Le visage de la femme reflète l’image de Dieu

Le Nouveau Testament a pris le pli de parler de Dieu en tant que père qui aime ses enfants et qui leur lègue tous les biens qu’il possède. Quant à l’Ancien Testament, il se réfère à la femme pour parler de Dieu. Il est le miséricordieux, et la miséricorde est pour lui une image de la matrice de la mère. Il est affectueux, tendre. Il est la femme qui se penche sur son enfant et qui l’accompagne jusqu’à ce qu’il devienne capable de vivre dans la tente des hommes. Habituellement, à l’âge de douze ans. Voici quelques textes qui nous présentent Dieu comme une mère qui s’occupe de ses enfants, se penche sur eux et les couve. Il entend leurs cris, souffre de leurs douleurs et sent leurs besoins.

Le premier texte que nous lisons se trouve dans le livre des Nombres; « Le peuple rouspéta devant Dieu, et Dieu entendit leurs plaintes et s’enflamma d’une vive colère… Le peuple se plaignit à Moïse qui pria le Seigneur ». Ces paroles eurent une suite : « Un ramassis de gens se mit à se plaindre… ils pleurèrent et dirent : « qui nous donnera de la viande à manger? Nous nous rappelons le poisson que nous mangions… ». Lorsque Moïse entendit le peuple pleurer, il dit au Seigneur : « Pourquoi veux-tu du mal à ton serviteur? Pourquoi suis-je en disgrâce devant toi au point que tu m’imposes le fardeau de tout ce peuple…? » Comme si c’était un père qui avait laissé tout le fardeau à la mère. Celle-ci est incapable de porter toute cette responsabilité. Moïse poursuivit son discours : « Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple? Moi qui l’ai mis au monde? Pour que tu me dises : « Porte-le sur ton cœur comme une nourrice porte un petit enfant… ». Que signifie tout cela? Je ne suis pas sa mère. Toi, tu es la mère de tout ce peuple. Moi, je ne l’ai pas conçu, mais c’est Toi « qui as conçu tout ce peuple. Tu l’as mis au monde, mets-le toi-même sur ton cœur ». Comme si Moïse disait au Seigneur : « Tu es la mère de tout ce peuple, ne l’abandonne pas mais prends soin de lui ». Le psaume dit à propos : « Si mon père et ma mère m’abandonnent, c’est toi Seigneur qui me reçois ».

Quant au deuxième texte, nous le lisons chez le prophète Osée. A l’arrière-plan, c’est l’Exode et l’histoire du peuple qui a délaissé son Dieu entre le Nord et le Sud, entre Baal et les autres idoles. Le royaume d’Israël (ou Éphraïm, la plus grande tribu d’Israël) paraît comme un enfant fuyant sa mère (et son père), oubliant les biens qu’il a reçus d’elle.

Dieu parla de son amour : « Lorsque Israël était jeune, je l’ai aimé ». Je l’aime jusqu’à présent. Ensuite il parla de l’appel qu’il lui a adressé, comme la mère qui appelle son fils au loin : « D’Égypte, j’ai appelé mon fils ». C’est une longue distance, je l’ai arraché à la servitude. Me voilà en train de l’appeler aujourd’hui et lui, il fait la sourde oreille. « Je lui ai parlé, je l’ai appelé, il a pris la fuite ». « A-t-il oublié qui je suis », dit le Seigneur? « C’est moi qui lui ai appris à marcher, c’est moi qui l’ai porté entre mes bras ». N’est-ce pas ainsi que la mère se comporte avec son enfant?

Puis on retrouve deux termes : « la miséricorde » et « l’amour ». C’est la relation entre la mère et ses enfants. Ce sont les fils de sa matrice, de ses entrailles, et le fruit de son amour et de son attention. « Je les ai attirés par les cordes de la matrice et les liens de l’amour ». Puis revient l’image de la mère avec son enfant : « J’étais pour lui comme un père (bien plus comme une mère, parce que le père ne porte pas son fils entre ses bras, se trouvant loin de lui dans une tente réservée aux hommes) portant un enfant dans ses bras, se penchant sur lui et lui donnant à manger. La mère se penche sur l’enfant, se met à genoux à côté de lui. C’est ainsi que Dieu agit, comme nous l’avons vu à travers le Christ, lavant les pieds de ses disciples.

« Comment vous délaisser?... comment vous abandonner? Mon cœur tremble dans ma poitrine et tout mon être s’enflamme ». Non, le Seigneur ne peut abandonner ses fils et ses filles, c’est lui qui les a mis au monde, c’est lui qui les a élevés et il continue à le faire, mais ils sont dispersés, disséminés entre l’Égypte et l’Assyrie. Pour cela, il va les réunir comme une poule le fait avec ses poussins, elle les couve sous ses ailes. « Ils se précipitent vers le Seigneur, et lui rugit comme un lion (ou une lionne). « Je rugis et les enfants accourent vers moi, du côté de la mer. De l’Égypte, ils se précipitent comme les oiseaux, et de la terre d’Assyrie comme les colombes. Je les ramène à la maison (à ma maison, au bercail comme les moutons, le soir). Je suis le Seigneur. Moi, j’agis.

Conclusion

Le livre saint est celui de la femme qui commence à se libérer petit à petit de la tutelle de l’homme, qui lui faisait perdre son nom et sa personnalité. Et si l’on revenait à la façon dont la femme fut créée! Après que tous les animaux furent passés en revue devant l’homme, il ne trouva pas ce qui lui convenait. Dieu lui créa alors la femme. Adam s’écria : « Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair ». Nous remarquons l’expression « cette fois ». Il n’y avait pas une grande différence entre la femme, le taureau, l’âne, l’esclave et la servante, comme dans le commandement. La femme s’achète comme toute chose. Le commandement dit : « Ne désire pas la maison d’autrui, ne désire pas la femme d’autrui, ni son esclave, ni sa servante, ni son taureau, ni son âne, ni son bien ». Mais la situation a changé. La femme est une partie de l’homme, elle est toute proche de son cœur. Lui et elle sont à l’image de Dieu. Bientôt, la femme jouera, petit à petit, son rôle dans l’Ancien Testament malgré l’opposition acharnée de l’homme qui dure jusqu’à présent. Mais l’apogée se trouve dans le Nouveau Testament, avec la Sainte Vierge qui est la plus merveilleuse créature de Dieu.

 

 

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