un tambourin et toutes les

Femmes la suivirent avec des tambourins,

Formant des chœurs de danse.

Et Miryam leur entonna :

‘Chantez pour Yahvé car il s’est couvert de gloire,

Il a jeté à la mer cheval et cavalier’. »

Rejoignant celui psalmodié par Marie, Mère de Jésus, le jour de la visite de sa parente Élizabeth (Lc .1, 51-54) :

«Le cantique de Marie

…il a déployé la force de son bras,

Il a dispersé les hommes au cœur superbe.

Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles.

Il a comblé de biens les affamés et

Renvoyé les riches les mains vides.

Il est venu en aide à Israël, son serviteur,

Se souvenant de sa miséricorde,… »

b)- Des héroïnes  illustres.

Le Livre des Juges présente le Cantique de la prophétesse Débora, chant de triomphe célèbre la guerre sainte, où Yahvé lutte contre les ennemis de son peuple. Pour inciter son mari Baraq à la bataille, elle l’accompagne puis entonne sa litanie de succès (Jg.5, 1-31) :

« …Écoutez rois ! Prêtez l’oreille, princes !

Moi pout Yahvé, moi je chanterai.

Je célébrerai Yahvé, Dieu d’Israël…

On renonçait aux campagnes,

On y renonçait en Israël,

Jusqu'à ton lever, ô Débora.

Jusqu'à ton lever, ô Débora. »

Le Livre d’Esther expose le récit d’une jeune fille qui éblouit le cœur du roi des Perses. Et quand voulant tuer les fils de son peuple (Est.3, 7-14) :

« Décret d’extermination des juifs...

Nous ordonnons que toutes les personnes…

Signalées… soient radicalement exterminées… »

Elle sollicite la compassion et la mansuétude du roi qui roi acquiesce (Est.8, 12-13)  après formulation d’une Prière fort significative  (Est.4, 17):

«Prière d’Esther.

Ô mon Seigneur, notre Roi, tu es l’Unique !

Viens à mon secours, car je suis seule

Et n’ai d’autre recours que toi,

Et je vais jouer ma vie…

Donne-moi du courage,

Roi des dieux et dominateur de toute autorité...

Sauve-nous par ta main…

Écoute la voix des désespérés,

Tire- nous de la main des méchants

Et libère-moi de ma peur ! »

«Décret de réhabilitation. »

Le Livre de Judith relate l’histoire d’une veuve délivrant la maison de Béthulie, ville palestinienne située à l’entrée de la route menant vers Jérusalem,- en tuant par ruse le chef de l’armée ennemie qui dépérit : la ville assiégée est libérée.

Voilà Judith, en cortège, avec plein de parures de couronnes de verdure, comme dans l’usage grec, chantant au Seigneur cette action de grâces, un psaume hymnique (Jdt.16, 1-17) :

«Entonnez  un chant à mon Dieu sur les tambourins,

Chantez le Seigneur avec les cymbales,…

Seigneur, tu es grand, tu es glorieux,

Admirable dans ta force, invincible,

Que toute ta création te serve !...

Tu envoyas ton souffle et ils furent construits,

Et personne ne peut résister à ta voix...

Malheur aux nations qui se dressent...

Ils pleureront de douleur éternellement. »

Que seraient toutes ces femmes illustres dans la Bible Ancienne devant la Toute Pleine de Grâces, Marie, Mère de Jésus, notre Mère à tous (Lc.1, 42) :

«…Bénie es-tu entre les femmes, et

Béni le fruit de ton sein. »

Toutes ces femmes bibliques ont porté et supporté les peurs, les angoisses et les souffrances du peuple : Que dire de Celle qui devient Mère de Dieu, grâce au Christ, autant Mère Unique pour toute l’humanité ?

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